Corse : des milliers de nationalistes battent le pavé pour pousser l’Etat à négocier (IMAGES)

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Trois jours avant l'arrivée d'Emmanuel Macron sur l'Ile de Beauté, les nationalistes corses ont donné de la voix. Leur volonté : que le président de la République puisse ouvrir le dialogue avec eux, sur certains dossiers sensibles. Ainsi, le 3 février à l'appel des deux hommes forts de la collectivité territoriale – le président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, et le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni – et de plusieurs syndicats et mouvements politiques, des milliers de personnes se sont réunies à Ajaccio.

Les manifestants se rassemblent pour la manifestation pour une vraie autonomie avant le déplacement d’Emmanuel Macron @RTenfrancaispic.twitter.com/A1FUbvAbSv

— @KEVIN_RT (@KEVINBERG_RT) 3 février 2018

Les organisateurs ont annoncé de 22 000 à 25 000 manifestants à Ajaccio alors que la préfecture en a dénombré entre 5 600 et 6 000.

Départ de la manifestation à Ajaccio @RTenfrancaispic.twitter.com/E21L4B7vYN

— @KEVIN_RT (@KEVINBERG_RT) 3 février 2018

Si, selon les témoignages sur place, la manifestation s'est globalement déroulée dans le calme, certains jeunes en tête de cortège ont scandé : «Etat français assassin !» ou «Vive la lutte d'indépendance.»

#Demucrazia in testa di cutergiu i giovani cridanu “statu francese assassinu “

— corsicaturchina (@corsicaturchina) 3 février 2018

Je crois qu’il va y avoir une mobilisation dans la durée, les Corses devront être mobilisés pour nous soutenir, pas seulement avec leurs suffrages

D'après l'AFP, sur la voiture de tête de cortège, qui diffusait des chants traditionnels, on pouvait lire l’inscription «Amnistia». Une autre bannière avec le mot «Liberta» était tendue en milieu de cortège : autant de références à l'une des principales demandes des nationalistes, l'amnistie des «prisonniers politiques».

«Je pense qu’on a réussi notre pari», s'est d'ailleurs félicité auprès de l'AFP l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni. «Nous sommes satisfaits que le peuple corse ait répondu à notre appel. Je crois qu’il va y avoir une mobilisation dans la durée, les Corses devront être mobilisés pour nous soutenir, pas seulement avec leurs suffrages», a-t-il ajouté.

Une réponse aux «fins de non-recevoir sur la quasi-totalité des dossiers» corses

Pour l'AFP, Gilles Simeoni a rappelé que ce rassemblement était une réponse aux «fins de non-recevoir sur la quasi-totalité des dossiers», comme la co-officialité de la langue corse, le rapprochement et l'amnistie des «prisonniers politiques», le statut de résident ou l'inscription de la Corse dans la Constitution. Des dossiers que le président du conseil exécutif de Corse a présentés la semaine dernière à Paris, avec son allié Jean-Guy Talamoni, au Premier ministre Edouard Philippe et au président du Sénat Gérard Larcher.

Après nos entretiens d’hier et d’aujourd’hui, notre conviction est faite : l’Etat refuse de reconnaître et de prendre en compte la dimension politique de la question corse. Dans ces conditions, nous appelons dans les prochains jours à la tenue d’une grande manifestation populaire pic.twitter.com/8DZUzcpQ6e

— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) 23 janvier 2018

Après la victoire de la liste nationaliste Pè a Corsica lors des élections territoriales de décembre 2017, le mouvement Corsica Libera, qui a participé au rassemblement, demande ainsi à ce que «le fait démocratique soit respecté».

Des revendications également soutenues par le Syndicat des travailleurs corses (STC) qui proteste contre «le déni de démocratie».

A l'Elysée, où l'agenda de la visite en Corse du président, prévue le 6 février, n'est toujours pas complètement calé, en dehors de sa présence à la cérémonie de commémoration du 20e anniversaire de l'assassinat du préfet Erignac, l'heure est à l'attente et à l'observation. 

Une résolution reprenant les principales revendications des nationalistes, votée dans la nuit du 2 au 3 février par la majorité nationaliste de l'assemblée de Corse, mais aussi par les élus de la majorité présidentielle de celle-ci, devrait lui être remise.

 

Cette résolution demande :
- le rapprochement immédiat des prisonniers et, à terme, leur amnistie
- la reprise des discussions concernant les ressources, moyens et transferts de fiscalité à la @cullettivita

Nous la remettrons au Président @EmmanuelMacron

2/3

— Jean-Guy Talamoni (@JeanGuyTalamoni) 2 février 2018

Lire aussi : Polémique en Corse : des trains 50% moins chers le jour d'une manifestation nationaliste ?

 

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4 commentaires

  1. Posté par lafronde le

    L’Histoire de la Corse fut d’abord italienne, surtout avec Gênes, qui l’aida à se défendre contre le maure (celui du drapeau). Au XVIIIe siècle elle fut indépendante, mais la rivalité anglo-française en Méditerranée, fit que Louis XV annexa l’ile. Si les députés de la corses ont rallié la Révolution de 1789, ils ont résisté au coup d”Etat de la Convention. Le Congrès de Vienne confirme le rattachement de la Corse à la France. Si les corses l’avait contesté à l’époque, nul doute que le Congrès eut attribué la Corse à une autre puissance. D’autant plus qu’à l’époque la Corse bénéficiait d’un figure héroïque, dans le camp des vainqueurs, en la personne de Carlo Andrea Pozzo di Borgo, ambassadeur du Tsar auprès de Louis XVIII.

    La Corse s’est donc unie à la France. Mais ce n’est pas une raison pour n’avoir pas droit à un auto-gouvernement local, comme c’était le cas avant le centralisation absolutiste du XVIIe siècle. Sans mettre en péril la Nation, une dévolution progressive des responsabilités aux collectivités locales serait bénéfique non seulement à la Corse, mais à toute la Province française.

    La Corse a des spécificités : insularité, proximité avec l’Italie, langue, histoire, catholicisme vivace, sens communautaire. Ce serait une politique intelligente de la part du pouvoir parisien que des laisser aux corses la plus grande part dans la responsabilité des leurs affaires intérieures.

  2. Posté par paul le

    @ Poulbot
    Il y a deux courants nationalistes : les indépendantistes et les autonomistes , ce qui n’est pas la même chose . Les premiers sont minoritaires . Ceci étant dit vu comme les choses évoluent je préfère au final qu’on se débrouille entre nous avec les moyens du bord que subir la vague islamique qui recouvre le continent . Fauchés sans doute , mais pas islamisés . Quant à parler des aides de l’état français, je serais curieux de connaitre le vrai coût de l’ile par rapport à ce qui est généreusement distribué à de nombreux pays d’Afrique ou d’ailleurs , sans compter les effacements de dettes par ci par là .
    Un exemple :
    http://resistancerepublicaine.eu/2018/01/30/la-france-paye-les-salaires-des-fonctionnaires-de-cote-divoire-merci-macron/
    Lorsqu’il ne verse pas des allocations et pensions à des terroristes en activité
    http://www.sudouest.fr/2017/10/26/partis-en-syrie-des-jihadistes-francais-continuaient-de-toucher-leurs-allocations-3895533-6093.php
    Vous voulez d’autres exemples ????,

  3. Posté par DS le

    Les Corses ne sont pas les habitants de Barcelone et ne se laisseront pas diriger par le dictat de Bruxelles (Lors de l’occupation des Sarrasins en Europe, ceux-ci ne sont jamais allés plus loin que la plage sur le territoire corse).

  4. Posté par poulbot le

    Les corses veulent leur indépendance , ok . Tout de suite sans aucunes aides que ce soit de l’état français. Comme ils sortiront de L’Europe , il n’auront droit a aucunes aides de l’Europe, les droits de douanes, les taxes vont vite mettre a bas l’économie de cette ile.Cette économie repose en majorité sur le tourisme et l’agriculture . Les corses vont vite ce mordre les doigts d’avoir éluent des utopistes , les bretons et les basques ont essayer avant eux, ils ont vite compris que ce n’était pas viable a long terme .Que c’est beau le rêve.

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