Le POP neuchâtelois pour les nuls

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national

Le POP neuchâtelois pour les nuls

 

Jeudi 09 février, alors que l'UDC déposait son initiative "Les nôtres avant les autres", le parti ouvrier et populaire se fendait d'un communiqué au titre prometteur "chômage de masse, protégeons les travailleurs !" Les camarades n'y allaient pas de main morte, relevant les taux de chômage record qui frappent le canton, 6.7% au Val-de-Travers, 7.5% en ville de Neuchâtel, 7.7% à La Chaux-de-Fonds et 9% au Locle. Pour répondre à cette inquiétante dérive, le POP ne demandait rien moins que des "mesures incitatives et coercitives" à l'endroit des entreprises qui ne recourent pas à de la main d'œuvre locale, fort du constat que l'embauche et la protection des travailleurs locaux doit être une priorité.

 

Au vu du ton employé par les communistes, nous avons eu la naïveté de penser qu'une initiative qui demande la priorité des travailleurs locaux sur la main d'œuvre frontalière les intéresserait, les buts ne semblant a priori pas incompatibles. Que nenni non point, le POP souhaite punir les entreprises qui ne recourent pas à de la main d'œuvre locale mais milite en faveur de la libre circulation. Lorsqu'on relève que la priorité à la main d'œuvre locale n'est peut-être pas immédiatement conforme à l'esprit de la libre circulation, les sages répondent qu'il ne s'agit nullement de stigmatiser une catégorie de travailleurs au profit d'une autre mais de toutes les considérer de la même manière. En première lecture, on comprend donc que les travailleurs locaux doivent être prioritaires par rapport à ceux venus d'ailleurs mais que les travailleurs venus d'ailleurs ne doivent pas être prétérités par rapport aux travailleurs locaux. C'est clair, non?

En fait, le POP considère que notre initiative demandant que la main d'œuvre locale soit prioritaire lors de l'embauche est naturellement xénophobe, raciste et autres, souhaitant simplement dresser le prolétariat contre lui-même. Dont acte. Mais punir les entreprises qui ne recourent pas à la main d'œuvre locale, n'est-ce pas tout-de-même compliquer l'embauche des frontaliers ? Punir les entreprises qui font un usage intensif des dispositions prévues dans la libre circulation, n'est-ce pas plus ou moins remettre en question cette même libre circulation ? Assurément non, cette façon de voir est typique de l'UDC, toujours à vouloir opposer les humains aux humains. Le principe est nettement plus simple. Le POP défend tous les travailleurs, fidèle à l'union des prolétaires tant réclamée depuis Karl Marx, et ne fait donc aucune différence entre la main d'œuvre du coin et d'ailleurs mais réclame que la première ait priorité sur la seconde.

A ce discours qui se refuse à admettre que favoriser une catégorie par rapport à une autre revient clairement à ne pas les mettre sur un même plan, je préfère celui que tenait Georges Marchais, ancien secrétaire général du parti communiste français lors de la campagne présidentielle de 1981. Quels étaient ses mots ? "Il faut stopper l'immigration officielle et clandestine. Il est inadmissible de laisser entrer de nouveaux travailleurs immigrés en France alors que notre pays compte près de deux millions de chômeurs français et immigrés". Même s'il s'est souvent trompé, l'homme avait au moins le courage de ses opinions et savait les défendre. Tout le contraire de ce POP honteux qui se refuse à reconnaitre que la priorité locale ne peut être établie qu'au détriment de la main d'œuvre frontalière, qui se refuse à admettre que nombre de chômeurs de notre canton doivent leur triste situation aux dispositions de la libre circulation.

Au vu de ce qui précède, il n'est guère étonnant que le monde ouvrier soutienne de plus en plus massivement l'UDC, le seul parti qui le défend vraiment face à la globalisation. Choisissant de défendre tout et son contraire, le POP a trahi sa base qui épouse désormais nos idées, celles de Georges Marchais qui avait raison il y a plus de 35 ans déjà. Qui l'eût cru ?

La Côte-aux-Fées, le 19 février 2017                                   Yvan Perrin, président UDC-NE

6 commentaires

  1. Posté par Descombes Pierre le

    Le ciel est vert, la terre est plate, l’homme, (surtout l’étranger) est bon, l’avenir est lumineux… T’es pas d’accord? Au Goulag.
    Le socialisme n’est pas une opinion, c’est une maladie mentale.

  2. Posté par UnOurs le

    L’abbé Pierre aurait été d’accord avec vous, Monsieur Perrin:

    ” Famille. – Nos candidats totalisent vingt enfants. Parti de la famille, le M.R.P. saura mieux que quiconque se pencher sur les problèmes de la vie. Seul, notre parti réclame le vote familial. Aide plus complète aux jeunes ménages. – Assistance aux femmes en couches et congé supplémentaire à chaque naissance au foyer d’un salarié. – Extension du prêt au mariage (projet R. Prigent). – Immigration étroitement filtrée. – Expulsion immédiate des immigrés indésirables.”

    http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/abbe-pierre/profession_foi.asp

  3. Posté par UnOurs le

    Il n’y a pas que la gauche qui abandonne les siens.
    Dimanche soir sur Forum, on a pu entendre l’abbé José Mittaz qui passait doucement de l’amour du prochain au culte de l’Autre, du tout autre. Je croyais naïvement que Son royaume n’était pas de ce monde et je constate avec tristesse qu’une part de l’église catholique, malheureusement la plus établie et la plus vocale, a choisi d’être du monde, de se faire, comme la quasi majorité des élites, une autre agente du mondialisme. En nous oubliant comme les partis de gauche ont oublié les classes industrieuses autochtones.

  4. Posté par Bussy le

    Tiens, en 1981, même les communistes avaient du bon sens !
    Ce qui a changé ? Et bien maintenant, les communistes roulent (sans le savoir ou sont-ils trop cons ?) pour les puissants de ce monde, ceux qui s’enrichissent pas cette mondialisation à outrance qui fracassent les peuples !

  5. Posté par Sergio le

    En effet, moins on pédale plus vite, plus on avance lentement. Un gauchiste ne cèdera jamais rien, quitte à nier l’évidence.

  6. Posté par Nicolas le

    La démarche alambiquée du POP est moins déconcertante sous l’éclairage d’Orwell, publié en 1945. Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres. Les bolchéviques sont définitivement indécrottables.

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