Jusqu’au dernier moment François Hollande envisageait de se représenter. Tout politicien ne pense qu’à sa carrière. François Hollande ne pensait qu’à ça : sa réélection. Jusqu’à présent les coups de boutoir des élections intermédiaires, toutes perdues, une impopularité sans précédent, des échecs sur tout, tout : chômage sur lequel il s’était engagé, sécurité, déficits publics, …
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Il part, donc. Je ne vais pas m’en désoler, je souhaitais son départ dès son élection. D’aucuns diront que ce renoncement à briguer un second mandat est une preuve de dignité, d’autres diront que ce renoncement a un certain panache. Je ne vois pas l’affaire sous cet angle : Hollande a laissé le champ libre à ses adversaires -et néanmoins complices- gauchistes, à mon avis, pour les raisons suivantes :
– En premier lieu pour s’éviter une défaite humiliante comme celle de Sarkozy à la primaire de la droite. Il a trop d’adversaires partout, et notamment dans son propre camp, pour espérer obtenir un pourcentage honorable de votants. Parmi ces adversaires, bien des énergumènes estimant qu’il n’y a « pas assez de gauche », alors qu’il y en a bien trop, mille fois trop.
– En second lieu, quelqu’un a dû lui expliquer que la gauche devait se « rassembler » (le mot est à la mode depuis quinze jours) pour contrebalancer la droite molle (LR) et la droite un peu moins molle (FN). Le problème socialiste -auquel j’espère aucune solution ne sera apportée, car nous périssons de la politique gauchiste- est la discorde à gauche ; j’aime personnellement que la discorde règne chez l’ennemi. À cette heure, je ne ferai pas de pronostic : Valls, Macron de chez Rostchild, quelque énergumène d’ultragauche pourra impétrer s’il lui plaît. Le bilan du quinquennat est tout de même calamiteux, et l’on ne verrait guère un ex-premier ministre, complètement impliqué dans cette politique, mener la bataille. Mais il ne faut jurer de rien : la gauche est manœuvrière jusqu’à perversion.
En fait, ce renoncement ne remet pas d’ordre dans le champ politique, tout est encore chaotique et il ne faut pas compter sur un ancien premier ministre de Sarkozy, qui a, par fonction et sans barguigner, porté le honteux traité de Lisbonne et le retour dans l’organisation militaire de l’Otan, qui a des positions on ne peut plus floues en matière de souveraineté, qui ne voit pas la nécessité de fermer les frontières et qui, finalement, brosse l’ennemi civilisationnel dans le sens du poil, pour faire avancer les choses de manière satisfaisante. Quant au programme néo-gauchiste du tandem Marine-Philippot, je n’en espère rien.
Le chaos est complet et aucune solution ne se profile. Y mettrons-nous bon ordre ?