La «Mobilitätsinitiative», soutenue tant par la droite que par le législatif et l'exécutif du canton le plus peuplé de Suisse, est acceptée. Les deux villes, de gauche, se voient ôter leurs prérogatives en matière de mobilité. Une décision qui pourrait avoir des répercussions dans toute la Suisse
C’est une petite secousse en termes de mobilité et de prérogatives municipales. Dans la guerre des 30km/h, c’est les 50km/h qui viennent de remporter une bataille dans le canton le plus peuplé de Suisse. Soutenue par la droite, la Mobilitätsinitiative a ainsi passé la rampe des urnes, et ôte désormais aux villes de Zurich et de Winterthour la possibilité d’instaurer des zones 30 sur des tronçons de route cantonales. Le sujet était émotionnel au plus haut point et n’a d’ailleurs été soutenu au Grand Conseil qu’à une petite voix près (88 pour, 87 contre). Surtout, c’est la fin d’une compétence acquise il y a bien longtemps, la première loi relative à la voirie remontant à 1871 dans la ville de Zurich. Une prérogative vieille de 154 ans, qu’avait d’ailleurs mis en avant un élu du parti évangélique lors de l’acceptation de ce texte par le législatif cantonal fin mars 2025. La fin d’une ère.
Et le début d’une autre donc, qui risque d’avoir des répercussions au-delà des seules villes de Winterthour et de Zurich. Car le débat autour des 30 km/h ébranle toute la Suisse, avec une limitation de la vitesse dans certaines villes qui tend à se généraliser, notamment à Lausanne la nuit, ou à Genève, où la question avait fini devant la justice. Jean-Daniel Strub, président du Parti socialiste du canton de Zurich regrette l’acceptation de ce texte, et estime que c’est désormais la population qui va pâtir de cette décision: «c’est une grande déception parce que l’on sait très bien qu’il s’agit de la protection de la population, d’une part en termes de bruit, et d’autre part en termes de sécurité routière.» Pour appuyer son propos, il prend l’exemple de la capitale finlandaise Helsinki, qui «a réussi à faire passer le taux d’accident mortels à zéro en limitant la vitesse sur ses routes».
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