NDR. Nos lecteurs nous signalent.
Eveline Widmer-Schlumpf le pratique aujourd’hui avec les économies sur le personnel. Le parlement l’a mise de mauvaise humeur en décembre dernier. Gauche et UDC ont retoqué un plan d’économies découlant d’âpres négociations, pour lui imposer de réfléchir à d’autres scénarios. Pourquoi ne pas couper 300 millions dans le personnel, a alors dit l’UDC. Très bien, répond aujourd’hui la Grisonne. Il faudra biffer 2600 emplois et il y aura des licenciements. De quoi créer la polémique et tuer le projet dans l’œuf, d’autant plus que les comptes fédéraux ont la bonne habitude de boucler régulièrement sur de juteux bénéfices (1,33 milliard en 2013).
On aime ou on n’aime pas. Mais cette tactique semble l’ultime façon pour le gouvernement de dire qu’il en a marre de la volatilité du parlement et des partis. Le premier est capable de dire un jour qu’il faut faire de sévères économies et d’imposer le lendemain de nouvelles tâches au ménage fédéral. Les seconds manient les initiatives populaires avec force velléités électoralistes, sans toujours en assumer les conséquences. Las, le Conseil fédéral fait donc croire qu’il a une quinte flush dans son jeu, alors qu’en réalité il n’a qu’une paire de 7. Son coup doit forcer chacun à dévoiler ses cartes. Cela dit, il finit par en oublier les dommages collatéraux de sa stratégie: la perte de temps et de crédibilité. Et l’absence de vision. A l’observer, on en vient à rêver naïvement: ce Conseil fédéral-là pourrait-il nous surprendre avec un projet en lequel il croit ?
Lise Bailat, correspondante parlementaire, 24heures
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