Derrière la promesse d’un emploi, des Népalaises et Bangladaises sont prises au piège au Proche-Orient. Battue et ne recevant qu’un repas par jour, Magar raconte avoir passé 13 mois comme domestique dans un foyer syrien.« J’ai été en permanence épuisée, affamée et terrorisée », dit-elle en racontant ses journées de 20 heures non payées et ses rares heures de sommeil passées sur le balcon de son employeur, un officier de la sûreté syrienne.
Magar est l’une de ces nombreuses femmes pauvres du Népal et du Bangladesh parties au Moyen-Orient avec la promesse d’un emploi rémunérateur et qui se sont retrouvées en Syrie, prises au piège des trafiquants dans un pays en guerre.
Le chef de la représentation diplomatique du Népal au Moyen-Orient, basée au Caire, explique que les émigrés des Philippines et d’Indonésie – autres grands pays d’émigration de travail – ont cessé de travailler en Syrie en raison du danger: alors depuis deux ou trois ans, «les trafiquants ciblent les Népalais», dit Kaushal Kishor Ray. [...] Les femmes du Népal et du Bangladesh sont les proies des réseaux de trafiquants car leurs gouvernements ont peu influence dans la région et n’ont aucune ambassade en Syrie.
«Nous estimons qu’il y a environ 500 Népalaises en Syrie, leur nombre a fortement augmenté au cours des dernières années», déclare Ray. «J’ai été vendue à un Syrien qui m’a torturée et violée chaque jour, parfois avec ses amis», raconte cette mère célibataire de deux enfants. «J’implorais leur pitié mais ils n’en avaient aucune. Au contraire, ils m’ont frappée jusqu’à me casser les bras».
«Même dans les rares cas de poursuites, les affaires trainent ou n’aboutissent pas à une condamnation», dit Krishna Gurung, coordinatrice de l’ONG Pourakhi à Katmandou, qui organise l’hébergement d’urgence de femmes migrantes.
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