La démocratie chrétienne, je suis ni pour, ni contre, bien au contraire. Blague à part, le 'oui' au Brexit déclenche une avalanche d'articles, y compris, parfois, des articles d'une certaine valeur intellectuelle, en rupture aves les innombrables crachats dont font l'objet les Britanniques pour avoir osé dire 'ciao', non pas à l'Europe, mais à la bureaucratie européenne. Ainsi en va-t-il de l'article reproduit ci-dessous, initialement paru dans Les Cahiers Libres, article qui donne un éclairage chrétien et que nous devons à Charles Vaugirard.
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Charles Vaugirard (voir lien vers source en bas de page) : Le verdict est tombé. Malgré les derniers sondages annonçant le Remain gagnant, le Leave a emporté le scrutin : le Royaume-Uni va quitter l’Union européenne. Le vote est historique et il ne sera pas sans conséquence : les souverainistes des autres Etats européens se sentent pousser des ailes, tandis que les Ecossais et les Irlandais du Nord, pro-européens, préparent leur « Exit » du Royaume des Windsor. L’ambiance politique est donc à la désunion, voire à la débandade. L’Union européenne est évidemment en crise, et ce n’est pas nouveau. Mais peut-on réellement parler de crise quand le peuple d’un Etat s’exprime ? Finalement, la Grande-Bretagne n’est-elle pas cohérente avec elle-même en quittant l’Union ? Robert Schuman était très réservé quant à l’entrée des Britanniques dans la Communauté européenne.
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Charles Vaugirard : Charles de Gaulle était carrément opposé, voyant là le « cheval de Troie » des Etats-Unis en Europe. Ces deux grands hommes n’avaient pas tort : nos amis d’outre-manche ont toujours été des collaborateurs compliqués, regardant davantage vers l’océan que vers le continent et freinant la construction européenne… Jacques Delors n’a pas caché qu’il était pour le Brexit, tout comme d’autres fédéralistes. La question qui se pose maintenant est celle du renouveau des institutions européennes. Sans le frein anglais, les Etats du vieux continent seront-ils capables de réformer l’Union dans un sens plus démocratique et plus décentralisé ? C’est finalement la grande question qui nous est posée. L’Union européenne n’est malheureusement pas une organisation démocratique, et cela malgré un Parlement élu.
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Charles Vaugirard : Le peuple est totalement coupé des décisions de l’Union comme en témoigne une colossale législation ignorée de tous et l’image impopulaire de la Commission de Bruxelles. Une Union exclusivement économique avec une politique extérieure déléguée à l’OTAN. Nous sommes très loin du projet de Robert Schuman qui voulait une Europe politique avec des institutions en prise directe avec l’opinion publique. Le pire exemple est sans doute celui de la négociation des traités transatlantiques TAFTA et TISA… Avec une organisation aussi peu démocratique, aux pouvoirs pourtant énormes (plus de 80% de notre droit vient de l’UE !), on comprend que les peuples d’Europe aspirent à être entendu. Les leaders populistes l’ont très bien compris et leurs discours violent contre l’Union sont écoutés, comme en témoigne les récents succès de ces mouvements.
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Charles Vaugirard : Pourtant, la réponse à cette profonde carence démocratique, qui impacte toute notre société et ne concerne pas seulement l’Union mais aussi nos Etats et nos régions, n’est pas dans le populisme agressif et peu réfléchi. Il est au contraire dans la quête d’une profonde régénération de nos démocraties, régénération qui ne peut se faire qu’en donnant du sens à nos démocraties. Robert Schuman l’avait bien compris : dans son livre Pour l’Europe, il ne se contente pas de présenter un projet d’Union d’Etats. Il part du principe que cette unité ne peut se faire que par des Etats démocratiques pour une organisation européenne elle-même démocratique. Mais pas n’importe qu’elle démocratie : une démocratie chrétienne ayant comme moteur le don de soi, la charité.
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Charles Vaugirard : L’histoire l’a démontré : la construction européenne s’est scellée autour de la réconciliation franco-allemande, les ennemis d’hier se pardonnant dans la vérité et bâtissant ensemble un grand projet les rendant solidaires. La démocratie chrétienne est tout le contraire d’un populisme exclusif et violent accusant les autres de tous les maux et flattant la colère hantant les peuples en manque de représentation. Non, la démocratie chrétienne est « le sacrifice de chacun pour le bien de tous » comme le disait Frédéric Ozanam qui a fondé cette famille de pensée en 1848.
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Charles Vaugirard : Comprenez le mot « sacrifice » par don de chacun à l’image du Christ se donnant tout entier pour nous tous. Ce don mutuel se traduisant par l’alliance des citoyens pour le bien commun. Il est grand temps de retrouver l’esprit de cette démocratie chrétienne qui a lancé la construction européenne dans le but de pérenniser la paix en Europe. L’avenir de notre pays et de notre continent en dépend, conclut Charles Vaugirard (voir lien vers source en bas de page).
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Mise en page de Michel Garroté
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http://cahierslibres.fr/2016/06/brexit-retrouver-leurope-de-robert-schuman/
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Je suis français et moi-même issu du courant politique “démocrate-chrétien”, mais pour autant, je n’ai jamais été favorable à une construction européenne supranationale et fédérale telle que la souhaitait Robert Schuman. Il ne faut pas confondre une Europe fédérale au sein de laquelle les nations ne sont que de simples provinces et une Europe des nations, ou les pays la composant, coopèrent librement sur des sujets donnés. Je donne raison aux britanniques qui ont voulu quitter ce “monstre” technocratique qu’est l’Union Européenne actuelle. La véritable “démocratie chrétienne”, si elle est logique avec son passé, ne peut être favorable à cette Europe anti-démocratique qui méprise le suffrage universel et la pratique référendaire.
Nous voulons simplement une europe a l ecoute du peuple…. vs savez ceux qui financent tous ça….
Il ne faut pas tout mélanger: le Vatican est catholique, donc universel. Le message que j’entends se rapproche plus du “Un pour tous, tous pour un” des suisses, que l’on reconnait dans la phrase:”ce don mutuel se traduisant par l’alliance des citoyens pour le bien commun”, le bien commun sur le territoire dont sont responsables ces citoyens, donc tout sauf des mondialistes. Il faut insister sur cette “alliance des citoyens”, à laquelle ne participent pas ceux qui font allégeance à un autre type communautaire, comme l’oumma, qui est également universaliste. Un combat donc contre la transformation d’un état-nation en hôtel distribuant services et prestations à des clients exigeants d’être servis ou qui se servent sans aucun scrupule .
Je comprends pas bien…. les chrétiens doivent se sacrifier… au profit de qui …. des musulmans entre autres ?
L’europe vaticane serait la pire des solutions, pire qu’une europe communiste. d’ailleurs le vatican est pour l’envahissement ,pour les “réfugiés économiques”. Nous voulons une Europe des nations, une Europe de la laicité, de la Liberté et non une théocratie basée sur des dogmes dépassés!