“Pour un antiracisme de droite” de Jean Robin

Francis Richard
Resp. Ressources humaines

Au titre de Pour un antiracisme de droite, choisi par Jean Robin, j'aurais préféré qu'il donnât celui de Pour un antiracisme libéral. Il aurait été plus conforme à l'esprit de son livre. Car est-il seulement possible de qualifier la droite de libérale?

Le 15 octobre 1984, l'association SOS Racisme était créée, il y a un peu plus de trente ans aujourd'hui. Or l'action de cette association antiraciste correspond à un développement du multi-racisme - anti-juif, anti-blanc, anti-noir, anti-arabe -, et, donc, à un échec de cette action, sur toute la ligne.

 

La dérive liberticide de l'antiracisme de gauche

Depuis la loi Pleven (1er juillet 1972) il est permis à toute association qui défend un groupe, d'ester en justice, au bout de 5 ans d'existence, pour faire condamner quiconque a tenu des propos supposés racistes, sans souci du contexte ni du ton employé.

Les associations de gauche ont aujourd'hui le monopole de l'antiracisme et ne manquent aucune occasion d'étiqueter racistes, d'intimider, de harceler judiciairement et financièrement, pour propos racistes, ceux qui leur déplaisent, justifiant ainsi leur existence et récoltant de massives subventions publiques, à défaut de récolter suffisamment de cotisations et de dons pour subsister.

Le racisme est devenu un délit sans que soit distinguée "la parole qui veut tuer, de celle qui n'a pas pour but de tuer". Cela "rend toute discussion impossible, et tout débat quasiment impossible". D'ailleurs, du fait du monopole de fait de l'antiracisme de gauche, "la droite est coupable de racisme, jamais la gauche".

Historiquement de hautes figures de la gauche figurent pourtant au palmarès du racisme: "antisémitisme (Vacher de Lapouge, Marx, Toussenel), racisme anti-noir (la colonisation de l'Afrique a été véritablement mise en place par la gauche), racisme anti-arabe (Jules Ferry voulait  civiliser les races inférieures, en Algérie notamment), etc."

 

Les pièges de l'antiracisme de gauche

Jean Robin rappelle que "la critique des religions est légitime en France depuis les Lumières". Il est donc tout à fait légitime de critiquer l'islam, comme toute autre religion. Or, sous le vocable d'islamophobie, des musulmans tentent d'amalgamer à la critique légitime de l'islam la critique condamnable des musulmans: "En fait c'est l'islam qui est historiquement raciste, anti-blanc, antisémite et anti-noir. [...] L'antiracisme conséquent combat donc l'islam, et peut se voir traiter d'islamophobe par des racistes."

Il y a deux poids deux mesures: "Le racisme est à sens unique: les blancs ne peuvent être que les bourreaux, jamais les victimes." Jean Robin, avec Alain Finkielkraut, pense qu'il ne faut pas faire le cadeau du réel aux racistes: "Le racisme n'est le monopole d'aucune culture, ni d'aucune condition sociale, il est très largement réparti dans la société. Nier ou relativiser le racisme anti-blanc, qui ne serait qu'une réaction des minorités aux violences dont elles sont par ailleurs victimes, reviendrait à justifier les violences d'un skin-head parce qu'il a eu une enfance difficile."

"La loi Gayssot est typiquement communiste en ce qu'elle inscrit une vérité historique dans la loi." Ce faisant, elle se retourne contre les juifs en ne condamnant que la négation de leur génocide, en faisant des négationnistes des martyrs, en rendant suspecte l'histoire officielle, en créant un précédent fâcheux dont d'autres communautés peuvent s'inspirer pour obtenir pour elles une loi analogue.

L'immigration n'est pas une et indivisible: "Un antiracisme responsable doit garantir un traitement humain et le plus juste possible de ce phénomène qu'on appelle trop rapidement l'immigration, mais qui recouvre autant de situations qu'il existe d'immigrés [...]. Un antiracisme de droite reconnaît que trop d'immigration tue l'immigration. [...] L'immigraton qui s'installe dans un pays n'est pas de même nature selon que l'Etat est providence ou pas.[...] Pour les antiracistes conséquents, le problème n'est donc pas et n'a jamais été l'immigration, le problème c'est l'Etat."

 

Pour un antiracisme de droite et donc libéral

Au contraire des antiracistes de gauche, les libéraux sont pour la liberté d'expression: "Un antiracisme de droite ou libéral consisterait à laisser s'exprimer les racistes, afin de pouvoir les identifier, et de pouvoir les condamner moralement, en leur démontrant rationnellement que leur analyse est fausse et dommageable pour le vivre ensemble."

Au contraire des antiracistes de gauche, les libéraux sont pour l'égalité en droit: "Un antiracisme de droite ou libéral placerait sur le même plan tous les racismes, et donc tous les antiracismes, quels qu'ils soient."

Au contraire des antiracistes de gauche, les libéraux n'ont rien contre l'inégalité de fait, qui est naturelle et source de richesses: "Un antiracisme de droite ou libéral considèrerait que la discrimination fait partie de la vie, qu'elle ne doit pas être interdite par l'Etat, mais que la justice et/ou l'opinion publique doivent en tenir compte si l'application d'une discrimination quelle qu'elle soit mène à des conséquences néfastes, démontrables factuellement."

Francis Richard

Pour un antiracisme de droite, Jean Robin, 50 pages, Tatamis

Publication commune Lesobservateurs.ch et Le blog de Francis Richard

5 commentaires

  1. Posté par Michel de Rougemont le

    Au fond on en reste à l’éternelle opposition entre société “historique” ayant des valeurs idéales à défendre ou instaurer, et une société ouverte centrée sur la réalisation de la personne, sans dogme absolu.
    Les uns sont collectivistes et deviennent immanquablement totalitaires, les autres sont des personnes libres est responsables, croyantes ou non, c’est leur affaire strictement privée.
    Les premiers édictent des règles qu’il faudra bien déjouer pour survivre, les seconds se laissent guider par leur morale, ce qui n’est pas toujours facile.
    Les lois des uns contraignent, celles des autres protègent les libertés et rendent la vie commune possible.
    Il y a des droites et des gauches, modérées et extrêmes, rouge sang, roses,vertes, brunes et noires, qui aspirent à une société du premier type.
    Il n’y a que peu de personnes, et aucun parti aspirant au pouvoir, qui désirent la vraie liberté. C’est trop difficile et trop risqué.

    Seule une société fermée sur ses dogmes développe l’idée du racisme, et de l’anti-racisme ; c’est le cas des gôches anciennes et modernes et des frontistes de tous bords. Il faut à cette société-là un fort courant anti-raciste car il permet de trier entre les bons qui tendent vers l’idéal et les méchants déviants. Que l’on soit pour ou contre l’immigration, agglomérer les problèmes qui lui sont liés avec le racisme est une excellente tactique, populiste à souhait, marquant des points dans tous les cas et pour tous les bords. Même chose avec les religions et avec les orientations sexuelles: pour instaurer des “philies” il faut dénoncer les “phobies”, et vice versa.

    Il n’y a pas de racisme ni d’anti-racisme chez les seconds car il n’y a pas de concept de race supérieure ou inférieure dans un monde de personnes libres qui se respectent (il y a, entre autre, des cons, des salauds et des criminels, mais ça c’est autre chose).

  2. Posté par Pierre H. le

    Un antiracisme de droite serait un vrai antiracisme qui s’adresserait, lui, à de véritables racistes (qui sont finalement très peu). Et parmi eux, il faut encore distinguer 2 catégories. Celui qui n’est que raciste et qui le garde pour lui et assume son racisme qui est sans conséquences et le raciste qui lui, veut supprimer les autres races ou leur nuire. Oui, je fais une différence entre celui qui est raciste et n’a que ce sentiment sans chercher à nuire à quiconque et celui qui cherche à nuire et à détruire ceux qui ne sont pas comme lui. Mais là, n’est-ce pas aussi plutôt une affaire criminelle comme une autre ? On condamne les serial killers non pas parce qu’ils sont misogynes mais parce qu’ils ont tué des être humains (des femmes pour la plupart)…

    L’antiracisme de gauche, lui, n’est qu’une façade, un prétexte derrière lequel on se cache pour démolir la société en créant des tensions et en s’abritant derrière des lois (insensées) dans le but de nuire à ce qui est établi par le bon sens commun. Le racisme, ils s’en foutent royalement ! Quel est le point commun entre le socialisme, l’écologie et le végétarisme ? Tous veulent imposer leurs lois et croyances à eux.

  3. Posté par Anonyme le

    Je devrais recommander ce livre aux jeunes pour qu’ils puissent en apprendre sur les excès de la gauche

  4. Posté par Jean-François Dupont le

    Au fait, dans une certaine logique, ne faudrait-il pas condamner Astérix pour racisme anti-romain? À quand un album sur Astérix et l’Islam?

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