Navet empoisonné — le nouveau Blanche Neige est un fiasco, Disney suspend le nouveau Raiponce

 

Disney a freiné le tournage de l'adaptation en prise de vue réelle de son célèbre dessin animé Raiponce sorti en 2010, après l'échec de Blanche-Neige aux guichets de cinéma.

Selon le Hollywood Reporter, les dirigeants ont mis le film en pause bien qu'ils aient déjà engagé le réalisateur du Maître de scène (au Québec, The Greatest Showman à Paris), Michael Gracey, pour le diriger.

Jusqu'à présent, le projet battait son plein avec un scénario de la coscénariste de Thor : Amour et Tonnerre, Jennifer Kaytin Robinson, en cours de rédaction.

Le film était en phase de préproduction et les dirigeants avaient commencé à chercher des talents avant que les choses ne s'arrêtent brusquement, selon Deadline.

Les deux médias ont rapporté que la décision de Disney était en grande partie due au lancement désastreux du remake de Blanche-Neige en prise de vue réelle, qui est sorti en salles le 21 mars.

Cette nouvelle adaptation de Blanche-Neige en prise de vue réelle a eu des résultats « désastreux » au box-office.

Le studio a dépensé 270 millions de dollars pour réaliser et promouvoir le film avec Rachel Zegler (ci-dessous), qui n'a rapporté que 70 millions de dollars aux États-Unis et 146 millions de dollars dans le monde.

 
À titre de comparaison, Mufasa: le roi lion, la précédente production de Disney sortie en décembre dernier, avait récolté plus de 120 M$ après une dizaine de jours à l’affiche sur le seul marché nord-américain.

Rappelons qu’en plus d’avoir obtenu des critiques mitigées dans la presse internationale,

Blanche-Neige a accumulé les polémiques depuis l’annonce de la distribution du film, il y a quelques années.

Le choix de l’actrice Rachel Zegler, d’origine sud-américaine, a notamment soulevé la colère de plusieurs fans et commentateurs conservateurs, tout comme la représentation des sept nains du film, qui ne sont pas tous joués par des personnes atteintes de nanisme.

La semaine dernière, le fils du producteur du film, Jonah Platt, a vivement critiqué le «narcissisme» et «l’immaturité» de Rachel Zegler dans un message publié sur Instagram en déclarant que les propos politiques de l’actrice pendant la campagne de promotion avaient «clairement nui au box-office du film».

The Economist de Londres s'est demandé quels étaient les critères de réussite d'une reprise cinématographique. 
Blanche-Neige, la nouvelle version en prises de vues réelles du film d'animation bien-aimé de Disney, a reçu un accueil glacial avant sa sortie dans les salles de cinéma le 21 mars. Une bande-annonce publiée il y a trois mois n'a obtenu que 60 000 de « j'aime » et plus d'un million de « je n'aime pas ». « Si je voyais ce film dans un avion, j'en sortirais malgré tout », s'insurge un utilisateur de YouTube. « Heureusement, nous disposons aujourd'hui de la technologie nécessaire pour que l'animation ait l'air pire que l'original de 1937 », déplore un autre.

Parmi les nombreux péchés de la reprise, il y en a sept en particulier : les nains, qui ont été rendus de façon mièvre par ordinateur (CGI), après une querelle sur la question de savoir s'il était politiquement correct de faire jouer les rôles de nains par des acteurs nains. (Face aux critiques, Disney a transformé les nains du film en « créatures magiques » - quoi que cela veuille dire). Il y a aussi la question de Rachel Zegler, l'actrice choisie pour incarner Blanche-Neige, qui a qualifié le film original d'« extrêmement daté » et a déclaré que le prince « harcelait littéralement » la princesse, que la princesse ne serait plus sauvé par le prince mais qu'elle réaliserait son potentiel de chef de file, etc. (Voir vidéo ci-dessous.) Il s'avère que les fans n'aiment pas que l'héroïne d'une nouvelle adaptation méprise le film classique qui l'a inspirée.

En redonnant vie à des contes familiers, les reprises peuvent offrir aux studios une voie plus sûre vers le succès commercial. Par le nombre de réactions négatives et de controverses qu'il a suscitées, Blanche-Neige est un film inhabituel. Toutefois, à un autre titre, le film reflète une tendance actuelle, qui consiste pour les studios à remonter toujours plus loin dans le passé pour trouver des sources d'inspiration. Entre 2020 et 2024, l'âge moyen des films sources sur lesquels les nouveaux remakes étaient basés était de 35 ans. C'est environ 13 ans de plus qu'entre 2011 et 2015, selon l'analyse par The Economist des données de The Numbers, un site web consacré au cinéma.

Qu'est-ce qui fait le succès d'une reprise ? C'est une question qui préoccupe de nombreux dirigeants d'Hollywood, ainsi que les cinéphiles. Pour y répondre, The Economist a analysé 200 remakes sortis depuis 1995 ; chacun d'entre eux avait reçu un minimum de 5 000 évaluations sur IMDb, une base de données cinématographique en ligne.

Premièrement, il ne suffit pas d'utiliser des effets spéciaux à la pointe de la technologie
; l'imagerie générée par ordinateur doit être manipulée avec précaution. Sur les 20 pires refontes (d'après les taux d'audience d'IMDb), la moitié sont des films d'horreur, en partie à cause de l'utilisation d'effets spéciaux peu convaincants. Le cinquième remake le plus mauvais, celui de Le Brouillard (Fog à Paris), un classique culte de John Carpenter datant de 1980, a été réalisé en 2005 ; un brouillard surnaturel et vengeur s'abat sur une ville insulaire au large de l'Oregon. Les effets chocs à bon marché remplacent la tension : les spectateurs se sont plaints que le brouillard se déplaçait trop rapidement et que les fantômes dans le brouillard (jamais clairement visibles dans l'original) étaient ridicules, une plainte également formulée par les spectateurs à propos des nains dans le nouveau film Blanche-Neige.

Deuxièmement, les comédies comportent des risques importants. C'est le genre le moins performant pour les réadaptations, avec une note IMDb moyenne inférieure de 1,5 point (sur dix) à celle des originaux. Les remakes de comédies sont également ceux qui rapportent le moins. Aucun d'entre eux ne surpasse de manière significative le film original sur lequel il est basé, d'après les taux d'audience. Il se peut que les spectateurs de comédies et de films d'horreur aient besoin d'un élément de surprise, ce qui est difficile à offrir dans un remake fidèle, car le public sait déjà à quels gags et à quelles émotions il doit s'attendre. Il n'est alors qu'une resucée.

Les meilleurs reprises s'inspirent de ce qui se fait à l'étranger. Depuis 1995, environ un tiers des meilleurs remakes ont été réalisés à partir de sources étrangères, dont six des dix premiers. Il en va de même pour les deux seuls adaptations ayant remporté l'Oscar du meilleur film : Les Infiltrés (2006), basé sur un film de Hong Kong, et CODA (2021), basé sur le célèbre film franco-belge, La Famille Bélier (2014).

Le fait de ne pas connaître les films originaux peut signifier que le public arrive avec des attentes moindres et sans aucun attachement envers l'original. Prenons l'exemple de Bugonia, avec Emma Stone, dont la sortie est prévue en novembre. Il s'agit d'un remake en anglais d'un film sud-coréen ; au lieu d'un directeur général masculin, la nouvelle histoire est centrée sur une femme. Toutefois, il est peu probable que le public, qui ne connaît pas le film original, s'émeuve de ce changement. On ne peut pas en dire autant de la nouvelle Blanche-Neige qui semble vouée à jamais à une fin malheureuse.

 

Extrait de: Source et auteur

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