Bulletin de Réinformation de Radio Courtoisie,2.5.2014

Extraits

Ephéméride

 

 

Le 2 mai 1945, Ezra Pound était arrêté à Rapallo par des miliciens communistes, qui le livreront à l’occupant américain quelques jours plus tard. Pound est l’un des plus grands écrivains contemporains. En 1915, il commence à rédiger son œuvre maîtresse, les Cantos, à laquelle il travaillera jusqu'à sa mort. Entre 1941 et 1943, Pound anime plusieurs émissions en langue anglaise à la radio italienne, y accusant la finance cosmopolite d’être responsable des deux guerres mondiales. Des déclarations qui lui vaudront l’inculpation de trahison par les autorités américaines. Pound est à l’origine de l'ouvrage de Eutace Mullins « Les secrets de la réserve fédérale », qui dénonce ce qui est sans doute la plus grande escroquerie financière de tous les temps. Ce livre, l’un des ouvrages les plus importants du XXe siècle, est le seul qui fut brûlé en autodafé par décision de justice, en Allemagne, après 1945. Les autorités américaines, embarrassées par le cas de Pound, préférèrent prétendre qu'il était fou plutôt que de le juger. Il passa treize ans en hôpital psychiatrique, avant d’être renvoyé en Italie en 1961. Il meurt à Venise, en 1972, sans avoir prononcé une seule parole durant les douze dernières années de sa vie, ainsi qu’il en avait fait le vœu, à l'exception d'un entretien accordé, en 1967, à Pier Paolo Pasolini. C’est en hommage à cette figure littéraire et politique majeure qu’en 2003, les fondateurs italiens de Casapound donnèrent son nom à ce qui allait devenir le principal mouvement social national‑révolutionnaire d’Europe.

 

 

 

Grands sujets

 

 

Suisse : projet de référendum d’initiative populaire interdisant la spéculation sur les matières premières agricoles

 

Sur une initiative des jeunes socialistes suisses, nos voisins helvètes se prononceront d’ici trois ans, par référendum — votation comme on dit outre‑Léman — sur l'interdiction de la spéculation sur les matières premières agricoles. Le texte sobrement intitulé « Pas de spéculation sur les denrées alimentaires » vise avant tout les sociétés de négoce, intermédiaires entre producteurs et commerçants. Leur insolente bonne santé ont fini par échauffer les esprits en ces temps de crise mondialisée. La Suisse est d'ailleurs une plate‑forme majeure de la spéculation mondiale, avec un tiers des négoces sur les matières premières du globe. Alliance Sud, une ONG suisse, affirme que cette spéculation est trente‑trois fois plus importante qu'il y a dix ans avec 500 entreprises helvètes actives dans le négoce, le fret, le financement, l'inspection et le contrôle des marchandises. Alliance Sud a réussi à réunir les 100 000 signatures nécessaires pour l’organisation du référendum. Rappelons que les Suisses votent tous les trois mois des textes à tous les niveaux de leur vie politique, communale, cantonale ou fédérale. Des pratiques démocratiques proprement inimaginables en France.

 

L’objet de ce référendum n’est pas sans rappeler des événements qui, chez nous, ont abouti à la Révolution de 1789

 

Sous l'Ancien régime, la spéculation sur les grains était interdite. Divers règlements dont le traité de police de Nicolas Delamare, publié en 1709, considéraient les grains comme une denrée indispensable pour le peuple. La monarchie devait en assurer la distribution, avec un prix fixé. En mai 1763, Louis XV, sous les conseils de Turgot et du docteur Quesnay, précurseur d’Adam Smith, l’un des fondateurs du libéralisme économique, supprime tout contrôle de circulation des grains et toute fixation des prix. Ce décret s'étend à l'Europe entière en juillet de l'année suivante. Les intérêts d'une classe affairiste et cosmopolite ont ainsi primé sur le sort des peuples. Dès 1764 le prix du grain s'envole et les émeutes se multiplient. Nombre d’historiens voient dans ces événements l’une des causes majeures de la Révolution française. Une leçon que nos actuels eurocrates ultra‑libéraux auraient tout intérêt à méditer, avant le réveil des peuples de la vieille Europe.

 

 

 

Démantèlement d’Alstom : les Young Leaders à la manœuvre

 

Dans l’affaire Alstom, un détail semble avoir été caché à l’opinion publique française

 

Un simple détail, en effet : François Hollande et Pierre Moscovici depuis 1996, et Arnaud Montebourg depuis 2000, autrement dit les « décideurs en derniers ressort » dans l’affaire Alstom, sont tous des « Young Leaders ». Ce ne sont pas les seuls au gouvernement : Marisol Touraine depuis 1998 et Najat Vallaud‑Belkacem depuis 2006, le sont également. Ils ont tous été formés par un très élitiste réseau d’influence, la French American Fondation, la FAF pour les initiés, créée en 1976 par les présidents Ford et Giscard d’Estaing. Son but officiel, je cite : « Développer des liens durables entre des jeunes professionnels français et américains talentueux et pressentis pour occuper des postes clefs dans l’un ou l’autre pays ». On remarquera que le dispositif ne fonctionne vraiment que dans un sens, les Etats‑Unis se gardant bien d’ouvrir aussi largement leur propre administration aux Frenchies. Six des huit Young Leaders formés postérieurement à François Hollande sont membres du gouvernement. Beau score pour la FAF… John Negroponte présida la FAF, avant de devenir entre 2005 et 2007 le premier directeur coordonnant tous les services secrets américains (DNI), dirigeant l’US States Intelligence Community, qui regroupe une quinzaine de membres, dont le FBI et la CIA.

 

Avec la présence de ces Young Leaders dans l’actuel gouvernement, General Electric dispose‑t‑elle d’un atout de poids ?

 

Poser la question, c’est y répondre. Rappelons qu’en 2003, la situation d’Alstom était déjà difficile. Nommé par Sarkozy à la tête du groupe, Patrick Kron appliqua la manière forte sans états d’âme, vendant des pans entiers de l’entreprise (petites turbines, transmission‑distribution, chantiers navals…) et ramenant ses effectifs de 105 000 à 60 000. Des dégâts collatéraux énormes, mais l’entreprise était sauve, gardait son savoir‑faire ingénieurial dans les secteurs clés, réalisait quelques très bonnes affaires à l’exportation, et recommençait même à embaucher. Alors que la situation actuelle pourrait être surmontée comme le fut celle de 2003, force est de constater que le gouvernement n’entend manifestement pas conserver l’entreprise, créée en 1928, dans le giron français. Pour sauver Alstom, encore faudrait‑il que le pouvoir ait une vision de l’Etat français en tant qu’Etat‑stratège. L’UMPS qui a déjà bradé notre indépendance à l’Europe de Bruxelles, s’apprête à brader au plus offrant ce qui nous reste d’industrie, les rodomontades d’un Arnaud Montebourg, lui‑même Young Leader faut‑il le rappeler, n’étant là que comme caution du gouvernement.

 

 

 

Brèves françaises

 

 

Pour Vincent Peillon, « l’immigration est un fantasme »

 

Mercredi, BFMTV avait ouvert son plateau à plusieurs têtes de liste de la circonscription Sud‑Est pour les Européennes, dont Jean‑Marie Le Pen pour le Front national, crédité de 23 % d’intentions de votes, et Vincent Peillon pour le PS, 13 %. Ce dernier a une fois de plus nié la réalité de l’immigration, fidèle en cela à la position cardinale du Parti socialiste sur la question. Je cite : « Tout le débat serait de dire que notre Europe est trop ouverte à tous les vents. Elle ne l’est pas ! Tout le monde le sait : elle ne l’est pas ! Mais nous alimentons un débat extrêmement nocif pour la démocratie et pour tous les partis démocratiques. Ce sont des fantasmes. La réalité des choses, c’est qu’il n’y a pas d’Europe passoire ». Fin de citation. Jean‑Marie Le Pen a alors ironisé sur le fait que M. Peillon ne devait pas souvent prendre le métro. Dans une réponse très argumentée, le président d’honneur du FN a rappelé que la démographe Michèle Tribalat a démontré dans son livre « Les yeux grands fermés » que tous les chiffres relatifs à l’immigration sont délibérément truqués. Jean‑Marie Le Pen a une fois de plus souligné la gravité des phénomènes migratoires dont, je le cite : « Nous ne vivons que le début du commencement ». Fin de citation.

 

 

Une loi sur le « don de congés » adoptée définitivement par le Sénat

 

Le 30 avril dernier, le Sénat a adopté définitivement une loi permettant à des salariés de donner volontairement des jours de congés à l’un de leur collègue, afin de lui permettre de veiller son enfant malade. Ces dons étaient déjà quelquefois réalisés, mais parfois empêchés par une hiérarchie tatillonne. Les communistes ont voté contre et les socialistes se sont abstenus. La gauche estime que cette aide devrait relever de la solidarité nationale, et qu’il faudrait donc revaloriser les aides de l’Etat à l’absence parentale. Une gauche qui ignore manifestement la générosité spontanée pour ne connaître que la logique des impôts.

 

 

Brève internationale

 

 

Le chiffre du jour

c’est 32 %

 

Selon un sondage Ifop pour Atlantico.fr, à peine un tiers des Français (32 %) fait confiance aux syndicats. Ils étaient encore 53 % en octobre 2010, au moment de la mobilisation contre la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy, soit une dégringolade de plus de 20 points en à peine quatre ans. Rappelons que parmi les pays de l’Ocde, la France est le deuxième pays à plus bas taux de syndicalisation, avec 7,3 %, juste devant la Turquie. A l’opposé, la Finlande possède le plus fort taux de syndicalisation, avec 70 % des salariés, le taux moyen sur l’Ocde étant de 17 %. 15 % des fonctionnaires français sont syndiqués, contre seulement 5 % des salariés du secteur privé.

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