Le Front National sera-t-il en ordre de bataille pour les élections législatives ? C’est la question que se posent militants patriotes et analystes politiques… Après un score historique au 2nd tour avec plus de 10 millions de voix, reste encore à transformer l’essai aux législatives dans un contexte pour le moins compliqué pour le parti à la flamme.
Tous les indicateurs pourraient sembler au vert au FN : plus de 10 millions d’électeurs au 2nd tour de la présidentielle, une alliance inédite avec Nicolas Dupont Aignan, un parti devenu la première force politique en nombre de députés au parlement européen il y a trois ans, une dizaine de mairies partout en France et une présence comme force d’opposition dans presque toutes les régions… et pourtant, le Front National connaît un mois de mai compliqué.
1) Politique / Le Front National à la croisée des chemins
2) Politique / Les syndicats contre la réforme du code du travail de Macron
3) Économie / Le prélèvement à la source maintenu
4) Société / Procès Heaulme : dernière ligne droite et aucune preuve
5) L’actualité en bref
1) Politique / Le Front National à la croisée des chemins
Le parti n’a pas su briser le fameux plafond de verre lors du 2nd tour de la présidentielle et a peiné à récupérer des voix dans son électorat naturel de droite. Seul contre tous, ou presque, le mouvement patriote semble aujourd’hui à la croisée des chemins.
La phase de dédiabolisation initiée par Florian Philippot a permis une normalisation partielle du mouvement, normalisation qui a conduit au ralliement du candidat souverainiste Nicolas Dupont Aignan. Mais la ligne insufflée par Florian Philippot connaît de nombreux adversaires, ses prises de positions résolument anti-européennes commencent à avoir des opposants en interne avec notamment le député du Gard Gilbert Collard qui a affirmé ne plus vouloir entendre parler de la question monétaire.
La rhétorique de l’UMPS et du ni droite ni gauche longtemps mise en avant par le Front National semble aussi avoir du plomb dans l’aile et a même été, d’une certaine manière, récupérée par Emmanuel Macron qui a su rallier des éléments de droite et de gauche… Le secrétaire général du Front National Nicolas Bay y voit pour sa part une opportunité pour le Front National, qui selon lui devrait tirer les bénéfices de la nouvelle présidence.
Un optimisme, qui cachera difficilement, les récents remous qu’a connu le mouvement patriote… Au lendemain de l’élection présidentielle le Front National s’est en effet retrouvé orphelin de son député Marion Maréchal Le Pen qui incarnait une forme de national conservatisme.
Un départ donc mais aussi des mouvements… Florian Philippot a annoncé la création d’une association : « Les Patriotes » regroupant ses soutiens parmi lesquels le député européen Sophie Montel, l’humoriste Franck de Lapersonne mais aussi Maxime Thiébaut, le seul candidat Debout La France hors région parisienne, à avoir franchi le seuil des 5 % lors des dernières élections régionales.
Cette association qui a officiellement pour but de rassembler les souverainistes et de porter le message de Marine Le Pen, a tout d’un courant politique au sein même du parti.
Autre événement post-présidentiel : l’alliance avec Debout La France et Nicolas Dupont Aignan qui n’a pas tenue… Chacun des deux partis sera présent dans toutes les circonscriptions au 1er tour des législatives. Ce qui ne devrait pas empêcher de possibles accords au 2nd tour…
D’un point de vue électoral, si l’on met de côté l’échec du débat d’entre deux tours, il semble que le rapport à l’Union Européenne et à la question monétaire soit un véritable point d’achoppement pour de nombreuses personnalités de droite et d’électeurs qui pourraient être tentés de rejoindre le Front National.
Le seul mouvement national d’Europe Occidentale à flirter avec les 50 % lors d’un suffrage national est… le FPÖ autrichien. Resté très radical sur les questions d’identité et d’immigration, ce mouvement n’effraie pourtant pas les cadres, cadres supérieurs et retraités grâce à un programme économique réaliste et à une professionnalisation des dirigeants du parti.
2) Politique / Les syndicats contre la réforme du code du travail de Macron
Tempête syndicale en vue ! A peine élu président de la République, Emmanuel Macron se prépare à une bronca des partenaires sociaux. Sa volonté de réformer par ordonnances le code du travail fait grincer des dents, jusque dans son propre camp. Privés de dialogue social, les syndicats sont déjà vent debout. Guillaume Uhlworm
Le mois de juillet risque d’être mouvementé. Le nouveau locataire de l’Elysée compte bien profiter des vacances d’été pour faire passer sa réforme du code du travail à coup d’ordonnances. Un moyen d’éviter de longs débats parlementaires et ne pas faire trop de bruits en cette habituelle période de calme politique. Une réforme qui ressemble à s’y méprendre à une loi El-khomri puissance dix, prévoyant de rendre plus flexible la loi du travail afin de permettre aux entreprises d’ajuster la durée du travail et de faciliter les licenciements. De Force ouvrière à la CFTC, les syndicats préviennent le nouveau chef de l’état qu’il faudra compter sur eux. Des manifestations sont donc à prévoir, comme ce fut le cas en 2016 lors du passage en force de la loi El-Khomri à coups de 49.3…La manière change…mais le résultat est le même.
Du côté de François Bayrou, on admet un désaccord sur la manière. L’allié d’Emmanuel Macron, annoncé pour être son ministre de la justice, a déclaré regretter l’absence de dialogue que provoquerait l’emploi des ordonnances. On imagine déjà la teneur des futurs conseils des ministres…Une méfiance vis à vis du procédé qui s’observe aussi du côté de France Stratégie dont l’ancien commissaire général, Jean-Pasini Ferry, a rejoint le mouvement En Marche en début d’année. L’instance rattachée au premier ministre préconise une phase de concertation avec les partenaires sociaux, ce que pourrait reporter la mise en place de la réforme au mois d’août 2018…impensable pour celui qui n’a pas pour habitude de rencontrer des obstacles.
Une première épreuve à passer pour le nouveau chef de l’Etat dont le résultat pourrait bien donner la teneur de la suite de son quinquennat. Un échec causé par les blocages politiques, syndicaux ou institutionnels pourrait bien discréditer le début de la présidence en marche…Un blocage de la réforme par le conseil constitutionnel est en effet tout à fait possible si celui-ci est saisit par des députés. Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie de François Hollande, avait déjà vu en août 2015 son projet de plafonnement des indemnités prud’homales retoqué par le conseil constitutionnel. Un mauvais souvenir qui pourrait pousser le nouveau chef de l’état à plus de prudence.
Et avant même la mise en oeuvre de sa réforme, la chienlit a déjà commencé ! Au lendemain de leur vote en faveur de l’ancien banquier Rothschild pour faire barrage à Marine le Pen, syndicats et autres mouvements d’extrême -gauche ont appelé à descendre dans la rue, au travers d’un “front social” pour combattre les “projets de régressions sociales” d’Emmanuel Macron. Un bon moyen de s’exercer pour les semaines à venir…Un rassemblement place de la République qui s’est vite écarté de sa première vocation pour se transformer en pugilat anti-flic.
3) Économie / Le prélèvement à la source maintenu
A peine élu, déjà trahi : Emmanuel Macron a promis pendant sa campagne électorale qu’il reporterait le prélèvement à la source à 2019… mais surprise, le 10 mai dernier, deux décrets sur sa mise en place ont été publiés au journal officiel…
“Je ne souhaite pas que la réforme soit généralisée tout de suite parce qu’il y aura immanquablement des loupés techniques et je n’ai pas envie de plonger le pays dans l’incertitude totale” voilà ce qu’Emmanuel Macron déclarait voici quelques semaines encore au sujet du prélèvement à la source, proposant de passer d’abord par une phase expérimentale pendant au moins un an…
Le problème, c’est que les décrets parus Mercredi 10 mai au Journal Officiel font tout le contraire de ce que le président élu a promis : ils fixent notamment le rôle des entreprises dans l’organisation du prélèvement à la source, et leurs créent en particulier des obligations, une charge de travail supplémentaire, dès la rentrée prochaine..
Autrement dit, si la nouvelle équipe gouvernementale, dont on ne connait même pas le chef n’abroge pas rapidement ces décrets, quasiment, dès son arrivée aux affaires, il sera difficile de revenir en arrière, et le prélèvement à la source s’appliquera bien dès 2018, contrairement aux promesses de campagne d’Emmanuel Macron.
Pourquoi Christian Eckert, le Secrétaire d’Etat au Budget, et les 5 autres ministres cosignataires de ces textes, ont commis ce premier crime de lèse majesté ? Et bien d’abord tout simplement pour pouvoir affirmer qu’une des promesses électorales de…. François Hollande avait bien été tenue, ou en tout cas, que tout avait été fait pour qu’elle puisse être tenue.
Mais l’autre explication, toute simple, est que Macron n’a pas laissé un souvenir impérissable au gouvernement, et chez les socialistes en général… en faisant tout pour que le prélèvement à la source se fasse, les signataires de ces décrets plombent aussi d’autres promesses électorales du nouveau président.
Celui-ci a en effet proposé de supprimer les cotisations chômage sur les salaires, pour transférer la charge de son financement à la CSG, qui, elle, est prélevée sous toutes les sortes de revenus, et flux financiers. Résultat escompté pour Emmanuel Macron : une hausse, légère, mais réelle, du salaire net.
Mais si, dans le même temps, survient le prélèvement à la source, qui amputerait justement ce même salaire net, tous les mois, tout l’intérêt de SA réforme ferait pschitt ! On le voit, Emmanuel Macron n’en a pas fini de se prendre des bâtons dans les roues, lancés par ses anciens amis…
4) Société / Procès Heaulme : dernière ligne droite et aucune preuve
Le procès de Francis Heaulme dans la dernière ligne droite ! Après 3 semaines d’audience, la Cour d’assises de Moselle s’est lancée dans les plaidoiries et réquisitions concernant le meurtre de deux enfants en 1986. L’enquête a fait remonter des probabilités mais aucune preuve.
“Montigny, ce n’est pas moi”. Voilà ce que répète Francis Heaulme, 58 ans, depuis le 25 avril, date d’ouverture de son procès pour le meurtre d’Alexandre Beckrich et Cyril Beining. Le 28 septembre 1986, les deux enfants âgées de 8 ans sont retrouvés morts, le crâne fracassé sur un talus près d’une voie ferrée de Montigny-Lès-Metz en Moselle. Patrick Dils, à l’époque mineur, est condamné à la prison à perpétuité après des aveux rapidement rétractés. Il est finalement relâché après 15 ans d’emprisonnement quand l’appareil judiciaire parvient à s’assurer de la présence de Francis Heaulme non loin de la scène du crime.
Mais comme le rappelle son avocat, Stéphane Giuranna, après 30 ans, il ne reste aucune preuve matérielle.
Depuis le début de la semaine, les jurés ont entendu plusieurs psychiatres et psychologues. Tous les experts s’accordent sur un point : Francis Heaulme est atteint de graves troubles de la personnalité mais n’est pas un malade mental. Plusieurs témoins évoquent une mémoire phénoménale. Ses anciens codétenus décrivent un joueur d’échecs capable d’avoir entre 7 et 10 coups d’avance.
Le chroniqueur judiciaire, François Foucart, qui a déjà rencontré Francis Heaulme, revient sur son profil et nous livre ses impressions :
Les jurés devraient rendre leur verdict jeudi. Francis Heaulme alias le “Routard du crime”, déjà condamné pour au moins 9 meurtres commis entre 1984 et 1992, risque une nouvelle peine de prison à perpétuité.
5) L’actualité en bref
Berlin et Rome à l’assaut de la frontière sud libyenne. Les deux capitales ont lancé une mission européenne visant à patrouiller le long de la frontière avec le Niger pour stopper les migrants. Les ministres de l’Intérieur allemand et italien estiment que les efforts sont insuffisants pour éviter les morts en méditerranée et lutter contre les trafiquants. A la mi-avril, au moins 43 000 migrants sont passés par la Libye pour rejoindre l’Europe, un chiffre qui devrait augmenter avec l’amélioration des conditions météorologiques. De son côté, Emmanuel Macron en visite lundi à Berlin s’est dit favorable à un “droit d’asile commun en Europe”. La France devrait donc s’aligner sur la politique d’accueil allemande.
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Christian Estrosi, maître des pirouettes. Après avoir démissionné de la présidence du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, le soutien d’Emmanuel Macron, mais toujours membre des Républicains, redevient maire de Nice ! Réélu lundi par le Conseil municipal avec 55 voix sur 57, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy effectue un nouveau retournement de veste. Après avoir soutenu François Fillon lors de la campagne présidentielle, Christian Estrosi s’était en même temps rapproché d’Emmanuel Macron qu’il avait reçu en privé dans sa région. Des volte-face à la chaîne loin d’être au goût de ses administrés niçois.
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Le lobby LGBT s’installe sur les passages piétons ! Mercredi, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, le collectif LGBT de Dordogne va inaugurer un passage piéton aux couleurs de l’arc en ciel à Périgueux. Le lobby propose également la projection du film : “Homosexualité, du rejet au Refuge”.
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Paris Vox lance son application mobile ! Vous pouvez dès à présent la télécharger gratuitement sur la plateforme Google Play disponible sur les téléphones dits intelligents sous Androïd. Cette application vous permet de retrouver toute l’actualité consacré à la Capitale et à sa région.
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