Les médias publics américains Voice Of America, Radio Free Europe et Radio Free Asia sont dans la ligne de mire du président Donald Trump.
C’est un message qui a plongé dans la sidération les employés de Voice of America, congédiés du jour au lendemain sur décret de la Maison-Blanche. Un message sur les réseaux sociaux de Kari Lake, la conseillère spéciale de la Maison-Blanche pour l’USAGM, l’organisme qui chapeaute les médias publics internationaux américains. Selon l’ancienne présentatrice de télévision, connue pour ses positions conservatrices, Voice Of America pourrait diffuser à l’avenir des sujets produits par One America News. « Je cherche tous les jours le moyen de sauver l’argent du contribuable américain, a-t-elle ainsi écrit sur X, OAN est l’un des rares médias familiaux indépendants aux États-Unis et nous sommes reconnaissants de leur générosité. »
One America News est un média pro-Trump qui s’est fait connaître pour être allé farfouiller dans la cuisine électorale démocrate en 2020, faisant surgir l’affaire des machines électorales trafiquées lors des élections de 2020.
Pour l’heure, les salariés de Voice of America s’en remettent à la justice américaine, et contestent auprès des tribunaux leur mise à pied et l’interruption des programmes. « Nous sommes mandatés pour rapporter les informations de façon fiable, pas pour externaliser notre journalisme à des médias alignés sur l’agenda du Président », a commenté Patsy Widakuswara, en charge du bureau attaché à la Maison-Blanche au sein de Voice of America. Par « informations fiables », comprendre propagande anti Trump…
L’avenir semble tout aussi incertain pour les deux autres médias internationaux financés jusqu’à présent par Washington : Radio Free Europe, basé à Prague, pourrait obtenir le soutien financier de plusieurs pays européens – espérant ainsi continuer à produire et à émettre une partie de ses programmes. C’est ainsi que le gouvernement suédois s’est engagé à fournir à RFE 20 millions de couronnes, soit un peu moins de deux millions d’euros. Mais la générosité des pays européens aura forcément ses limites, et il sera difficile d’abonder un budget annuel de plus de 140 millions de dollars dans un contexte de tension budgétaire…
De son côté, Radio Free Asia a commencé à réduire la voilure et annoncé cette semaine la fermeture de ses programmes en ouïghour, en tibétain, en birman et anglais. Pour l’heure, seuls les services en mandarin, en cantonais, en khmer et en vietnamien sont maintenus. « Nous sommes dans une situation inadmissible », a déclaré dans un communiqué Bay Fang, la PDG de Radio Free Asia. « Nous perdons des journalistes qui ont révélé le génocide contre les Ouïghours, qui ont risqué leur vie en Birmanie, qui ont révélé les réseaux de trafic d’êtres humains en Asie du Sud-Est et qui ont mis en lumière la répression de la liberté religieuse au Tibet », a-t-elle ajouté. Rappelons que la répression exercée par les Chinois au Tibet est patente depuis l’invasion du pays en 1951 et n’a sans doute pas attendu RFA pour être révélée au monde…
En 2024, le budget de Voice of America s’est élevé à 267,5 millions de dollars, celui de Radio Free Asia à 51,3 millions de dollars.
36 220 milliards de dollars, c’est, au premier trimestre 2025, le montant de la dette du pays le plus endetté du monde. Trump a nommé le « tronçonneur » Elon Musk à la direction du DOGE (Department Of Government Efficiency) pour tenter de la maîtriser. Le milliardaire espère pouvoir trouver 1 000 milliards de dollars d’économies par la chasse « à la fraude et au gaspillage ».
En 2024, les intérêts de la dette américaine ont dépassé pour la première fois le budget de la défense, devenant le premier poste budgétaire. Au quatrième trimestre 2024, ils ont atteint un niveau alarmant, franchissant la barre des 1 124 milliards de dollars.
36 220 milliards de dollars de dettes : les États-Unis peuvent-ils faire faillite ?
Henri Dubost
Extrait de: Source et auteur


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