Levée de l’état d’urgence : le doute subsiste après l’annonce d’Emmanuel Macron

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Lors de son discours devant le Congrès ce 3 juillet, Emmanuel Macron a annoncé la levée de l'état d'urgence «à l'automne», sans préciser de date. Alors qu'il évoquait la question de la vitalité de la démocratie, le président a estimé qu'elle ne devait pas être maintenue dans un état d'exception permanent.

«Je rétablirai les libertés des Français en levant l'état d'urgence à l'automne, parce que ces libertés sont la condition de l'existence d'une démocratie forte», a déclaré le chef de l'Etat, tout en annonçant des «mesures renforcées» destinées à combattre la menace terroriste. Là encore, le contenu de ces mesures n'a pas été précisé. Elles devraient néanmoins être votées par le Parlement et feront l'objet d'une surveillance du juge judiciaire, «dans le respect intégral et permanent de nos exigences constitutionnelles et de nos traditions de liberté», a indiqué Emmanuel Macron.

Levée de l'état d'urgence et normalisation de celui-ci ? 

L'annonce d'Emmanuel Macron n'a pas pour autant donné satisfaction à ceux qui, depuis plusieurs mois, s'insurgent contre la prolongation de cet état d'exception. Soulignant que le projet de loi antiterroriste présenté par le gouvernement fin juin faisait déjà planer quelques doutes sur la suite des événements, plusieurs voix, dont celle de la sénatrice communiste Eliane Assassi, se sont élevées, après le discours d'Emmanuel Macron, pour critiquer ce qu'elles estiment être l'inscription dans le droit commun de l'état d'urgence.

Ce constat est d'ailleurs partagé par de très nombreux commentateurs, qui voient dans l'annonce d'Emmanuel Macron un paradoxe.

Faute de précision, la portée de l'annonce du président demeure donc relativement difficile à évaluer.

Ainsi, si le discours d'Emmanuel Macron se voulait rassurant, le président allant jusqu'à assurer que le fonctionnement habituel des institutions était en mesure de relever le défi de la lutte contre le terrorisme, le flou autour des mesures annoncées demeure et ne suffira pas à convaincre ses adversaires.

La prolongation de l'état d'urgence ainsi que les motivations de celle-ci font en effet l'objet de très vives critiques depuis plusieurs mois de la part de différentes associations et partis politiques. Ceux-ci dénoncent la «dérive» qu'il constituerait, et ont manifesté à plusieurs reprises pour demander sa levée

Envisagé après les attentats de janvier 2015, l'état d'urgence avait finalement été décrété par François Hollande, alors président de la République, le soir du 13 novembre 2015 après la vague d'attentat meurtriers ayant frappé la capitale. Etendu aux départements d'Outre-Mer trois jours plus tard, il avait ensuite été prorogé à trois reprises. 

Lire aussi : Les deux nouvelles mesures du gouvernement pour lutter contre le terrorisme font réagir

 

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