Comme au 7ème siècle, il faut chers frères et soeurs…

Mireille Vallette
journaliste

Le 8 juin prochain aura lieu à Lausanne une manifestation qui a pour sujet “La jeunesse et son identité islamique”. Au menu: Nicolas Blancho, Nader Abou Anas et Hani Ramadan. Trois fossiles caractéristiques de la période médinoise (7ème siècle).

Nous nous concentrerons ici sur Hani Ramadan en nous inspirant fortement de«Islamophobie ou légitime défiance?», dont le thème central est de démasquer nos leaders islamistes par leurs propres propos.

L’imam des Eaux-Vives est partisan de la lapidation des adultères, des mains coupées des voleurs, de la peine capitale pour apostasie, de la polygamie, de l'interdiction de l'homosexualité.

La miséricorde par la lapidation

On se rappelle qu’il a défendu la lapidation dans une tribune du Monde le 10 septembre 2002. Son site donnait à l'époque quelques précisions que Le Monden’avait pas intégré: 

«(…) Notons à ce titre que si la vision de la lapidation est dure et marque les esprits, les témoignages révèlent que la souffrance du condamné est rapidement abrégée: la pluie de pierres qui s’abat sur lui l’assomme en effet en quelques secondes. » 

(…) « La lapidation est terrible, tout comme le sida. Mais elle est à la mesure d’une faute qui est d’une gravité extrême (…) En outre, la nature de la peine correspond à la nature du péché: la main coupée pour le vol, la lapidation pour le plaisir illégitime. »1)

Bref, si vous êtes marié et faites l’amour avec votre voisin ou voisine, vous méritez d’être lapidé. Ceci est une évidence pour un nombre assez hallucinant de disciples de Mahomet vivant au XXIème siècle, dans nos sociétés.

Hani Ramadan aime évoquer des lapidations ordonnées par le prophète afin d’illustrer sa miséricorde.2) Un homme, raconte-t-il, avoue son péché d'adultère spontanément quatre fois de suite. «Dès lors, le Prophète ne pouvait qu'ordonner sa lapidation», commente l'ex-professeur.

La deuxième condamnée est une femme: le prophète, toujours aussi miséricordieux, la laisse accoucher avant de la livrer au bourreau. Ramadan évoque, les yeux embués, l’arrivée de cette femme sur le lieu de son supplice: «… Il est émouvant de la voir se livrer avec l'enfant qui tient dans sa main un morceau de pain.»

Il cite le fait que Mahomet a interdit au bourreau d'invectiver la coupable tout en lançant ses pierres. Et explique: «Il est interdit d'insulter le coupable. Après sa mort, on prie pour lui. Ce que fit le Prophète pour une femme qui s'était livrée après avoir accouché d'un enfant adultérin, et dont le repentir avait été sincère.»

L'imam résume dans Le Matin:  «Dans le monde musulman, délaisser la prière, boire et forniquer sont des crimes pour lesquels la loi a prévu des châtiments.»  Et il confirme que sa religion prévoit aussi la mise à mort pour apostasie.(13.10.2002) Pour l'illustration pratique, voir ce que font les courants islamistes dans le monde lorsqu'ils prennent le pouvoir.

Les femmes, le commandement et l’intuition

Hani Ramadan rappelle que le prophète a ordonné que dès qu’une fille a ses règles, on ne doit plus voir "que son visage et ses mains". Et pourquoi ? Parce que l’homme est plus faible que la femme. Il n’est donc pas intelligent, estime-t-il, d’exhiber les charmes féminins et "d’exiger des pauvres mortels qu’ils s’astreignent à une maîtrise sans défaillance de leurs pulsions sexuelles."

La faiblesse des hommes ne les empêche pas d'être aux commandes dans le couple. Et Ramadan illustre ce qu'Allah ordonne: "Le bon sens nous dicte que deux présidents ne peuvent gouverner un pays sans entraîner celui-ci dans une guerre civile." 4)

Il nous apprend dans le même opuscule que les hommes ont trois qualités spécifiques qui fondent leur aptitude au pouvoir: force physique, puissance de travail et faculté de prendre des décisions mesurées. La femme, elle, ne possède qu'une «subtilité et une intuition fines» «qui correspondent bien à sa fonction primordiale, élever des enfants».

L'épouse, auquel le mari a payé « une dot » (Ramadan conseille aux femmes de ne pas en exagérer le montant!), n'est censée chercher un emploi "qu'en cas de nécessité absolue". Avec l'aide sociale, il est heureusement assez rare que la nécessité soit absolue.

C’est un fervent partisan de la polygamie qu'il célèbre au fil de nombreuses pages. Parmi ses justifications, le fait que l'homme peut procréer jusqu'à un âge avancé: "Lui interdire de profiter de ses ressources, c'est proprement contrer l'ordre voulu par la nature." Et sans la bienfaisante polygamie, les épouses stériles seraient condamnées soit au divorce, soit "à se sentir l’éternelle responsable de la souffrance de leur époux qu’elles privent de la paternité".5)

Hani Ramadan défend aussi la discrimination des femmes dans l’héritage, l'interdiction d’épouser un non-musulman, la virginité, la fidélité, l'interdiction d’avorter, toutes choses qui illustrent, parmi d'autres, "la perfection de la sharia".

En résumé, «l'Islam a en fait donné à la femme, tant sur le plan spirituel que sur le plan communautaire, un statut jamais égalé par aucune société humaine jusqu'à nos jours."

Adieu laïcité, démocratie, droits de l'homme...

Dans L’islam et la dérive de l’Occident6), l’ex-professeur explique qu’il désapprouve la laïcité, car elle «invite ainsi ses citoyens à s’instruire et à s’organiser indépendamment de tout impératif transcendant». Il n'aime pas trop la démocratie, car elle «érige en principes absolus des lois qu’elle place au-dessus de la volonté de Dieu», alors qu'en islam, l'obéissance de tous les citoyens musulmans «va d'abord à la loi divine (…) la sharia (…) La liberté de chacun s'exprime dans les limites de la loi révélée.»

Ainsi, «pas question dans un Etat islamique authentique d’autoriser la vente de l’alcool, le commerce de la prostitution, l’érotisme ou l’homosexualité».

Quant aux droits de l’homme, on ne peut pas non plus les penser «indépendamment de la Révélation divine». Et l’imam mentionne des colloques très intéressants consacrés justement aux droits de l’homme par… l’Arabie saoudite.

On s’arrêtera ici pour le gourou des Eaux-Vives. Et on vous renvoie à un texte surBlancho paru ici même. Enfin, un site vous dit tout sur le troisième larron. Des intervenants qui sont gages que les centaines de jeunes qu'ils formatent serontparfaitement intégrés.

Vous êtes tous bienvenus à la fête (aula des Cèdres, avenue de Cour 33) si vous êtes d'accord avec "le respect de la non mixité". Mais vous n'entendrez pas grand chose de ce que vous avez lu ici. Ces prêcheurs machiavéliques savent très bien ce qu'ils peuvent dire en ces occasions.

 

1) Propos reproduits dans la "Décision de la commission de recours du personnel enseignant de l’instruction publique" du 15.03.2004.

2) La Miséricorde en islam, éd. Tawid, 2003

3) Tribune de Genève, 13.04.1995

4) L’islam et la dérive de l’Occident, éd. Maison d’Ennour, Paris 2001

5) La femme en islam, éd. Maison d’Ennour, Paris 1996)

6) Ed. Maison d’Ennour, Paris 2001

Première parution sur le blog de Mireille Vallette Contre-Champ

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