Voici quelques années, un documentaire intitulé « Hollywood et les Arabes », s’était donné pour but de dénoncer une soi-disant propagande américaine visant le monde arabe :
Ce documentaire était lui-même inspiré d’un livre de Jack Shaheen, Real bad Arabs. Du livre et du documentaire, il ressort que les real bad Américains vouent une telle haine aux pauvres populations arabo-musulmanes que leur industrie cinématographique s’emploie depuis des décennies à les caricaturer et les avilir.
Une fois de plus, le méchant Occident agresse impitoyablement et sans retenue une innocente communauté opprimée. Hélas, la mécanique bien huilée de la propagande islamophile est désormais facile à identifier et donc, à combattre. C’est donc ce à quoi je vais m’employer aujourd’hui en démontant point par point l’argumentaire de ce tissu d’âneries propagandistes que constitue « Hollywood et les Arabes ».
Dès l’introduction, dans les premières minutes du documentaire, l’imposture éclate au grand jour. Ainsi, il faut savoir que ce sont les scénaristes américains qui ont inventé le désert, les oasis, les harems, bref, tout ce qui constitue le décor dans lequel évolue l’Arabe stéréotypé vu par Hollywood.
Ces méchants scénaristes, décidément très farceurs, vont jusqu’à mettre des salles de torture dans les sous-sols des palais orientaux. Non, décidément, cela ne se fait pas, mais oups… vais-je devoir compter le nombre de films dépeignant un Occident médiéval et où n’importe quel château est équipé de son donjon humide, de son cul de basse-fosse ? Vais-je devoir compter le nombre de films où le cruel inquisiteur européen soumet à la question le paysan opprimé ou la prétendue sorcière ? Je ne connais pas un seul bon film de cape et d’épée ou de chevalerie qui n’ait sa séance de torture, même fugace. Mais suis-je bête ? Bien entendu, seuls les Occidentaux sont assez fourbes et cruels pour avoir inventé les salles de torture. Les Arabes médiévaux, eux, nettement plus civilisés, faisaient avouer leurs captifs à coups de chatouilles dans de douillets salons remplis de coussins.
Complices des scénaristes, les odieux accessoiristes d’Hollywood « arment les méchants Arabes de cimeterres », alors que tout le monde sait aujourd’hui que les Maures étaient armés de Rubiks Cubes et se battaient en se jetant des Pokémons à la figure.
« On nous montre des gens qui se promènent en tapis volants et des charmeurs de serpents qui les font onduler au son de leur flûte » nous révèle la voix off. Ces Américains sont décidément d’une imagination débordante. A leur décharge, qu’on veuille bien leur pardonner d’avoir lu les Contes des Mille et une nuits. Re-oups… ce serait donc les Arabes qui auraient inventé ces histoires fabuleuses ? Non, même pas, puisque les Arabes ont pompé ces récits fantastiques sur les Indiens et les Perses. Ce qui est sûr, c’est que cela ne vient pas d’Hollywood.
Ce qui nous conduit immanquablement au film Aladdin, le film d’animation des studios Disney, sorti en 1992. Ce film serait une occasion de montrer les Arabes comme des gens fourbes et cruels, comme il se doit. Hé ! Oh ! Réveillez-vous ! Le héros du film, Aladdin, est arabe, lui-aussi ! Non, vous êtes sûr ? Un personnage arabe héros d’un film américain ? Est-ce possible ?
Bien entendu que c’est possible, dès lors qu’on sort de la victimisation pleurnicharde et qu’on accepte un minimum d’objectivité.
Mais non, il vaut mieux accuser les Américains, comme ce perfide Indiana Jones, dans Les aventuriers de l’arche perdue, qui répond au sabre par un tir de revolver bien placé. N’oubliez pas, pour l’Américain, l’Arabe est un méchant né. Comment se fait-il alors que dans ce même film, le fameux archéologue accepte l’aide de Salah, son ami dévoué ? Eh oui, encore un personnage positif d’Arabe bienveillant. Ceux-là, curieusement, notre documentaire n’en fait jamais mention.
Et si c’était-là la seule invention d’Hollywood ? Des personnages positifs d’Arabes bienveillants…
Si je passe en revue tous les extraits de films présentés dans ce faux documentaire, cet article deviendra un livre. Donc j’abrège et j’invite le lecteur à démasquer lui-même l’imposture de chaque exemple présenté dans « Hollywood et les Arabes ».
Pour un film hollywoodien mettant en scène un personnage de bad guy arabe, combien mettent en scène des bad guys blancs, américains, allemands, français ?
C’est Jack Shaheen lui-même qui apporte une réponse, se tirant du même coup une balle dans le pied : “Un quart des films produits à Hollywood”, dit-il. Si Hollywood caricature les Arabes dans un quart de ses films, qui caricature-t-il dans les trois autres quarts ? Les Américains se caricaturent principalement eux-mêmes. Leurs personnages hollywoodiens ne sont pas riches, cruels ou idiots parce qu’ils sont arabes. Ils sont riches parce qu’ils sont riches, cruels parce qu’ils sont cruels, idiots parce qu’ils sont idiots et que ces stéréotypes permettent de raconter des histoires, de faire rire, réfléchir ou d’émouvoir.
Le méchant au cinéma est le méchant. Point barre. Si le film traite de la prohibition à Chicago dans les années 1930, le méchant ne sera pas arabe. Si c’est Star Wars, le méchant ne parlera pas arabe et ne portera pas de djellaba, il portera une armure blanche (ou noire) et utilisera un pistolet laser (ou un sabre laser, mais sûrement pas un cimeterre). Cependant, si le film met en scène des terroristes islamistes, ces derniers seront effectivement arabo-musulmans, c’est aussi simple que ça. Nul n’empêche les Arabes de faire des films montrant des Américains cruels, je suis d’ailleurs persuadé qu’ils ne s’en privent pas. Et je préfèrerais d’ailleurs les voir faire des films plutôt que couper des têtes, poser des bombes, etc.
Malheureusement, et une fois de plus, le monde arabo-musulman devrait s’interroger sur l’image qu’il donne au reste du monde plutôt que d’accuser l’image que le reste du monde lui renvoie. Comprenez les rouages sur lesquels s’appuie le docu-menteur « Hollywood et les Arabes », et vous comprendrez ceux sur lesquels s’appuient le rap et tous les autres moyens d’islamisation des consciences qui sont à l’œuvre aujourd’hui en Occident.
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