De notre correspondant permanent aux Etats-Unis. – Le président Barack Obama et sa complice en diplomatie, Hillary Clinton, avaient pratiquement chassé les Etats-Unis de l’imprévisible chaudron moyen-oriental, l’un des verrous géostratégiques actuels : l’Egypte livrée aux Frères musulmans, la Libye laissée aux factions terroristes, Daesh porté sur les fonts baptismaux, des Saoudiens méprisants et des Israéliens dubitatifs. Sombre tableau que Donald Trump a remplacé en quelques jours par un crayonnage plus réaliste, mieux équilibré et surtout plus proche des intérêts américains. Rien de spectaculaire dans ce premier voyage officiel à l’étranger (Arabie saoudite, Israël, Vatican) du 45e président. Mais, au contraire, une empreinte lourde, sérieuse, durable, loin des crispations de Washington, loin surtout des ricanements de l’establishment qui n’a eu de cesse depuis janvier d’affirmer que le milliardaire serait nul en politique étrangère.
L’étape de Riyad n’était pas la plus ardue que l’on puisse imaginer pour Trump le néophyte. Encore fallait-il que ce néophyte y marque le minimum de points nécessaires. Trump est allé bien au-delà. Riyad, le vieil allié ambigu et cachottier, a permis au New-Yorkais de jouer sur un double tableau. D’abord, le businessman a rapporté 460 milliards de dollars – les 3/4 étalés sur dix ans – de contrats d’armement qui se traduiront immédiatement par des milliers d’emplois créés aux Etats-Unis. Ensuite, le président a saisi au bond l’occasion de fixer dans le marbre sa vision du terrorisme islamique. Une vision diamétralement opposée à celle de son prédécesseur. Obama l’avait exposée en Egypte à un auditoire acquis aux Frères musulmans, parrains de la violence actuelle. Trump en a fait part à Riyad devant un sommet de chefs d’Etats arabes. Obama avait expliqué que la haine sanglante n’était que la conséquence directe du colonialisme et du racisme des Blancs. Trump a affirmé que l’éradication de cet extrémisme relevait de la responsabilité des pays musulmans. Trump a clairement associé l’islam au terrorisme, ce qu’Obama n’avait jamais fait. Trump s’est dispensé de projeter l’islam sur l’Amérique, alors qu’Obama s’y était appliqué.
Parler vrai
Trump a renvoyé la balle du terrorisme à ceux qui nourrissent en leur sein les dynamiteurs kamikazes, les poseurs de bombes, les dingues de la gâchette et les chauffeurs de camions fous. On s’en souviendra. Au Moyen-Orient comme aux Etats-Unis et en Europe. Trump est le premier chef d’Etat occidental à parler vrai dans un domaine aussi crucial. De même que son avion (le Boeing de Air Force One) fut le premier appareil à voler sans escale de Riyad à Tel Aviv. Une première symbolique que Benyamin Netanyahou, Premier ministre israélien, a soulignée en accueillant, outre le couple présidentiel, Ivanka Trump et son mari Jared Kushner, une belle brochette de ministres et autant d’experts en tous genres. Accueil chaleureux : en Israël, on fut visiblement heureux de remplacer Obama par Trump. Et surtout de ne plus avoir à discuter avec Hillary Clinton. Mais la chaleur n’a pas dissipé le flou. La reprise du dialogue israélo-arabe n’est pas pour demain. Le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem non plus. Et Trump a changé ce flou en irritation lorsqu’il a refusé de dire que le mur des Lamentations faisait partie d’Israël.
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