Farage : Nous sommes confrontés à un effondrement sociétal, je vais réparer la Grande-Bretagne comme Rudy Giuliani a réparé New York

Oliver JJ Lane

24 juillet 2025703

4:13

Le leader du Brexit et aspirant Premier ministre, Nigel Farage, a lancé cette semaine sa campagne « La Grande-Bretagne est sans loi », mettant en garde contre un effondrement de la légitimité du gouvernement alors que le public voit à travers les mensonges tandis que la criminalité monte en flèche apparemment sans être contestée.

« Nous vivons de plus en plus dans une Grande-Bretagne sans loi… la plupart des gens pensent que la Grande-Bretagne est devenue sans loi », a déclaré Nigel Farage lundi lors du lancement de son programme politique sur la loi et l'ordre. Affirmant que le pays doit quitter la Cour européenne des droits de l'homme pour permettre une dissuasion pénale efficace et enrayer la tendance à l'effondrement, le chef de file de Reform UK a dévoilé une série de mesures, notamment l'externalisation vers des prisons étrangères et une règle stricte des trois délits.

Exprimant l'ampleur des dégâts déjà causés à la Grande-Bretagne, autrefois l'une des nations les plus pacifiques et les mieux surveillées au monde, M. Farage a déclaré, selon  le Daily Mail : « Nous sommes confrontés, dans de nombreuses régions de notre pays, à un véritable effondrement sociétal. Les gens ont peur de faire les magasins, de laisser sortir leurs enfants. Cette société se dégrade, et cela se produit très, très rapidement. »

Lors de sa conférence de presse, M. Farage a déclaré qu'un facteur majeur de l'effondrement de la légitimité de l'État était le fait que le gouvernement dise à la population que la situation s'améliore, alors que chacun peut constater la vérité de ses propres yeux. Il a ajouté : « Un nombre considérable de Britanniques respectueux des lois et des impôts ont également perdu le respect pour la police, mais d'une manière différente. L'idée, le concept selon lequel nous vivons dans un système de police et de justice à deux vitesses, sous la direction d'un Keir à deux vitesses, a véritablement pris racine. »

En effet, l’establishment a réagi de manière réflexe dans ce sens après que Farage a déclaré que les gens ordinaires estimaient que le pays était moins sûr, le harcelant ainsi que ses partisans pour avoir fait une telle affirmation.

S'attaquant à la légalisation de facto de la consommation de drogue en public et du vol à l'étalage — et soulignant qu'un Londonien sur trois a désormais été victime d'un vol de téléphone portable — Farage a promis qu'un futur gouvernement réformiste serait « le parti le plus dur en matière de loi, d'ordre et de criminalité que ce pays ait jamais connu », s'efforçant de réduire de moitié la criminalité en un seul parlement.

Cela implique une « tolérance zéro » policière pour chaque crime, aussi mineur soit-il, poursuivi, et un retour aux contrôles et fouilles. La pratique consistant à interpeller des citoyens pour les fouiller au couteau dans les zones à forte criminalité a été quasiment abandonnée après des années d'activisme dénonçant cette pratique comme raciste. Pourtant, M. Farage a déclaré que cette pratique devait être réintroduite avec une telle force qu'elle atteindrait « un point de saturation jusqu'à ce que les couteaux soient retirés des rues ».

En citant l'ancien maire de New York, Rudy Giuliani, connu pour avoir redressé la situation à New York, la « ville de la peur », grâce à la théorie des vitres brisées, qui consistait à surveiller les moindres transgressions, afin de faire passer un message clair : la criminalité ne sera plus tolérée. M. Farage a déclaré : « Nous empruntons sans vergogne la stratégie de Giuliani. Je pense que ce que Rudy Giuliani a fait à New York dans les années 1990 n'était rien de moins qu'un miracle. »

Ayant travaillé plus de 20 ans pour des entreprises américaines, j'étais un habitué des trajets transatlantiques et j'ai vu ce qu'un dirigeant inspiré et courageux, au sein de la police new-yorkaise, souhaitait collaborer avec lui… J'ai vu ce qui pouvait arriver, quel était le potentiel. Je crois que Londres a besoin d'un Giuliani, pas d'un Sadiq Khan.

Arrêter des personnes pour des délits relativement mineurs comme le vol à l'étalage ne signifierait pas non plus les remettre immédiatement en liberté pour récidiver, a déclaré M. Farage, précisant qu'un gouvernement réformiste chargerait immédiatement l'armée de construire un réseau de prisons temporaires sur des terrains militaires. Dès qu'un criminel présumé serait pris en flagrant délit de vol à l'étalage, a-t-il ajouté, il serait immédiatement conduit vers une base militaire reconvertie.

Les prisons continueraient de remplir leur rôle traditionnel de réhabilitation et de dissuasion, a déclaré M. Farage, mais avec une politique de « trois coups », un gouvernement réformiste exclurait définitivement les criminels habituels de la vie publique, les condamnant à la réclusion à perpétuité dès la troisième infraction. Le coût de cette mesure serait atténué par l'achat de places de prison à l'étranger, dans des pays moins coûteux, comme le Salvador ou l'Estonie.