De notre correspondant en Amérique latine. – Comme nous l’avons déjà indiqué, le Venezuela, qui traverse une période de graves troubles politiques, possède les plus importantes réserves de pétrole au monde (voir Présent du 5 mai), et ces réserves font l’objet d’un formidable bras de fer entre les Etats-Unis et la Russie.
Pris entre les remboursements de la dette internationale du pays et une situation interne catastrophique, le président Maduro et son gouvernement essayent de jouer au mieux des circonstances afin de gagner du temps en cédant parcimonieusement chacune des perles de leur riche collier de réserves naturelles à leur allié idéologique, la Russie. Cependant, des échéances décisives approchent et une annonce récente semble indiquer le début de la fin pour le président Maduro.
L’opération militaire « America United » va se dérouler en novembre prochain pendant dix jours sur la triple frontière Pérou-Colombie-Brésil. Elle implique les forces armées des trois pays, plus celles des Etats-Unis qui superviseront les exercices militaires. Il s’agit de l’installation d’une base multinationale « temporaire » dans cette région de l’Amazonie, pas si éloignée que cela du Venezuela à l’échelle du continent. Les forces armées américaines ont été invitées à participer à l’opération par le président non-élu du Brésil, Michel Temer, lequel se veut un grand allié des Etats-Unis dans la région et a accru le budget militaire du Brésil de 36 %, alors même qu’il gelait les dépenses publiques pour les 20 prochaines années. Le président Trump, quant à lui, s’est déjà entretenu avec les présidents du Pérou et de la Colombie pour leur exposer quels étaient les intérêts américains au Venezuela.
Parallèlement à cette action militaire, plusieurs sénateurs américains ont présenté le projet de loi « Venezuela Humanitarian Assistance and Defense of Democratic Act 2017 » visant à fournir 20 millions de dollars sous forme d’aide à l’opposition vénézuélienne. Le texte du projet indique clairement l’inquiétude qui règne autour des transactions entre la compagnie d’Etat russe d’hydrocarbures Rosneft, et la compagnie vénézuélienne d’Etat PDVSA. Rosneft a effectué deux prêts de 4 et 5 milliards de dollars à PDVSA, laquelle possède une filiale américaine, CITGO Petroleum Corporation, qui contrôle des infrastructures dans 19 Etats de l’Amérique du nord. Par le passé, la Russie n’a pas hésité à se payer de factures impayées par PDVSA en saisissant certains de ses avoirs, et il est facile d’imaginer ce qu’elle pourrait faire si PDVSA ne parvenait pas à rembourser ses prêts.
Alors que la Russie attend que les pièces qu’elle a patiemment mises en place, comme dans un jeu d’échecs, produisent leurs effets, les Etats-Unis, dans la crainte que les ressources et les avoirs vénézuéliens liés aux hydrocarbures ne passent aux mains de Moscou, se doivent d’agir. Ils tablent sur un effondrement du régime de Maduro peu ou prou à l’époque de l’opération militaire « America United ». La course contre la montre est engagée.
Pendant ce temps, loin de ces contingences, les Vénézuéliens continuent à souffrir au jour le jour. On dénombre plus de quarante morts liés aux manifestations. Le président Maduro n’ayant plus confiance dans les tribunaux civils, les manifestants sont désormais jugés pour terrorisme par des tribunaux militaires, et des membres des forces armées et de la police ont commencé à déserter. Une bonne centaine d’entre eux est déjà derrière les barreaux.
Pierre Barbey
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je sais pas pourquoi les americains font le trouble dans la vie politique d’autre nation?ils crient haut et fort que les russes se sont meller dans leurs election presidentiel .c’est honteux.