Quatorze ans d'une vie de cauchemar. Quatorze années d'insultes, de crachats, de menaces sur l'emploi, de vitres brisées, de pneus lacérés, de proches dénigrés, de moqueries gratuites, proférées par des esprits faibles et sans imagination, de maison incendiée, à l'heure où les enfants devaient être couchés. Quatorze ans de terreur et de gesticulations pour faire croire à tous qu'il était seul. Voilà le sort que réserve le système - démocratique - à quiconque ose se dresser.
Mais quatorze ans d'une lutte sans merci, quatorze ans de résistance, de courage et de persévérance pour un seul but : l'idée, la sienne, pas celle d'un autre. Une idée portée seul, jusqu'à ce qu'elle finisse par l'emporter.
Alors, quand certaines voix s'élèvent, surtout celle d'un autre qui a passé les vingt dernières années à se vanter de n'avoir jamais perdu une élection - et donc de n'avoir jamais pris une seule fois le risque de confronter le consensus - pour l'accuser de « manquer de conviction » et de porter « toujours la dernière idée à la mode », l'on se dit que voilà manquée, une fois de plus, une magnifique occasion de se taire.
Car il n'est probablement que conviction, il n'est que cela. Et, n'en déplaise à ceux qui ne peuvent concevoir la démocratie helvétique sans domination européenne et sans érections de minarets, aucune idée qu'il ait jamais défendu ne fut à la mode avant qu'il l'y ait portée.
Si son élection a quelque chose d'historique, c'est d'être la toute première de l'histoire de la Suisse moderne à s'être passée de l'onction du système, il est le premier élu "par effraction". 150 ans de démocratie et puis, un jour... le peuple.
Alors, le zèle amer et l'arrogance déçue des ennemis de toujours ne prouve qu'une seule chose, et s'il est un message à retenir, c'est bien celui-là : Ils ne sont pas si nombreux en face, en fin de compte, et nous ne sommes pas seuls.
Et vous, qu'en pensez vous ?