Au lieu d’être une caisse de résonance des aspirations populaires, de l’économie de proximité, le Parlement se donne presque systématiquement un rôle de chaperon, de chapeautage des choix populaires par usage de la déconstruction de propositions acceptées par la majorité des votants (ceux qui ne participent pas aux élections et initiatives perdent le droit de codécider). Une sorte de folie de la découpe par compromis qui dénature la proposition initiale et en réduit la portée. L’initiative Minder contre les rémunérations abusives et les parachutes dorés pour les cadres des sociétés transnationales est quasiment vidée de sa substance et les actionnaires contournés. L’expulsion automatique de criminels étrangers, acceptée par la majorité mais dénaturée pour ressembler au premier contre-projet pourtant refusé. Le contrôle de la migration balayé par les tenants de la catastrophique libre circulation qui ne veulent pas fâcher Bruxelles. La légendaire démocratie directe suisse où le peuple aurait le dernier mot devient une coquille vide, un champs libre pour les lobbies de l’économie transnationale, les serfs de la reprise automatique du Droit communautaire, les groupes de défense des minorités sexuelles ou culturelles, les valeurs sociétales individualistes cachées derrière les Droits de l’Homme ( la servitude volontaire face à tous les Droits de tous les Autres).Tout ceci agace, comme d’ailleurs la réutilisation en boucle des arguments pour balayer des projets innovants : trop coûteux, manquer sa cible, se tirer une balle dans le pied, etc... Tout ceci lasse. Certes les partis politiques instrumentalisent les initiatives pour gagner des parts de marché électoraux, ce qui est finalement de bonne guerre. Mais l’augmentation de la part de marché parlementaire ne débouche pas sur des changements et les compromis vident le projet de toute aspérité. La concordance, l’usage du compromis de dilution tuent la vie politique citoyenne qui s’affadit et laissent tout le pouvoir aux lobbies économiques et moralistes individualistes. Le bien commun, le bon sens sont court-circuités.
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Les vraies préoccupations
Il semble pourtant que le peuple se préoccupe de quelques points : la qualité de vie de la retraite, l’augmentation des coûts de la santé et celui, effrayant, des primes d’assurance, la non-maîtrise de la migration et des problèmes sociaux qui l’accompagnent. Les menaces sur l’environnement, la malbouffe industrielle, la perte des identités et des limites, sans compter le renoncement à la souveraineté. Dans ces domaines, la classe politique et les partis dominants empêchent toute avancée et proposition de solution, par neutralisation réciproque, par clivage artificiel entre la droite (économique essentiellement) et la gauche qui réclame protection et sécurité.
Il serait temps d’avoir le courage de supprimer la LAMal (30% des assurés sondés seraient pour) car la compromission entre les assurances privées et les clientélistes étatistes ne veulent pas renoncer à leurs prérogatives. C’est au citoyen de reprendre le contrôle de l’assurance maladie, avec des coûts appropriés et assumables pour tous.
Les objets en vote le 25 septembre sont une belle occasion de dépasser l’opposition factice droite/gauche pour donner des bonnes réponses.
Il est normal et légitime que les rentes AVS soient valorisées de 10%, pour tous les retraités qui voient leur deuxième et troisième pilier dévalués par la finance et l’économie mondiale de casino. Cette hausse peut être financée, question que la classe politique ne se pose pas lors de l’arrivée massive de migrants illégaux et légaux, ceux qui s’imposent et ceux qu’on déclare, de manière téméraire, indispensables à l’économie et au financement des retraites. OUI à une AVS juste, pour nos retraités. Le financement pourrait très bien être assuré par une taxe sur la migration (les migrants paient déjà des dizaines de milliers d’euros aux passeurs) et ceux qui l’utilisent et en tirent profit.
Recycler, restreindre le tout-jetable
L’écologie, respect de l’environnement, modération volontaire de la consommation, choix de l’économie de proximité relève d’abord d’un choix, d’une morale et d’une éthique personnelle et l’Etat ne devrait pas trop s’y engager. Si les Verts, comme parti politique, ont souvent des positions peu lucides (sur le contrôle du chaos de la migration imposée, le renoncement à la souveraineté nationale), il n’en reste pas moins que les principes défendus dans l’initiative « pour une économie durable fondée sur une gestion efficiente des ressources » relèvent du bon sens et de la légitime prudence. Quitter le monde du tout-jetable pour se préoccuper du recyclable est le seul avenir possible. Si la Suisse fait déjà bonne figure dans ce domaine, la production de déchets est effrayante, les ravages de l’agriculture industrielle intensive préoccupants. Les lobbies qui défendent les intérêts privés néolibéraux, négocient discrètement des partenariats commerciaux transatlantiques qui visent à supprimer tout frein et entrave à une liberté d’échange totale et privatiser les services publics. Nous ne voulons pas de ce modèle de démontage.
OUI à une économie de proximité, circulaire, durable, respectueuse de l’avenir.
La Loi fédérale sur le Renseignement est un pavé plein de bonnes intentions (pour ceux qui auraient le courage de la lire en entier !). Mais l’Enfer lui aussi est pavé de bonnes intentions. Si l’on nous dit que le service de renseignement ne recherche « en principe » aucune information sur les activités politiques ou sur l’exercice de la liberté d’opinion, on vous dit quand même que sous l’invocation magique du mot activité terroriste (ou simple suspicion, ou rapport de services étrangers impliqués dans des guerres ou contre-guerres) la sphère privée n’est plus protégée. Il ne faut pas laisser la possibilité légale à des fouineurs qui collaborent avec des puissances en guerre (incubateurs titulaires de la violence terroriste) et leurs lobbies, les groupes de sécurité liés à l’Etat d’Israël entre autres, d’espionner des particuliers, de collecter et échanger des données dont la fiabilité n’est pas garantie, d’ introduire des logiciels pirates dans les ordinateurs personnels, interdire ou perturber le libre accès d’information sur Internet, ce contre-pouvoir vital.
NON à un Etat fouineur, oui à la protection de la sphère privée et du droit au libre accès aux informations, à la liberté d’opinion, la garantie du respect de la neutralité de notre pays.
Dominique Baettig, ancien Conseiller national, Parlement suisse, militant souverainiste
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