Dans une série de déclarations, le président (ndmg - et dictateur islamiste) Recep Erdogan a réussi à se mettre à dos pratiquement tous ses voisins. Et pour cause (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : le chef de l’Etat turc a remis en cause le traité de Lausanne de 1923 – fondateur de l’Etat turc moderne qui fixe les frontières de la Turquie actuelle – et évoqué une géographie du “cœur”, dans laquelle les îles grecques, mais aussi des localités aussi éloignées que Mossoul, Alep et Kardjali, en Bulgarie, font, selon lui, partie d’une même entité, l’Empire ottoman. Dans l'un de ses discours, Recep Erdogan s’est attiré l’ire de la Grèce, parlant avec regret de la perte des îles de la mer Egée situées “à portée de voix” et qui abritent des “sanctuaires et des mosquées” turques.
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Erdogan en a remis une couche à Rize, au bord de la mer Noire, où il a évoqué avec émotion ces “frontières du cœur” des Turcs. “On nous demande pourquoi on s’intéresse à l’Irak et à la Syrie, à l’Ukraine, à la Géorgie et à la Crimée, à l’Azerbaïdjan et au Karabakh [région disputée par Erevan et Bakou], aux Balkans et à l’Afrique du Nord. Mais ces pays ne nous sont pas étrangers. Comment faire la différence entre Rize et Batoumi [en Géorgie]. Comment évoquer Edirne sans parler de Thessalonique et Kardjali [en Bulgarie] ? Comment ne pas admettre que Gaziantep, Alep, Mardin, Syrte et Mossoul ne sont pas liés ? De Hatay au Maroc, vous trouverez les traces de nos ancêtres. C’est la même chose en Thrace [région à cheval entre la Turquie, la Grèce et la Bulgarie] et en Europe de l’Est”.
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Erdogan a donné encore du grain à moudre aux Bulgares, lorsque, à Bursa, près de la frontière, il a prononcé un long speech où il a de nouveau rappelé l’héritage ottoman de la Turquie. “Aujourd’hui, lorsque nous parlons de la Syrie, de l’Irak, de la Crimée, de la Thrace occidentale et de la Bosnie, des gens nous regardent comme si nous étions des extra-terrestres. Mais pour nous, il ne s’agit pas d’autres mondes mais de morceaux de notre âme”, a-t-il lancé. ces déclarations interviennent dans un contexte où la Turquie veut peser de tout son poids dans la crise d’Alep, en Syrie, tout comme dans la campagne militaire de reprise de Mossoul, en Irak, qui sont aussi autant de “morceaux de l’âme turque” à en croire Erdogan (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://www.courrierinternational.com/article/turquie-les-frontieres-du-coeur-derdogan-herissent-ses-voisins
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Une réelle menace – Les frontières d’Erdogan
![](https://lesobservateurs.ch/wp-content/uploads/2016/10/Turquie-Erdogan-6-448x293.jpg)
Erdogan va-t-il saisir l’UNESCO pour contester le traité de Lausanne ?
Erdogan says Greek islands ‘used to be ours’ | News | ekathimerini.com
http://www.ekathimerini.com/213246/article/ekathimerini/news/erdogan-says-greek-islands-used-to-be-ours
Istanbul, la plus plus grande ville de Turquie, fut chrétienne bien avant de devenir musulmane. Ça aussi, le sultan devrait le rappeler.
Il va se heurter aux tout aussi légitimes revendications de l’Italie sur le vaste territoire et les nombreux pays qu’elle occupait à l’époque de la Rome antique !
Plus sérieusement et plus dangereusement, un tel individu ne serait pas loin de s’allier avec Daesh pour (re)conquérir une grand partie des pays occidentaux, peut-être même avec l’approbation d’un certain nombre de dirigeants européens qui semblent nourrir l’ambition de créer le Nouvel Ordre Mondial !