Toutes les stations résonnent de chœurs de pleureuses versant leurs larmes sur des attentats qualifiés d’horribles, d’abominables, de terrifiants. Malheur à qui ne répéterait pas ces qualificatifs ! Mercredi soir une journaliste belge émettait sur Arte force miaulements compassionnels sur les bombes de Bruxelles. Elle le faisait sur fond d’une photo montrant une place publique où s’accumulaient des fleurs et des cœurs dessinés à la craie. Je crois me souvenir qu’on entendait en même temps « Imagine » de John Lennon mais peut-être ai-je eu une hallucination auditive. Cette belle chanson, qui résonnait, il y a quelques années et comme il se doit, dans les couloirs de l’ONU, est un formidable ambassadeur du vivre-ensemble sur la planète entière. Cette idéologie du vivre-ensemble n’a cessé de monter en puissance sur le sol européen depuis une vingtaine d’années. Cela expliquerait une hallucination auditive chez moi.
Un ami, belge lui aussi, me faisait part de son désespoir devant cette scène. Il avait rêvé d’une grande manifestation exprimant la détermination de ses compatriotes à résister au terrorisme islamiste et paf, on lui refilait un chœur de pleureuses. Je compatissais d’autant plus que j’extrapolais. En imagination je voyais les attentats se multiplier, les chœurs de pleureuses enfler et stimuler encore plus les djihadistes qui, eux, ne pleurent pas, mais aiment faire pleurer.
C’était donc une journaliste qui s’abandonnait à des miaulements compassionnels et, avec elle, les médias. Ils entraînent avec eux la jeunesse et l’opinion publique, comme le flûtiste de Hamelin, dans une longue déploration. Comme c’est horrible ce qui nous arrive et qu’allons-nous devenir ? Pourrons-nous encore embarquer avec Easyjet ?
Si les chœurs de pleureuses enflent et ne cessent ainsi de faire le jeu des djihadistes, il ne va pas s’écouler beaucoup de temps avant qu’on n’entende la presse accusée d’être collabo de Daech. Où trouverons-nous encore du courage si les médias nous convainquent que tout ce qui reste de nous est un troupeau de moutons apeurés ? De grands débats sur le grand effroi qui parcourt la France, l’Europe, le monde, c’est du pain bénit pour des terroristes
Ceux qui accuseront presse et médias d’être des collabos des terroristes seront traînés dans la boue de l’infamie. Comment osent-ils remettre en question la liberté de la presse, la liberté d’expression, la liberté d’opinion, la liberté de pensée, l’État de droit, les acquis du long combat pour la liberté ?
Celui qui n’aura pas été étouffé par cette avalanche d’insultes bien-pensantes pourra éclater de rire. Car dans le climat qui règne aujourd’hui en Europe occidentale (pas centrale) il n’y a justement plus de liberté de pensée tout simplement parce qu’il n’y a plus de pensée. Si cela est dit, nouvelle bordée d’injures. Qui êtes-vous pour nous dire qui pense et qui ne pense pas ?
Alors les bisounours proposeront un grand débat citoyen où nous n’entendrons plus seulement des miaulements mais des tirades et des laïus sur la liberté, la république, « nos valeurs ».
Le « nos valeurs » en dit long sur l’effondrement du débat public. Sont-ce des agences de communication qui l’ont concoctée, cette expression barbare ? Probablement car il faut avoir atteint le dernier stade de la non-pensée pour la proposer. Ces agences n’ont d’ailleurs pas le choix : elles ont pour but de surfer sur les préjugés et les opinions toute faites pour mieux communiquer. Et quand on ne veut plus que communiquer, on ne pense plus.
Une valeur ne peut pas être possédée, ne peut être nôtre, mienne, ni celle d’un autre, pas plus qu’on ne peut dire qu’une étoile, là-haut, au-dessus de nous, est la propriété de quiconque. Lorsqu’une valeur compte à mes yeux, ma vie, mes biens, ma sécurité cessent d’occuper la première place et cette valeur n’est plus ma possession. Il y a la vérité par exemple et elle n’est pas mienne. C’est cette vérité qu’évoque le Christ devant Pilate, lorsqu’il lui dit qu’il est venu dans le monde pour témoigner de la vérité. Il dit cela sachant que son témoignage va le faire mourir. Il ne se réfère pas à une valeur pour protéger sa vie mortelle ou ses biens.
Toute référence à une valeur implique un risque de mort. Après le Christ, les Résistants français le savaient encore. Manuel Valls ne le sait plus.
Jan Marejko, 25 mars 2016
C’est le même musique de fin du film Orange mécanique 🙂
@Carole, Julie et Pierre F., je me joins à vous ! Moi aussi je suis une femme et une majorité de femmes politiques en Suisse me font horreur. Outre celles citées par Julie, il y a encore une longue liste de nulles et de traîtresse à notre pays, à notre culture, à notre peuple : Ada Marra, Cesla Amarelle, Géraldine Savary, Lisa Mazzone, et la liste n’est pas exhaustive. Il faut reconnaitre que depuis que nous avons des femmes au CF, la qualité se rapproche depuis lentement mais sûrement du zéro absolu ! Et dire qu’il y a des abrutis qui voudraient que l’on instaure un quota hommes/femmes….
@Pierre F, comme Carole, entièrement d’accord avec vous. Femme moi aussi je ne peux que constater le délabrement de la Suisse depuis qu’il y a toutes ces bonnes femmes sur la scène politique. Merci Mmes Dreyfus, Calmy-Rey, Widmer-Schlumpf, Sommaruga, etc. Du bon boulot…. de sape surtout, merci infiniment…..
@ pierre frankenhauser Depuis le temps que je le dis…et je suis…une femme mais je ne peux plus les voir, ni les entendre. Si c’est pour faire “cela” au monde, elles feraient mieux de rester dans leurs cuisines. Je le pense sérieusement
Bravo Jan Marejko. J’approuve sans réserve.
D’accord Renaud, le sentimentalisme est l’autre face de la barbarie.
En complémentarité avec le miaulement des pleureuses professionnelles, l'”Ode à la joie” va probablement égayer les Belges et éradiquer le terrorisme:
http://www.rts.ch/video/info/journal-continu/7602320-l-hommage-du-brussels-philarmonic-suite-aux-attentats.html
Les femmes socialistes constituent à mon avis une bonne partie du cancer de la politique.
Il y a une contradiction dans mon précédent commentaire alors je précise. La virilité sans assise sociale, sans reconnaissance sociale devient incontrôlable quand elle se réveille. Une culture de la virilité permet de lui donner sa mesure, son efficacité contre la lâcheté ordinaire qui entraine la société vers la déliquescence.
Si les politiciens et la presse paniquent à la moindre expression de virilité ce n’est pas tout à fait à tort car ils savent que les foules sentimentales se retournent comme un gant en barbares assoiffées de sang, c’est une loi psychologique, le sentimentalisme est l’autre face de la barbarie. En perdant la virilité nous avons aussi perdu la mesure. Et pour ce qui est de la responsabilité de la transformation des européens en troupeau de femelles hystériques, elle est collective, nous en sommes tous responsables.