Denis MacShane : «Un oui au Brexit serait mauvais pour la Suisse»

Note de Cenator : La propagande gauchiste pro-européenne est omniprésente dans la presse romande. Ils mettent les bouchées doubles pour qu'aucun Suisse ne rêve de pouvoir échapper à l’UE. Le  gaucho D.Mac Shane est aussi un abonné adoré du Service public médiatique suisse !

 

«Un oui au Brexit serait mauvais pour la Suisse»

Le vote sur le Brexit du 23 juin sera capital pour l’UE et Londres. Il aura aussi un impact sur la Suisse. Analyse d’un ex-ministre travailliste :

 

Auteur d’un livre sur le Brexit, l’ex-ministre des affaires européennes de Tony Blair, le travailliste Denis MacShane donnait une conférence sur le sujet à l’Institut national genevois, jeudi. Entretien avec ce Britannique qui a vécu à Genève.

Converti de fraîche date, David Cameron est-il crédible en leader de la campagne du non au Brexit?

Cameron est entré en politique dans les années 90 quand Margaret Thatcher exprimait avec violence son rejet de l’UE. Sa génération a été fascinée par les Etats-Unis et l’Asie. Pour eux, l’Europe était un projet du passé. David Cameron m’a dit qu’avant de devenir premier ministre, il ne se rendait pas compte à quel point l’Europe était capitale pour la Grande-Bretagne en termes de business, de sécurité et d’influence. Mais son problème, c’est qu’il a participé à la création de ce monstre eurosceptique qui dévore son parti. Avec le référendum, il joue à quitte ou double.

Peut-il gagner?

Si c’est un vote de raison qui s’exprime le 23 juin, le non au Brexit gagnera. Si c’est un vote avec les tripes, le Brexit aura lieu. Les sondages sont incertains. Ceux réalisés online donnent le Brexit gagnant, les enquêtes par téléphone prévoient le contraire. Force est de constater que jusqu’ici, tous les référendums sur l’Europe se sont conclus sur un vote négatif. L’Europe fonctionne en ce moment comme une centrifugeuse qui éloigne les peuples au lieu de les rapprocher. Et elle est en train de se suicider à coup de référendum. La Hongrie va en faire un sur les migrants, bientôt.

Le Brexit, c’est un gros risque pour la Grande-Bretagne à vos yeux?

Oui. Washington dit que c’est une folie. Les milieux financiers de la City le disent aussi. D’ailleurs, ces derniers jours, la Livre sterling a tout à coup perdu de sa valeur. Et de grandes entreprises menacent de partir.

Le maire de Londres Boris Johnson a rallié le camp du Brexit. Cela a-t-il un impact?

Boris Johnson est une extraordinaire bête politique. C’est une sorte de Trump raisonnable. Son lien avec l’électorat conservateur est très fort. Il est en rivalité avec David Cameron et rêve de lui succéder. Si Cameron perd son référendum - ce qui serait la pire humiliation d’un premier ministre britannique depuis un siècle - rien ne résistera à l’ascension de Boris Johnson. Si le Brexit n’a pas lieu, il sera le chef de file des déçus de son parti. Ils risquent d’être nombreux, il n’y a guère que 30 ou 40 pro européens déclarés parmi les 330 députés tories.

Le parti travailliste ne semble pas très offensif dans cette campagne. On l’entend moins que la City, non?

Le parti travailliste traverse une crise comme dans les années 50 et 80. L’élection de Corbyn le montre. Corbyn est pro-européen mais l’Europe de ses rêves, plus sociale, pro palestinienne, plus active sur le climat, anti TIPP, n’est pas l’Europe réelle. Il n’y a pas actuellement de majorité pour cette Europe-là. L’appartenance du Royaume-Uni à l’UE fait consensus ou presque au Labour. 213 députés sur 233 sont pour le maintien dans l’UE. Mais dans son électorat populaire, l’Eu est ressenti comme une menace.

Vous êtes l’enfant d’une mère irlandaise et d’un père polonais, comment ressentez-vous le discours anti-immigrants polonais dans votre pays ?

Ce discours me rend très triste. Quand je suis venu travailler à Genève à la fédération des syndicats de la métallurgie à Genève, ma première mission a été d’établir le lien avec le syndicat Solidarnosc. J’ai apporté des dollars à Gdansk et j’ai été emprisonné en 1982 à Varsovie. Cette épopée de Solidarité qui a entraîné la chute du mur a suscité une grande sympathie pour la Pologne en Grande Bretagne. Il y avait déjà dans ce pays une vraie admiration pour les pilotes polonais qui ont été héroïque durant la Bataille d’Angleterre. En six mois, tout cela a été oublié. La question des migrants met l’Europe sur les nerfs. Mais je dis au Hongrois Orban et au Polonais Kaczynski, de faire attention, s’ils ne veulent pas accepter des réfugiés, ils doivent s’attendre à ce que des pays d’Europe ne veulent pas accueillir leurs travailleurs. N’oublions pas que ces réfugiés sont ceux de toutes les guerres que nous avons provoqué et d’Etats que l’Occident à détruit provoquant la guerre de tous contre tous.

La Suisse a souvent été citée en exemple par les partisans d’une sortie de l’UE. Mais désormais, c’est un repoussoir. Pourquoi?

Chez les eurosceptiques, la Suisse et la Norvège, deux pays qui se portent bien, ont en effet servi d’exemples rassurants. Mais c’est oublier que ces deux pays sont contraints à se conformer aux règles européennes dans bien des domaines sans avoir aucune prise sur les orientations prises. Les partisans du maintien dans l’UE soulignent que Londres n’aurait alors plus aucune marge de manœuvre.

Le Brexit représente-t-il un risque pour la Suisse?

A mon avis, un Brexit va tendre un peu plus les rapports avec la Suisse. Bruxelles tapera du poing sur la table. L’UE va serrer les rangs et sera plus intransigeante avec les demandes d’autres pays membres pour éviter toute contagion. Et a fortiori avec un pays non-membre. Les Européens diront à la Suisse qu’elle ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.

 

Article d’Olivier Bot pour la TdG, paru également dans 24 heures

7 commentaires

  1. Posté par Pehem Veyh le

    La politique de la peur: tenter de nous faire croire que l’effondrement de l’UE soit une mauvaise chose pour quiconque. La disparition d’une dictature n’est mauvaise pour personne. C’est même un bien pour l’humanité. Alors venir nous dire que c’est mauvais pour la Suisse, on en a entendu d’autres que celles-là…..

  2. Posté par Rikiki le

    Retour à l’AELE svp. avec l’Angleterre et le reste des pays insoumis à Bruxelles. Il n’y a que la liberté qui compte!

  3. Posté par Edith le

    Brexit ne sera pas le grand problème pour UK. BREXIT sera le grand problème pour l’UE.
    L’UE a tellement besoin des Pounds Sterling de l’UK!! L’UE est au fin de son existence. Et ça ce n’est pas grave car nous avons aussi très bien vécu avec l’CEE =https://fr.wikipedia.org/wiki/Communaut%C3%A9_%C3%A9conomique_europ%C3%A9enne
    Donc nous avons un pré- UE, un pendant UE et un après l’UE. Et la différence? Pas grand chose. La vie continue. L’être humain est programmé pour survivre………. 😉

  4. Posté par Marcassin le

    Renforcement de l’AELE. La Grande-Bretagne, puis l’Autriche et d’autres pourraient y revenir.

  5. Posté par pierre frankenhauser le

    Si le Brexit passe le 23 juin, l’Union des Eunuques risque plutôt de supplier des pays comme l’Autriche et ceux d’Europe de l’Est de ne pas suivre ce mouvement démissionnaire (mais salutaire). Il ne viendrait pas à l’idée à ces technocrates cooptés de se remettre en question, de changer le cap de ce Titanic. La Suisse, la Norvège et la Grande-Bretagne n’ont pas besoin de ces Eunuques qui leur dictent ce qu’il faut faire.

    S’ils ont préféré se castrer, au profit des envahisseurs musulmans qui défraient la chronique depuis des années, soit en se multipliant comme des lapins tout en étant entretenus à nos frais, soit carrément en violant nos femmes quasi impunément, c’est leur problème. Moi je ne mange pas de ce pain-là, et l’idée de me retrouver à la même table que ces renieurs de notre identité me coupe l’appétit.

  6. Posté par S. Dumont le

    Taratata! Si le Royaume-Uni sort de l’UE, rien n’empêche la Suisse de signer des accords.

  7. Posté par sophie edouard le

    Que Bruxelles rage, pleure, se roule par terre, nous nous fêterons la sortie de l’Angleterre de l’UE signant la mort annoncée de cette dictature. Ils veulent nous sanctionner ? moins de travail… on leur renverra leur 310’000 frontaliers, les projets d’étude et de recherche, on coupera nos aides financière à l’UE s’élevant en milliards de francs. Rien ne nous empêchera de rester libres et de ne pas faire partie de cette dictature, aucune menace ne fera plier le fier peuple suisse.

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