Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a défendu vendredi le comportement de la police avec les migrants "rebelles", après de multiples incidents et accusations ainsi qu'une vidéo montrant des réfugiés traités de manière dégradante.
A plusieurs reprises cette semaine des migrants ont rompu des cordons de la police hongroise sur un site de regroupement à la frontière avec la Serbie, et se sont aussi enfuis d'un camp d'enregistrement situé à proximité.
"Ils ne veulent pas coopérer avec les autorités, en fait ils se sont rebellés contre la loi hongroise", a déclaré M. Orban lors d'une conférence de presse à Budapest.
Des migrants se sont plaints auprès de journalistes au sujet des longs délais d'enregistrement, de l'exigence des autorités de fournir des empreintes digitales ainsi que des mauvaises conditions de vie dans le camp de Roszke.
"Ils ne donnent pas d'empreintes digitales, ils ne veulent pas aller dans des endroits où l'on s'occupe d'eux, où il y a de la nourriture, de l'eau, des soins médicaux", a ajouté M. Orban.
La police a à plusieurs reprises fait usage de gaz lacrymogènes pour mettre fin à des incidents, mais des affrontements plus graves ne se sont pas encore produits.
"Il y a peu de pays où la police se serait retenue d'utiliser la force pour contenir de telles rébellions", a estimé M. Orban. "Je leur tire mon chapeau", a-t-il dit à l'adresse des policiers.
Le Premier ministre n'a toutefois pas voulu faire fait de commentaire sur des images vidéo prises à l'intérieur du camp de Roszke.
La vidéo, filmée en secret par une bénévole autrichienne qui s'est rendue mercredi dans ce camp, montre quelque 150 migrants rassemblés entre des clôtures à l'intérieur d'une grande salle et se bousculant pour tenter d'attraper des sandwiches enveloppés dans du plastique que leurs lancent des policiers hongrois portant des casques et des masques hygiéniques.
"C'était comme nourrir des animaux enfermés dans un enclos, comme un Guantanamo en Europe", a déclaré Klaus Kufner, dont une collègue, Michaela Spritzendorfer, a filmé la séquence.
La police hongroise a indiqué qu'une enquête avait été ordonnée afin d'"établir les faits".
Mardi, l'agence de l'ONU pour les réfugiés avait critiqué les conditions très dures au camp de Roszke.
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