Le gouvernement français vient de dégainer de nouvelles mesures anti-tabac et la prohibition totale sera, à n’en pas douter, la prochaine étape .En tant que membre de l’honorable Confrérie des fumeurs de pipe, je ne puis me résoudre à cette nouvelle mise à l’index des amateurs de l’herbe à Nicot...Mise à l’index, car elle remonte à l’Inquisition qui poursuivait déjà de ses foudres tous ceux qui osaient fumer en public. En Suisse, des protestants proposèrent d’ajouter un onzième commandement aux dix que Moïse avait établis, menaçant du pilori les contrevenants. Mais.les campagnes anti-tabac connurent leur apogée au XXe siècle – peu de gens le savent - au moment de l’arrivée au pouvoir des Nazis qui initièrent la première grande campagne anti-tabac de l’Histoire. « Notre Führer Adolf Hitler ne boit ni ne fume. Sans la moindre autre inclination dans ce sens, il se tient dur comme fer dans cette règle de vie auto décidée. Sa puissance de travail est incroyable » pouvait-on lire sur les affiches de l’époque.
Le parti nazi imposa l’interdiction de fumer dans de nombreux espaces publics, notamment les bureaux du parti et les salles d'attente. La propagande hygiéniste du IIIe Reich insista également surle rôle néfaste que pouvait avoir la nicotine sur la race aryenne, le génome allemand : « Die deutsche Frau raucht nicht ! ("La femme allemande ne fume pas !"). La même propagande ajoutait: que les ennemis de l’Allemagne, Roosevelt, Churchill et de Gaulle fumaient énormément tous les trois, alors que ni. Hitler, Mussolini et Franco ne fumaient. Voilà au moins une bonne raison pour me convaincre de continuer à tirer sur ma bouffarde, car comme Molière le fait dire à Sganarelle dans Don Juan : « Quoi que puisse dire Aristote et toute la philosophie, il n'est rien d'égal au tabac: c'est la passion des honnêtes gens, et qui vit sans tabac n'est pas digne de vivre. Non seulement il réjouit et purge les cerveaux humains, mais encore il instruit les âmes à la vertu, et l'on apprend avec lui à devenir honnête homme. »
J’entends les non-fumeurs me dire que la fumée de ma pipe les dérange, comme cette dame l’autre jour, dans une fille d’attente au marché. « Madame, l’odeur de votre parfum me dérange » lui ai-je répondu…Comme quoi, la frontière entre ce qui nous dérange et ce qui ne nous dérange pas peut paraitre dangereusement arbitraire. Et si l’on interdisait demain les parfums dans les ascenseurs ou les lieux publics s’il était de mode de dire qu’ils nous dérangent ? Ou, pourquoi ne pas mettre en prison ceux qui ne se lavent pas si l’odeur de leur sueur nous dérange ? Et si les laids nous dérangeaient ?
Déjà on a enlevé la cigarette à Lucky Luke, la clope au timbre de Malraux et la pipe à Jacques Tati...Demain peut-être, si ce n’est pas déjà le cas , on ne chantera plus dans les maternelles, cette ritournelle, dont le dernier couplet résume bien le débat : « Pour un tel sujet bien assaisonné/ J'ai peur qu'un priseur mal né /Chante en me riant au nez /: J’ai du bon tabac dans ma tabatière, /J’ai du bon tabac, tu n'en auras pas ».
José Meidinger, 28 septembre 2014
N’y-a-t-il donc aucun zélote du nouvel ordre mondial qui soit dans le lobby du tabac ??? Hallucinant ! C’est vrai, on serait obligé de fumer !!! (Je n’ai rien contre les fumeurs, je suis moi-même un ex et tolérant en plus) 🙂
C’est bien une caractéristique socialiste de dicter le savoir-être sans savoir faire.
En clair on ne peut être moins tolérant en étant ancien fumeur, mais cet exemple montre aussi l’ingérence humaine du quotidien face à ce que l’on mange ou l’on boit.
Un seul mot résume bien ces combats : La Modération
Votre article met en exergue la suffisance de celui qui ne fume pas, ou plus intégriste encore, celui qui ne fume plus face au pseudo faible de caractère qui ne sait résister à son addiction. Merci Monsieur Meidinger, vous m’avez ouvert les yeux, promis, dorénavant je serai plus indulgente face à mon voisin fumeur et me parfumerai moins. Néanmoins, le romantisme entourant le fumeur a du plomb dans l’aile (quand ce n’est pas dans le tabac), lorsque l’on lit la liste des additifs présents dans les cigarettes. Et la belle époque où le tabac jouait le rôle de stimulant intellectuel est bel et bien révolue…. Ou peut-être encore uniquement pour les fumeurs de pipe.
Heureusement qu’en Europe il existe encore un pays qui n’a pas sombré dans cette vicieuse manie d’interdire la fumée. C’est l’Autriche, pays où il n’est pas interdit de fumer dans les bars, restaurants etc. Eux ont fort bien compris où sont leurs intérêts face au besoin du tourisme. Mes prochaines vacances de neige 3 semaines en Autriche.
La France a l’intention d’interdire dans la voiture en présence d’enfants de moins de 12 ans. Mais il ne sera pas interdit de se promener, les petits enfant à la main ou dans la poussette, dans nos villes, où les nez de ces enfants se trouvent prèsque à la hauteur des pots d’échappements des bus, des camions et d’autres véhicules qui émettent les particules fines des moteurs diesel.
Pas question d’interdire d’embarquer les petits dans la voiture et de se ranger dans les bouchons, où la ventilation aspire les gaz d’échappement des voitures précédentes.
Puisqu’on interdit de fumer dans un espace privé (oui, la voiture est un espace privé), qu’est-ce qui empêche les régulateurs bienpensants d’interdire la fumée (non, pas celle de la cheminée, celle du tabac) dans les appartements privés?
Je ne veux pas dire qu’il faut systématiquement fumer dans la voiture en présence d’enfants, mais cela peut arriver. Rien de grave, car un fumeur va baisser la vitre (dans son propre intérêt), et la fumée, qui consiste de plus de 70% de vapeur d’eau, va s’échapper. Etant donnée que rarement on risque de passer des heures avec des enfants dans la voiture en fumant, la quantité de “fumée” aspirée ne sera rien en comparaison avec la fumée dégagée par les bougies sur le gâteau d’anniversaire.