Journal du Lundi 4 juillet 2017
Politique / Républicains : la foire aux programmes
Les Républicains lancent la guerre des chefs ! Samedi à Paris, le Conseil national du parti a adopté le projet pour 2017. Mais les adversaires de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite ont préféré faire cavalier seul. Pierre Bergerault
Baisse de 10 % de l’impôt sur le revenu, refondation de Schengen, recours au référendum, le programme adopté par Les Républicains ne fait pas l’unanimité. En effet, les principaux candidats à la primaire considèrent ces propositions comme étant celles du président du parti, Nicolas Sarkozy. La plupart d’entre eux n’a donc pas pris part au vote. La stratégie de Nicolas Sarkozy est assez habile. Elle consiste à faire passer ceux qui s’éloigneraient de son projet pour des traîtres aux yeux des militants. Pour Alain Juppé, cette technique entretient la confusion entre un Sarkozy candidat à la primaire et un Sarkozy président de parti. Le maire de Bordeaux a donc préféré rejoindre une dizaine de jeunes pour bavarder dans un café. Henri Guaino et Bruno le Maire n’ont quant à eux pas pris la peine de se déplacer. Arrivé dans l’après-midi, François Fillon s’est attaqué à la pseudo normalité de François Hollande mais aussi à son prédécesseur, présenté comme une girouette de l’actualité.
Si la philosophie libérale est la même pour tous, c’est bien la méthode qui diffère d’un candidat à l’autre. Quand l’ancien chef d’Etat propose une baisse immédiate des impôts pour les particuliers, Hervé Mariton estime qu’elle ne sera possible qu’une fois la machine économique relancée. Quand Nicolas Sarkozy propose un référendum dès le début du quinquennat sur la fin des lois anticumul et la baisse du nombre de parlementaires, Jean-François Copé privilégie le recours aux ordonnances pour réformer. Le mariage pour tous est également marqueur de divisions. Alain Juppé et Bruno Le Maire sont favorables au statut quo. De leur côté, Hervé Mariton, Jean-Frédéric Poisson et Jacques Myard militent pour son abrogation pure et simple. Face à cette fronde, Nicolas Sarkozy a dénoncé la facilité de ceux qui préfèrent être sur le trottoir à parler aux journalistes. Quoi qu’il en soit, Nicolas Sarkozy continue de profiter d’un avantage non négligeable, sa position de président de parti, une responsabilité qui lui permet de s’exprimer avant même d’avoir à annoncer sa candidature, annonce prévue pour la fin août.Politique / PS : l’université d’été annulée
L’université d’été du PS n’aura pas lieu ! Si vous comptiez vous y rendre, il faudra trouver autre chose ! Le 1er secrétaire du parti Socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a annoncé la nouvelle dimanche. Prévu initialement à Nantes, l’événement qui devait s’appeler “La belle alliance populaire” fait les frais de la gronde à l’encontre du gouvernement et des querelles intestines du Parti Socialiste. L’annulation est avant tout légitimée par une question de sécurité. La proximité du site de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et la menace de manifestation de la CGT laissaient présager un week-end agité… Les récentes attaques de permanences du PS, en signe d’opposition à la loi El-Khomri, ont aussi pesé dans la balance.
La raison officieuse de l’annulation relève davantage du chaos interne qui règne au sein du parti à la rose. Entre les frondeurs, les oppositions de personnes et les électrons libres comme Christiane Taubira, le risque d’une université d’été ratée était au plus haut. En annulant le rassemblement, le PS et son 1er secrétaire jouent donc la carte du moindre mal. Il s’affiche comme un parti divisé et faible mais n’aura pas à être confronté à des affrontements physiques ou verbaux directs, préjudiciables pour le parti à moins d’un an de l’élection présidentielle.
Les déclarations de Jean-Christophe Cambadélis donnent en tout cas le ton de ce que pourrait être la campagne du très probable candidat Hollande. S’attaquant frontalement à l’extrême-gauche, il entend probablement entériner le virage social-démocrate de son parti et se couper définitivement des éléments les plus à gauche et de fait, des couches populaires. Le n°1 du PS n’hésite pas à parler de “guérilla d’une ultra gauche antidémocratique”.
Une chose est sûre, le PS gère sa structure comme il gère le pays. Avec un déficit d’au moins 300 000€ pour l’annulation de l’université d’été, ce sont les militants et les contribuables qui paieront l’addition…Union Européenne / L’Autriche : vers l’Auxit ?
Après le brexit, allons-nous vers l’Auxit ? L’Autriche, qui va donc devoir revoter pour se choisir un président de la République après l’invalidation par la Cour constitutionnelle du scrutin du 22 mai dernier… pourrait être tentée elle aussi par une sortie de l’Union Européenne, qui ne lui apporte pas grand chose à part des ennuis avec les migrants. Natasha Koenigsberg
Avec 2 triples A sur 3, l’Autriche fait partie du club très fermé des pays auquel le monde de la finance accorde sa confiance maximale… En Europe, seule la Finlande et les Pays-Bas sont aussi bien notés que l’Autriche, et seuls l’Allemagne et le Luxembourg font mieux, avec 3 triples A.
Qu’est ce que cela signifie ? Que l’économie autrichienne se porte bien, malgré ce que la note de conjoncture publiée par le ministère de l’économie et des finances français laisse entendre, rappelant que l’Europe, justement, a demandé à Vienne de mener des réformes structurelles… C’est le gag de l’arroseur arrosé poussé à l’extrême, quand on sait l’ampleur des réformes que la France doit réaliser, là aussi, d’ailleurs en grande partie à la demande de Bruxelles… Les réformes réclamées par les fonctionnaires européens à l’Autriche portent seulement sur l’accès des femmes et des jeunes défavorisés au marché du travail… Quand en France, il faut à peu près tout réformer, et bien plus que ce que proposent les réformettes de la loi travail.Les fonctionnaires de Bercy se sont peut-être laissés piéger par le taux de chômage officiel de l’Autriche, affiché à 10,9 %, quand le taux de chômage français n’est “que” de 10,5 %. Mais c’est oublier qu’en Autriche, les travailleurs à temps partiel et les chômeurs en formation sont quand même comptés dans les rangs des sans emploi ! Le taux de chômage autrichien, au sens du Bureau International du Travail, n’est lui que de 5,8 %… Soit moitié moins que le chômage français, qui s’accommode bien de cette comptabilité.
Le chômage, en Autriche, est donc faible, le déficit public n’est que de 1,2 % pour 2015, contre 1,4 % prévus à l’origine, et l’Autriche réalise le plus gros de ses échanges commerciaux avec ses 2 principaux voisins, l’Allemagne, et l’Italie, et le reste avec les pays de l’Est, principalement ceux de l’ancien empire austro-hongrois.
Autant dire que Vienne peut raisonnablement se poser la question de son maintien dans l’Europe, qui ne lui apporte pas grand chose, à part des soucis. La commission de Bruxelles a en effet sommé a plusieurs reprises le petit pays alpin d’accueillir plus de migrants. La réponse de l’exécutif en place a été rapide et efficace : il a fait voter une série de lois restreignant le droit d’asile, et fait construire de véritables murs aux frontières avec les pays de l’Est, pour décourager les migrants d’entrer sur son territoire.
Norbert Hofer, le candidat du FPÖ qui a raté de peu l’élection présidentielle en mai dernier, a de bonnes chances d’être élu en septembre prochain du fait de l’invalidation du second tour. Il a déjà lancé un avertissement à Bruxelles. Si la Turquie devait entrer dans l’Union Européenne, il proposera un référendum sur le maintien de l’Autriche dans l’Europe.Toujours dans les conséquences du Brexit. Nigel Farage, le président du parti eurosceptique britannique UKIP a démissionné de ses fonctions. Un peu plus d’une semaine après le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, il a considéré qu’il avait mené à bien sa mission… expliquant que maintenant qu’il avait récupéré son pays, il souhaitait récupérer sa vie privée…
Société / Radio Courtoisie dans la tourmente
C’est la crise chez Radio Courtoisie. Depuis plusieurs semaines, la radio du pays réel et de la francophonie est au coeur de multiples scandales relayés dans la presse mainstream. En cause, des déclarations sulfureuses de son président Henry de Lesquen. Achille Wagner
Depuis plusieurs semaines, Radio Courtoisie traverse une crise majeure et sans précédent depuis sa création. La polémique et les scandales se multiplient après des déclarations outrancières et violentes du président de la radio, Henry de Lesquen, sur son compte Twitter, dans la presse, mais aussi sur son site de campagne. Autre source de conflit justement, la décision d’Henry de Lesquen de présenter sa candidature à l’élection présidentielle de 2017 tout en conservant son statut au sein de la radio. Un mélange des genres qui met fin au principe de neutralité et d’ouverture voulu par le fondateur de la radio, Jean Ferré.
Dans un premier temps, les patrons d’émissions ont observé impuissants, la montée de la colère des auditeurs et donateurs de Radio Courtoisie et le refus de plus en plus systématique de personnalités publiques, de répondre aux invitations. Les animateurs qui ont voulu faire part de leur désarroi, notamment à l’antenne, en ont été écartés. C’est le cas de Paul-Marie Couteaux, Guillaume de Thieulloy ou encore Grégoire Boucher. D’autres, très nombreux, ont décidé de suspendre leurs activités, en attendant que la radio retrouve sa sérénité. Une grande majorité a décidé de se constituer en association.
Parmi les réactions, citons Paul-Marie Couteaux qui se désole “de voir producteurs, cadres et auditeurs embarqués dans des querelles surréalistes, incompatibles avec l’objectif d’ouverture à la diversité des droites françaises”. Pour Alain de Benoist, “Henry de Lesquen multiplie des prises de positions convulsives où le grotesque le dispute à l’odieux”. Pour l’écrivain, “ces propos sont irresponsables et ternissent l’image de la radio”.
De son côté, l’ancien député au Parlement européen et président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou, se dit profondément attristé par des propos incompréhensibles envers des figures majeures de la réinfosphere et de TV Libertés.
En effet, les dirigeants de TV Libertés sont aussi, bien malgré eux, la cible d’insultes et d’injures. Ils sont présentés comme coupables d’avoir lancé la webradio Radio Libertés, prévue depuis près d’un an et volontairement complémentaire et non antagoniste de Radio Courtoisie. TV Libertés, considérant que les déclarations de Henry de Lesquen porte gravement atteinte à son honneur et à sa réputation, a décidé de porter plainte contre lui et a mandaté ses avocats à cette fin.L’actualité en bref
– “Je ne sais pas faire une multiplication” ! Carla Bruni-Sarkozy, a accordé un entretien au magazine “ELLE”. L’ex-première dame de France déclare ne pas pouvoir aider ses enfants lors de leurs devoirs parce qu’elle n’a jamais su faire une division ou une multiplication. Si le niveau général de l’entretien touche le fond, Carla Bruni creuse encore quand il s’agit de parler de son époux Nicolas Sarkozy. En effet, elle confie aimer JE CITE “les bâtards, les sang-mêlés” comme son mari. Heureusement, chanter la rend heureuse… Après “tu es ma cam’”, on aura peut-être droit à “tu es mon bâtard, mon sang mêlé…”
– L’Aid el-Fitr s’invite au baccalauréat ! Mercredi débute les oraux de rattrapages, jour de la fin du ramadan. La maison des examens, un service interacadémique qui gère l’organisation des épreuves sur l’ensemble du territoire d’île de France, a rédigé une note demandant aux proviseurs des 3 académies de Paris, Versailles et Créteil, de convoquer le 7 juillet les élèves non présents le jour des rattrapages en raison du ramadan. Cette note, en opposition au principe de laïcité, à provoqué une vive réaction dans le corps enseignant qui dénonce un favoritisme honteux.
– Le massacre de Dacca ! Vendredi dernier, dans cette ville du Bangladesh, des terroristes musulmans ont tué plus de 20 personnes à l’arme blanche dans un restaurant. Contrairement aux premières informations, les auteurs de l’exaction n’avaient aucun lien avec l’Etat Islamique. L’horreur de cet attentat a atteint son paroxysme quand les étrangers non-musulmans ont été séparés des musulmans et exécutés à l’arme blanche en raison de leur religion jugée comme une hérésie aux yeux des islamistes.
– Anne Hidalgo célèbre le ramadan ! L’association Riposte Laïque est vent debout contre le maire de Paris. En effet, ce lundi, comme tous les ans, la mairie va célébrer le ramadan dans l’hôtel de ville au frais du contribuable avec un buffet à hauteur de 100 000 euros. Riposte Laïque dénonce un acte contraire à l’article 2 de la loi de 1905 sur la laïcité qui affirme la neutralité absolue de l’Etat envers les religions. Pour protester, Pierre Cassen, président de l’association, a organisé un rassemblement ce lundi à Paris sur l’esplanade du Trocadéro à 19 heures.
– Et pour ceux qui n’auraient pas entendu les coups de klaxon hier soir, la France s’est qualifiée pour les demi-finales de l’Euro de football. La formation tricolore, jusqu’à présent épargnée par un tableau facile, devra affronter l’équipe d’Allemagne jeudi soir à Marseille. Samedi, c’était aussi le départ du Tour de France cycliste et du côté de l’Angleterre, le tournoi de tennis de Wimbledon bat son plein. Sur TV Libertés, vous pouvez retrouver le n°2 de notre émission Terres de Sport qui évoque notamment le sport de combat médiéval le Béhourd, l’Euro de football vu des stades. Egalement au programme : du sport automobile mais aussi l’histoire de la Grande Boucle !
C’est la fin de notre édition ! Dans un instant, notre “Zoom” du jour. Les attentats de novembre ont secoué violemment la France. 4 mois plus tard, l’unique terroriste encore vivant, Salah Abdeslam est arrêté en Belgique. Originaire de Molenbeek, la police s’aperçoit qu’ils sont au coeur d’un nid de djihadistes… Ce phénomène serait-il propre à la Belgique ? Alexandre Mendel, journaliste d’investigation a consacré son ouvrage à l’étude des Molenbeek français. Dans “La France Djihadiste”, publiée chez Ring, il parcourt le pays, au gré des foyers de salafistes, des salles de prière clandestines, pour découvrir au fil des pages, une bombe à retardement…
Et ce soir, retrouvez “Politique-Eco”. Olivier Pichon et Jean-Christophe Mounicq recevront l’historien et économiste Jean-Gilles Maliarakis pour évoquer l’extrême gauche et le savoir faire français. Merci de votre fidélité, à demain, bonsoir !
Extrait de: Source et auteur
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