ÉDITORIAL. Une commission parlementaire veut enquêter sur l’explosion des coûts du jet américain. En pleine crise des taxes douanières, elle se doit de faire la lumière sur un choix discutable afin de rétablir la confiance
Ces prochains jours, une poignée de parlementaires se lancera dans une enquête potentiellement explosive. Il s’agira pour les neuf membres de la Commission de gestion du Conseil national de comprendre pourquoi le prix des 36 F-35A, avant même la réception du premier appareil, s’envole avec un surcoût annoncé de 1 milliard de francs. Ce pourrait n’être qu’un début. Et cela, en contradiction avec toutes les promesses de l’armée et du Conseil fédéral sur un prix fixe à 6 milliards.
Il était temps d’agir. Car non seulement le plus grand flou a présidé au processus d’acquisition de cette «Ferrari du ciel» mais toutes les questions concernant ce choix ont été systématiquement écartées au nom de la sécurité nationale. Il est vrai que le contexte international, avec l’invasion de l’Ukraine, incitait alors à faire confiance au Conseil fédéral et aux «spécialistes» militaires afin d’assurer la défense aérienne du territoire.
Cette confiance a été rompue avec l’annonce, fin juin, d’un «malentendu» avec Washington. Le nouveau ministre de la Défense, Martin Pfister, dans un effort louable de transparence, a pour la première fois exposé dans une conférence de presse la véritable logique de ces achats avec ce constat: la Suisse s’est livrée au Pentagone et n’a aucune maîtrise des coûts. Pire, elle n’a aucune possibilité de recours sur le plan juridique. Seule une négociation politique, de gouvernement à gouvernement, permettra de clarifier les termes de ce «contrat».
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Seule une Commission d'enquête parlementaire peut faire la lumière
Avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, on mesure à quel point le Conseil fédéral a manqué d’anticipation et de lecture géopolitique pour le choix de son plus gros contrat d’armement du siècle. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été alerté, à commencer par le Contrôle fédéral des finances, mais aussi par de nombreux articles de presse et un petit nombre de parlementaires. Aux questions juridiques, stratégiques et techniques légitimes sur un appareil connu aux Etats-Unis mêmes pour ses problèmes récurrents de production a répondu une forme de conspiration du silence. Ni le Conseil fédéral, ni l’armée, ni le parlement n’ont pris au sérieux les mises en garde et leur devoir de contrôle.
Pour déterminer la responsabilité de ces errements, il est à craindre qu’une simple Commission de gestion aux pouvoirs limités soit insuffisante. Comme pour l’«affaire des Mirage», c’est une Commission d’enquête parlementaire qui seule pourra faire la lumière. Celle-ci est nécessaire pour des raisons de sécurité nationale.
Le F-35A est peut-être l’avion dont la Suisse a besoin. Mais il est temps d’expliquer à la population quels sont son véritable coût, sa véritable mission et ce que cela signifie pour la neutralité du pays. Après le fiasco des taxes de 39% imposées à la Suisse, un scandale des chasseurs-bombardiers furtifs, dont une clique au sein de l’armée a voulu à tout prix, est de nature à créer la défiance face aux autorités. Ce n’est pas le moment.
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Extrait de: Source et auteur

Dire que le F35 est une Ferrari est insulter Enzo!
En parlant du prix, oui! Bien qu’ avec Ferrari vous pouvez avoir un prix fixé d’ avance, éventuellement avec une formule de révision agréée.
En dehors de tous les problèmes technique qu’ il rencontre, il n’ a pas la manoeuvrabilité du Rafale et de bien d’ autres. On me répond Il est “Furtif” (contre la détection Radar)et super équipé au dernier cri. A quoi bon quand on sait que les nombreux satellites en orbite, le détectent visuellement sans difficulté?
Demandez au F35 de faire un passager à basse altitude et basse vitesse avec sortie magistrale comme l’ a fait le Rafale au dernier salon du Bourget, vous rigolerez bien!
Toutes les ventes de gros matériels militaires font l’ objet de “facilitations” pour ne pas dire de bakchichs .
Pour trouver la “défaillance” il faut suivre le circuit de l’ argent dans le détail, d’ où la nécessité de la “transparence”