Par Charles Demassieux
Le grand mufti de la pensée profonde a encore frappé ! J’ai nommé Michel Onfray qui, ce mardi 5 avril 2016, s’est encore distingué sur la chaîne d’info LCI. Lui qui annonçait encore récemment son retrait des médias, je trouve qu’on le voit beaucoup… trop !
Passe encore son tonitruant retournement de veste à propos de l’islam – il n’est ni le premier ni le dernier –, qui l’a fait glisser de : « L’islam porte en lui l’intolérance, la conquête et la guerre » à « L’Occident est responsable : c’est lui qui n’a de cesse depuis trente ans de bombarder les Etats musulmans et de les détruire ». Mais ses conneries sur le christianisme, ça commence à bien faire !
Pour contrebalancer la violence de l’islam – inscrite très lisiblement dans le Coran –, Onfray ressort l’épisode de Jésus chassant les marchands du Temple. En expulsant lesdits marchands, Jésus, effectivement, veut substituer symboliquement une religion à une autre, mais de là à lui prêter des intentions violentes contre les juifs, il faut se calmer ! Intentions qu’Onfray sous-entend sans conteste en rappelant qu’Hitler était chrétien. Hitler, précisément, n’aimait pas des masses le christianisme ! J’y reviendrai.
Donc, que dit l’Evangile de Jean, qui rapporte cet épisode ? Ceci : « Il fit un fouet de cordes et les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il dispersa la monnaie des changeurs, renversa les tables. » Admettez qu’on est loin d’un propagateur guerrier d’une religion ! Maintenant, comparons la colère de Jésus à celle de Mahomet : « Lorsque vous rencontrez (au combat) ceux qui ont mécru frappez-en les cous. Puis, quand vous les avez dominés, enchaînez-les solidement. »
Certes, Jésus tient parfois des propos qui peuvent sembler violents, mais ils sont, par exemple, contenus dans une parabole et dissimulent un enseignement. Voir à ce sujet la Parabole des mines, racontée par Jésus qui n’a aucunement l’intention d’égorger qui que se soit ici-bas, malgré ce que certains voudraient faire croire. Dans le Coran, par contre, le message est très clair : « La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici bas. »
Mais de tout ceci, Onfray se moque éperdument : il interprète toujours les textes à sa sauce, quitte à faire des contresens et considérer comme des crétins ceux qui ont une autre lecture.
Passons au caporal fanatique moustachu, et voyons ce qu’Hitler disait du christianisme : « La civilisation a été l’un des éléments constitutifs de la puissance de l’Empire romain. Ce fut aussi le cas en Espagne, sous la domination des Arabes. La civilisation atteignit là un degré qu’elle a rarement atteint. Vraiment une époque d’humanisme intégral, où régna le plus pur esprit chevaleresque. L’intrusion du christianisme a amené le triomphe de la barbarie. L’esprit chevaleresque des Castillans est en réalité un héritage des Arabes. »
Et combien de ses acolytes qui versaient dans le paganisme, tel Heinrich Himmler, chef de la SS : « Par le décorum mis en place fait de bric et de broc et mêlant symboles païens et occultes, par l’élitisme délibéré dans le recrutement, par la présence au sein de la SS de néopaïens affirmés, et surtout par la volonté de son chef de mettre en place une nouvelle religion, un paganisme raciste qui devrait être une nouvelle religion aryenne. Enfin, Himmler, baignant lui-même dans ces théories occultes et néopaïennes, désirait combattre le christianisme, lui trouvant tous les défauts de la terre. »
Voilà donc le danger avec Onfray : fort de son bagage intellectuel, il affirme tout et son contraire, sachant pertinemment que la plupart de ses lecteurs ne feront pas l’effort de contrôler le degré de véracité de ses propos. Car, si Hitler n’a pas éradiqué le christianisme, ce n’est pas par conviction, mais pour ne pas risquer la désaffection de son peuple, majoritairement chrétien, entre catholicisme et protestantisme. Par contre, il appréciait beaucoup la virilité primitive de l’islam !
Cette mansuétude nouvelle à l’égard de l’islam serait-elle une forme de syndrome de Stockholm ? Après avoir fustigé le Coran, Onfray se sentirait-il d’humeur mahométane ? Il a donc bien raison de dire qu’il « est difficile, ces temps-ci, de penser librement et encore plus de penser en athée », pour ce qui le concerne peut-être ?
Et quand il prétend qu’il « existe de véritables militants de la haine contre l’islam », je reconnais que les cadavres émiettés de mes semblables ici et là ne me donnent pas envie de parler d’amour avec Allah !
Me vient une dernière question : Onfray serait-il convaincu que la domination musulmane n’est plus qu’une affaire de temps ? Désolé de le décevoir, mais les chrétiens, les juifs et les athées sont encore dans la place !
Charles Demassieux
Excellente analyse de Sancenay. Onfray, “le clown triste du Système”. J’enregistre, c’est une expression si juste qu’elle devrait être gravée dans le marbre… mais la statue d’Onfray jamais ne sera du marbre dont on a fait les bustes des sages antiques. C’est juste… le “dernier nouveau-philosophe” comme dit Garnier ( http://www.monde-diplomatique.fr/2012/03/GARNIER/47510 ) et je partage sur son compte le même avis que Michael Paraire. Les gens lucides, de droite comme de gauche, savent à quoi s’en tenir. Quant aux autres, vous connaissez, n’est-ce pas: mêêêhh. Si on dit qu’Onfray est un génie à la télé, c’est que c’est vrêêêh. Les personnes de bon sens et un poil cultivées n’ont qu’à se taîîîreh. Abaissement de l’intelligence+Religion cathodique universelle+Intimidation majoritaire = succès d’Onfray.
Pheyem Veys a raison et je l’ai déjà dit ici : Onfray est un clown- triste- du Système. Mais il est seulement un peu plus malin que d’autres.Il sait que le bateau prend l’eau, alors il joue un coup en dehors, un coup dedans, et monnaye ainsi sa participation. Enfin quand il devine qu’il en fait un peu trop de l’avis des censeurs systémiques, il balance un coup sur la chrétienté et là, bingo ! Il sait d’avance qu’il gagne à tous les coups car, comme dirait l’ex épouvantail du Quai d’Orsay : “c’est du bon boulot”.
@ conrad.hausmann: ben moi pas ! Je préfère de loin, un Pape qui fait ce qu’il doit, ne vous en déplaise, à ce gogol à tiroirs qui ne cherche qu’à faire parler de lui. Un philosophe du système quoi. Il embrouille encore un peu plus les cartes mais on sait qui il est….
Je préfère quand mème Onfray et ses “conneries” au baratttin sur le christianisme.Et le Petit-Père des peuples cathos qui va pleurer à Lesbos en dit long sur la politique d’une des grandes secres de l’histoire.
Très bon article. Si on veut aller plus loin sur le sujet, on peut lire La Baraque des prêtres (camp de concentration de Dachai) et Le mythe du pape d’Hitler du rabbin Daniel Dacid (si je ne me trompe pas de nom). L’Eglise a toujours été dans la lutte contre le Nazisme et était en première ligne pour sauver les Juifs et les victimes du programme Aktiô T4.
Onfray est dans la phase dépressive de sa maladie (jadis on parlait de “maniaco-dépressif”, aujourd’hui de “bipolaire”, mis c’est la même chose). Il dit donc des âneries qui flattent l’islam et les anti-chrétiens. Il ne faut donc pas attribuer trop d’importance à son délire, qui finira par se calmer lorsqu’il reviendra en phase maniaque. Pour le moment, les médias du Propaganda Staffel profitent de l’aubaine, évidemment, c’est bobo.
Bon… Chrétiens, Juifs et Athées sont encore dans la place. Ils ont contre eux la caste politicarde qui soutient l’envahisseur, et pour le moment la poudre n’a toujours pas parlé. Alors pas d’optimisme !