Michel Onfray : «Les médias de masse ont intérêt à cultiver l’imbécillité»

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FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Alors qu'il lance sa propre Web TV en lien avec l'Université populaire de Caen, le philosophe Michel Onfray dresse un réquisitoire sans concession contre des médias devenus symboles de la défaite de la pensée.

Michel ONFRAY. - Pour disposer de temps afin de développer des argumentations et des démonstrations, ce qui est impossible dans un média dans lequel le temps c'est de l'argent. Et souvent: beaucoup d'argent… Dès lors, dans un média classique, ce qui est visé est moins l'information, vraie ou fausse d'ailleurs, que le spectacle susceptible de créer le buzz. Autrement dit, il faut obtenir le maximum de consommateurs devant leur écran à l'heure où le clystère publicitaire se trouve infligé. Or on n'obtient pas un public massif avec de l'argumentation ou de la démonstration, mais avec de la grossièreté ou du dérapage, de l'insulte ou de la haine, du mépris ou de la boxe. Quand jadis Paul Amar apportait sur un plateau une paire de gants de boxe, il montrait ce qu'étaient vraiment les choses. On l'a d'ailleurs congédié pour avoir dénudé le roi. Il faut désormais cogner, en dessous de la ceinture si l'on veut, pour obtenir le vacillement ou le k.-o. de l'adversaire. Ce média que j'initie avec mes amis s'adresse à tous ceux qui veulent prendre le temps d'entendre des arguments sur les questions d'actualité afin de se faire un avis par eux-mêmes, mais aussi sur mille autres sujets qui constituent les séminaires de l'UP.

 

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4 commentaires

  1. Posté par Christian Hofer le

    @ Thierry GOUAULT

    Vous avez raison mais pire que cela: les gens ne peuvent plus voter, ils ne sont représentés que par sondages interposés dont le gouvernement se fiche éperdument d’ailleurs.

    C’est un simulacre de démocratie aux mains des médias qui orientent comme bon leur semble. On ne vote pas en France, on est “sondé”. Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer.

    On ne compte plus les sondages qui disparaissent subitement des sites d’informations car les résultats ne coïncident pas avec ce qu’ils espéraient.

    Quant aux questions orientées… la dernière étant :

    “Les islamistes utilisent l’application Télégram. Réaction des médias “Faut-il interdire cette application?”

    Mais oui bien sûr, c’est l’application Telegram le problème…

  2. Posté par anne lauwaert le

    mais où trouver ces émissions ?

  3. Posté par Thierry GOUAULT le

    Un exemple de buzz provoqué à foison par les patrons des médias et le pouvoir: le sondage!
    Le sondage, forme de démocratie subtile, parfois réglé par les contribuables, qui consiste à (dés)orienter l’électeur téléphage de l’information continuelle.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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