Oraison funèbre

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national
Oraison funèbre
C’est un peu comme l'arrivée des hirondelles. Chaque année, la journée internationale des droits des femmes annonce le retour des beaux jours même si l’édition d’hier était un peu morne. Si les brailleuses en violet beuglaient nettement plus fort que lors des précédentes éditions, c’était simplement pour que le volume du slogan « Féministes, anticapitalistes » puisse faire illusion face à la maigreur du cortège. Le cœur n’y était guère, le découragement pointe. La masculinité toxique revient en force, décomplexée par l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Ce qui est la faute des hommes car comme le souligne une docteure en psychologie sociale, le masculinisme, c’est surtout une affaire d’hommes. Quand la science éclaire les gueux sur les travers dont ils souffrent, tout devient limpide.
Ce constat sans appel évite aux mégères de s’interroger sur leur propre action. Comme les Verts sont passés du combat écolo à la promotion woke, les féministes ont tourné le dos aux revendications légitimes pour devenir un simple mouvement d’extrême-gauche. Et la population n’en peut plus d’entendre toujours les mêmes rengaines. Pour nos harpies, c’est dans le domaine culturel que le choc est le plus rude. Traditionnellement subventionné à mort, ce monde a toujours été à la pointe en matière de revendications dites progressistes.
La récente débâcle du film « Toutes pour Une » vient de montrer que la recette ne séduit plus. Il y avait pourtant tout pour réussir. Les Trois Mousquetaires revus et corrigés. Ce ne sont plus des hommes mais des femmes issues de l’immigration maghrébine et africaine. Elles cachent leurs poitrines, portent postiches et terrassent tout homme qui se dresse face à elles dans leur croisade pour sauver la Reine.
Résultat, deux spectateurs de moyenne par séance lors de sa sortie. A peine moins pire pour « Haut les Mains », un film écoféministe évoquant les misères que les trois activistes des « Green Panthers » cherchent à infliger à « un gros porc de pollueur ». Un sort identique attend « Reine Mère », mercredi 12 mars prochain. Une maman issue des minorités visibles doit se réinventer par suite du fait que « l’aînée des deux filles, se met à avoir d’étranges visions de Charles Martel après avoir appris qu’il avait arrêté les Arabes à Poitiers en 732. » On salive déjà.
La défense de la femme est en perte de vitesse pour avoir été corrompue par l’extrême-gauche qui a détourné les idéaux initiaux remplacés par ses propres thèses. Il est bien question ici ou là d’égalité salariale, de places de crèches mais ce qui est véritablement important, ce sont les questions de genre, les drag-queens dans les écoles, la promotion de l’islamisme. C’est prétendre que seules les lesbiennes peuvent jouer au foot, c’est vouloir lutter contre les violences faites aux femmes sans en admettre la dimension culturelle, c’est défendre voile et burkini pour cause de liberté religieuse, c'est affirmer que tout amateur de viande est un violeur qui s'ignore.
Le féminisme aujourd’hui, c’est l’extrême-gauche sans moustache, une énième déclinaison d’un courant de pensée toxique condamné par l’Histoire et les urnes. La jeunesse s’en détourne, ne veut plus de cette culpabilisation incessante qui fait de l’homme un violeur et de la femme mariée une traitresse à la cause, une vendue au patriarcat. Les mugissements d’hier sont au féminisme ce que la musique fut au Titanic, l'accompagnement sonore d’une agonie.
Yvan Perrin, 09.03.2025

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