Philippe Karsenty a perdu la dernière bataille de la procédure judiciaire qui l’opposait à Charles Enderlin et France 2. Mais il a gagné la guerre… sauf pour la presse française, gravement malade de son idéologie. Cette tromperie a été depuis longtemps dévoilée.
Philippe Karsenty devra payer 7000 euros à Charles Enderlin et France 2, ainsi en a décidé la Cour ce 26 juin au terme de 13 ans de procédure. Elle considère que l’accusé ne possédait pas tous les moyens de preuves lorsqu’il a traité le reportage de mascarade. C’en est pourtant bien une, ainsi que l’a montré la chaîne publique allemande ARD, entre autres.
Rappelons les faits. Le 30 septembre 2000, un reportage de France 2 commenté par Charles Enderlin montre l’armée israélienne tuant un enfant palestinien au carrefour de Netzarim, dans la bande de Gaza. Le petit Mohammed Al-Dura est délibérément et longuement visé par des soldats. Commentaire d’Enderlin :
« Ici, Jamal et son fils Mohamed sont la cible de tirs venus de la position israélienne (images de la position israélienne). Mohamed a 12 ans, son père tente de le protéger. Il fait des signes. Mais une nouvelle rafale, Mohamed est mort et son père gravement blessé. »
Ce reportage a été réalisé par le cameraman palestinien Talal Abu Rahma qui a ramené les images à Enderlin, lui-même pas présent sur les lieux.
Le reportage fait le tour du monde, fanatise les populations arabes et les mouvements pro-palestiniens (la Suisse aura aussi ses manif) et entraîne des violences sans précédent. Des manifestations se solderont par la mort de treize Arabes et d’un Juif. Le 12 octobre, deux réservistes de l’armée israélienne en civil sont lynchés par la foule de Ramallah aux cris de « vengeance pour Al-Dura ! ». La mort de l’enfant sera aussi invoquée pour décapiter le journaliste Daniel Pearl au Pakistan.
Le reportage d’Enderlin est sans cesse instrumentalisé par les mouvements islamistes et « antisionistes », son nom fait l’objet d’innombrables « produits dérivés » alimentant la haine d’Israël.
Premiers soupçons
Des soupçons de falsification naissent rapidement. En 2002 déjà, la chaîne publique allemande ARD diffuse un reportage qui met en cause la version d’Enderlin et de son cameraman
Plusieurs indices concordants indiquent que les scènes tournées ce jour-là seraient en grande partie des mises en scène. Philippe Karsenty, homme d’affaire qui abandonnera son activité professionnelle pour consacrer toute son énergie à traquer le mensonge, parle dans un communiqué publié sur son site de « fausse mort, faux reportage, mascarade, supercherie, imposture médiatique ». Il est attaqué en diffamation par Enderlin et France 2. En 2006, il est condamné à une amende, mais fait appel.
Charles Enderlin a déclaré, entre autres: « J’ai coupé l’agonie de l’enfant. C’était insupportable… Cela n’aurait rien apporté de plus ». La Cour d’appel exige les rushs : les images de l’agonie n’existent pas. Un trio de journalistes avait déjà été autorisé à visionner ces rushs sans agonie en 2004 et constaté que sur les 27 minutes présentées, 23 n’ont rien à voir avec Al-Dura et consistent en de fausses scènes de guerre jouées par de jeunes Palestiniens.
Le jugement confirme les dires de Karsenty
Le 21 mai 2008, la 11e Chambre de la Cour d’appel de Paris déboute Enderlin et France 2. Cet arrêt représente le premier examen au fond. La Cour remarque que France 2 a déclaré que des soldats israéliens avaient pris pour cible et tué un enfant sur la seule base du témoignage du cameraman Et ceci sans rien mettre au conditionnel, ni signaler que Charles Enderlin lui-même, qui faisait le commentaire, n’avait pas assisté à ce qu’il décrivait en termes tout à fait affirmatifs.
Il devient même difficile de confirmer que l’enfant est mort.
D’autres mystères alimentent la thèse de Karsenty: pas de trace d’un transport à l’hôpital, absence des balles qui sont censées avoir tué l’enfant et blessé son père, pas de trace de sang alors qu’il a forcément giclé lors des impacts, puis suinté des blessures, pas de témoins de cette longue scène, alors que le lieu est empli de gens de presse.
Les journalistes français ne s’intéressent pas à la vérité
Pour la presse française, il est scandaleux que la justice croie un simple péquin au détriment d’un journaliste «connu pour le sérieux et la rigueur de son travail ». Le Nouvel Observateur lance une pétition de soutien. Elle est signée par quelque 300 confrères et des centaines de personnalités. Dans ce texte, chercher à faire éclater la vérité devient « une campagne obstinée et haineuse » visant à « salir la dignité professionnelle » d’un confrère.
La manière « pro Enderlin » dont Wikipédia raconte cette polémique est elle aussi édifiante.
Cette fois, ce sont Enderlin et France 2 qui se pourvoient en cassation.
Le 4 mars 2009, la chaîne ARD diffuse un nouveau documentaire d’Esther Shapira qui apporte des éléments décisifs à la thèse d’une mise en scène. La même année, Bernard Kouchner fait attribuer la légion d’honneur à Enderlin.
En cassation, l’Avocat général après examen de l’affaire, recommande le rejet du pourvoi de France 2 et de Charles Enderlin. Il estime que la cour d’appel a eu raison d’« apprécier le sérieux des investigations menées par le prévenu Philippe Karsenty ». Il considère que celui-ci a « exercé de bonne foi son droit de libre critique » en dénonçant l’enquête d’Enderlin comme « un faux reportage, une mise en scène, une « mascarade, une supercherie et l’«imposture» d’une «fausse mort» », et ne peut en conséquence être condamné pour diffamation. La Cour ne le suit pas et annule la relaxe de Karsenty au motif que la Cour d’appel n’avait pas à demander les rushs du reportage, car il appartient au prévenu d’apporter les preuves de sa bonne foi en vertu de ce qu’il savait au moment des accusations proférées.
La Cour ne juge pas sur le fond
La Cour s’est ainsi limitée à examiner si oui ou non Karsenty avait tous les éléments nécessaires pour démolir le reportage et leurs auteurs ainsi qu’il l’a fait. Elle ne se préoccupe pas de savoir s’il dit la vérité. La presse française va faire ses choux gras de ce jugement comme s’il blanchissait ceux qu’elle a soutenus au mépris des faits. Karsenty pourrait se pourvoir en cassation, mais ses premiers propos laissent entendre qu’il ne le fera pas.
Philippe Karsenty, Esther Shapira, Pierre-André Taghieff, entre autres, ont apporté toutes les preuves d’une des plus dramatiques tromperies médiatiques de notre époque. Ils peuvent aujourd’hui redire, crier, réécrire tant qu’ils le veulent cette vérité: ni France 2, ni Enderlin n’oseront plus déposer plainte. Ils en connaissent trop bien l’issue. Mais le mal est durable. Le reportage affirmant que des soldats israéliens ont tué délibérément un enfant a été dramatique pour l’image d’Israël.
En bref, 13 ans de procédure
- 30 septembre 2000, diffusion du reportage au 20 Heures de France 2.
- 18 mars 2002, diffusion d’un reportage d’Esther Shapira sur la chaîne publique allemande ARD « Trois balles et un enfant mort » qui alimente la thèse que l’enfant a été tué par des Palestiniens.
- Novembre 2004 : Philippe Karsenty, directeur de Media-Ratings, publie un article intitulé « France 2: Arlette Chabot et Charles Enderlin doivent être démis de leurs fonctions immédiatement ».
- Octobre 2006, condamnation de Karsenty à une amende. Appel.
- 21 mai 2008 : jugement de la 11e Chambre de la Cour d’appel de Paris, qui déboute Charles Enderlin et France 2 et relaxe Karsenty. La Cour a jugé au fond.
- 4 mars 2009 : deuxième reportage d’Esther Shapira sur ARD. Il conduit à la conclusion que l’enfant filmé par France 2 n’est pas celui montré à la morgue de Gaza (analyse biométrique). l’enfant mort présenté aux obsèques comme étant Mohamed Al-Dura est en fait arrivé à l’hôpital avant 10 heures, alors que la scène montrée par France 2 a été tournée après 14h30. Il s’agit probablement de son cousin. Le père Jamal Al-Dura donnait des instructions à des personnes se trouvant dans la direction du cameraman de France 2 (technique de lecture labiale); dans le reportage, il n’y a pas de sang sur les corps de Mohamed et Jamal Al-Dura alors qu’ils sont censés avoir reçu 15 balles à eux deux ; nombreuses contradictions de Charles Enderlin et Talal Abou Rahma, notamment au sujet de la durée du film tourné...
- 28 février 2012 : la Cour de cassation annule la relaxe de Karsenty, contre l’avis de l’avocat général.
- 26 juin 2013 : Karsenty est condamné à une amende alors que toutes les preuves qu’il disait la vérité sont aujourd’hui établies.
Mireille Valette
Voir encore
Selon « Israël », Mohamad al-Doura serait vivant !
Problème de crédibilité à la RTS ?
La moyenne d’age des Francais qui inegirmmt en Israel est de 30 ans. Effectivement, les retraites votent plus que la moyenne vu qu’ils ne travaillent pas le dimanche et pourtant on a que 15-20% de participation ce qui prouve bien ce que je dis.Pour les salaires, ils sont en brut plus faibles qu’en France mais en net (reel, c-a-d apres impot sur le revenu), du meme niveau voire superieurs.Et *des* Israeliens sont en colere (a tort d’ailleurs) contre les *touristes* francais qui achetent des appartements et ne vivent pas dedans, pas contre les immigrants francais au contraire tres apprecies.Quand a la pauvrete de la population, je rappelle que la quasi integralite des pauvres en Israel sont des Juifs ultra-orthodoxes qui refusent de travailler et des Arabes dont les femmes ne travaillent pas et encore c’est en train de changer tres vite.
Depuis 2007, nous avons publié de nombreuses analyses sur http://www.dreuz.info à propos de l’affaire Al-Dura. J’ai plusieurs fois rencontré Karsenty à Paris et Tel Aviv. Ce qu’il dit est vrai. Il n’est pas un faussaire.
Et dire que cet agitateur de la haine n’est pas inquiété, se promène en toute liberté et continue à être grassement payé…
enderlin était en service “commandé” , c’est la raison pour laquelle la pseudo justice aux ordres veut cloturer cette affaire : chirac et sa bande de ploucs pro arabes était en plein delire antisioniste et si vous l’ignorez France tv est une tv d’etat comme en urss ou dans les dictatures arabes amies de nos dirigeants : donc il est tres facile de comprendre d’où venaient les ordres : c’est sans doute pour cela que le cher charles (bien conscient de son enorme bobard) ne peux pas avouer la verité : il protege le boss .
“tout le monde sont égaux devant la loi…mais pas derrière….”
lu, il y a des décennies, dans le Canard enchaîné…
Ce reportage bidonné à contribué à ce que les juifs de France soient ostracisées car forcément solidaires de soldats massacreurs d’enfants . Porter une kappa est devenu dangereux, et leurs agresseurs ne sont que des justiciers vengeant la victime innocente par définition, l’enfant exécuté par des militaires israéliens. Ce reportage bidonné à contribué à armer le bras de Mohamed Merah. Journalistes, attention, vos mots et vos images truquées peuvent mener au pire.
J’ai honte, vraiment honte de la justice de mon pays. Les chercheurs de vérité sont condamnés (M. Karsenty, aujourd’hui, 7000 euros à un vulgaire escroc, et le jeune Nicolas, manifestant contre le “mariage pour tous” : deux mois de prison ferme, sans jugement.). Leur faute ? Combattre pour leurs idées, sans crainte, avec courage, contre une bande de truands lâches et veules. Préférer l’humiliation au “politiquement correct”, quand la vérité est en jeu.
Appeler “truands” les gouvernants de mon pays, ça me rend malade, mais je n’ai pas d’autres mots. Alors, Philippe, Nicolas, Jean-Michel Colo, et les autres, courage. Votre exemple est consolation.
@ Jan Marejko. Enderlin a déjà été décoré de la Légion d’Honneur. C’est une assez belle récompense pour un tel “reportage”.
La liste est longue des mensonges ou mises en scènes journalistiques. Timisoara hier, aujourd’hui Al Dura et avant-hier, Walter Duranty qui affirmait que les Russes avaient faim mais ne mouraient pas de faim. En réalité, au moment où il affirmait cela, des millions d’Ukrainiens mouraient dans une famine organisée par Staline. Cela ne l’a pas empêché d’avoir le prix Pulitzer. Quel prix récompensera Enderlin ?
Charles Enderlin est un escroc!..