“La Défense aérienne suisse dans l’Amherd”, Carlo Poncet, 25.08.2025

Cet article a également paru dans  le journal Le Matin  avec un titre modifié:

" Avions de combat: quand Viola nous met dedans..."

par

Charles Poncet

 

La Suisse va tout droit au statut de seul et unique pays d’Europe sans protection aérienne du tout, dans quelques années: cet impensable désastre est dû à Viola Amherd.

Premier septembre 1939: Hitler envahit la Pologne. Mobilisation générale en Suisse: 430'000 hommes se rendent aux postes qui leur sont assignés et 200'000 de plus dans les services complémentaires.

Grâce aux talents de la gauche et des «pacifistes» toutefois, nous n’avons que quelques avions Dewoitine, deux ou trois Messerschmitt 109 et pas de DCA (les canons de 20mm Oerlikon – les meilleurs pièces de DCA du monde sans doute - ont été vendus à l’étranger pendant que les socialistes coupaient dans les budgets militaires).

Le ministre suisse des armées, Rudolf Minger, s’arrache les cheveux et le commandant de corps Guisan, pas encore élu général, fait de même.

Si les Allemands avaient décidé de «taper» la MobG suisse en nous bombardant à coups de Stukas et de Heinkel 111, l’hécatombe aurait été épouvantable: des dizaines de milliers d’hommes tués ou hors de combat, sans compter les dégâts matériels.

Premier septembre 2025: la Suisse va tout droit au statut de seul et unique pays d’Europe sans protection aérienne du tout, dans quelques années, alors que le risque de conflit armé augmente. Nous n’aurons rien ou presque pour arrêter des drones ou des avions mal intentionnés.

Cet impensable désastre est dû à Viola Amherd, ci-devant ministre suisse de la défense, qui actionnait le siège éjectable il y a quelques mois, en démissionnant juste avant que son zinc ne s’écrase en flammes.

Au terme de douze années insignifiantes au Conseil national, c’est en décembre 2018 qu’une falote notaire provinciale, tout juste bonne à refiler un trois pièces dans le Lötschental à quelque acheteur naïf, accédait soudain à la charge où fleurirait l’idiosyncrasie en germe dans ses fonctions antérieures à la tête d’une commune du Haut-Valais: dissimulation, combine, grosses ruses et magouilles effrontées, le tout assaisonné d’une bonne dose d’autoritarisme et de mégalomanie, qui l’a conduite à sa perte.

On la vit ainsi rutiler au «sommet » du Bürgenstock en juin 2024 – une foutaise sans aucun espoir de succès – et on devinait chez elle le frisson délectable de babiller avec «Liebe Ursula» (von der Leyen), non sans hasarder un anglais de prof de ski avec «dear Kamala» (Harris). Ce bastringue pathétique lui donna un temps l’illusion d’un rôle «international», avant l’inéluctable dégringolade qui suivit.

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Se gausser ainsi avec délices de Viola Amherd, fade épigone de Lucien de Rubempré dans les «Illusions perdues» de Balzac – le poète obscur, qui accède au plus haut sommet parisien avant de se casser la figure avec fracas – ou brocarder cruellement la réincarnation valaisanne du Julien Sorel de Stendhal, nous mettra certes tous en joie et nous passerons un bon moment pendant que Viola Amherd se cache dans quelque caverne. Mais l’affaire est grave et désastreuse pour notre pays.

Le 27 septembre 2020 en effet, le peuple suisse adoptait de justesse (8'670 voix d’écart sur plus de 3 millions de votants) l’arrêté sur les avions de combat. Il contient un Article 2 chiffre 1 (a) ainsi libellé: «le volume de financement ne dépasse pas six milliards de francs (selon l’indice national des prix à la consommation de janvier 2018)».

Viola Amherd claironnera partout que le prix était «forfaitaire» (sans jeu de mots). Ainsi le 30 août 2021 dans la «Tribune de Genève»: « Nous avons des offres fermes pour le prix d’achat et les dix premières années d’exploitation. D’ailleurs, nous n’avons pas passé le contrat avec le fabricant, mais avec l’État américain, qui le garantit par sa signature.»

Quiconque a un minimum d’expérience de contrats internationaux entre états rétorquerait sans hésiter: «bullshit!». Croire qu’un état garantirait un prix à forfait à un autre état pour des avions de combat est à peu près aussi naïf que de faire confiance à un aigrefin sur la plaine de Plainpalais pour lui acheter un tram en le payant comptant et d’avance! Un «forfait»? Impossible, pipeau, balivernes et ses juristes le lui ont dit. Mais autoritaire et combinarde, voulant gagner à tout prix, elle les a fait taire.

Viola Amherd a traité le peuple suisse comme les ploucs du conseil communal de Brigue: il suffisait de leur bourrer le moût avec un peu de malice pour qu’ils votent ce qu’on leur demandait et pour le reste, on verrait plus tard.

La débâcle est aujourd’hui totale: la gauche hurle au scrutin truqué – et on peine à lui donner tort – de sorte que nous allons sans doute devoir voter à nouveau et ce sera un échec devant le peuple (on peut couillonner les Suisses une fois mais pas deux), puis des contrats annulés, des dizaines de millions jetés par les fenêtres et surtout – surtout - notre vingtaine de FA-18, réduits à 15 qu’on prolongera tant bien que mal en 2027, sera hors service en 2029-2030. Plus de défense aérienne! Or tout indique que d’ici là leur remplacement aura été impossible.

Nous serons donc sans couverture aérienne, une fois de plus et dans un environnement redevenu dangereux.

Bravo, Viola et merci! Tu as bien mérité de la patrie et comme disent les Yankees: «With friends like you, who needs ennemies».

Charles Poncet est avocat à Genève et ancien Conseiller national. Il est également homme de radio et de télévision.

6 commentaires

  1. Posté par Pépé Le Moko le

    Des avions pour quoi faire ? La Suisse est déja envahie par des hordes de tribus qui nous remplaceront par le ventre de leurs femmes, les mafias diverses y prospèrent sans entraves, les polices ne sont plus soutenues ni par les politiques ni par leurs chefs, il n’y a rplus grand chose a sauver, par contre le bétonnage la par contre sans limites !

  2. Posté par Rasé le

    On peut acheter des sukhoi, moins chers, plus adaptés, plus efficace, lingévité extrême, adaptabilité, service après vente à proximité. Ah, oui…mince alors mais russes….

  3. Posté par Paychère Albert le

    A l’aimable attention de Maître Poncet et du département militaire Fédéral. Le F-35 n’est pas un avion conçu ni adapté pour la Suisse. C’est plutôt un avion offensif pour pénétration à basse altitude. Ce n’est pas un avion multi-rôles en défense. Il y a déjà eu plusieurs crashes sans intervention possible du pilote! Trop d’électronique majeure et pas de liaisons avec les commandes de vol comme sur Airbus par exemple. Comme déjà vu, c’est l’utilisateur qui participe à la mise au point,,, et qui la paye! Armement: missiles spécifiques; et coûteux. Il y a d’autres solutions pour la Suisse: 1 Le Rafale, moins cher et bi-moteur dont la fiabilité est prouvée et le fournisseur est “à côté”. 2 le Grippen également moins cher qui suffirait pour la Suisse en défense. Elément d’importance: nous pourrions le construire partiellement sous licence. A ce niveau et dans ce domaine, le choix doit se faire par des spécialistes du domaine, et non par des politiques versés dans d’autres sujets et qui humainement, peuvent être influençables. J’ai été actif dans différents domaines aéronautiques. Signé: Albert Paychère

  4. Posté par antoine le

    Nous lisons votre prose avec délice, c’est du miel cher Maître !
    C’est bizarre que dans tout ce bastringue on n’ait pas des grade-FOUS (ou folles) !

  5. Posté par Radar le

    Maître Poncet n’a pas pris une ride, il a l’humour féroce, irrésistible. Reste que “Chef du département militaire” est un poste très convoité en Helvétie. Hélas réservé à une véritable élite.

  6. Posté par Jacques Davier le

    Merci, Cher Maître, pour cette exquise philippique! Viola Amherd est symptomatique de la moyenne de notre classe politique actuelle, qui est médiocre, prétentieuse, pétrie de doxa idéologique, soumise et lâche! A oublier dans sa caverne, et qu’elle aille à la pêche! Cordialement

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