Un monde dangereux, une Suisse sûre

Un monde dangereux, une Suisse sûre

29 janvier 2025
6 minutes

La guerre en Ukraine n’est pas encore terminée. Les morts continuent, même si l’horrible événement a disparu des gros titres. Jusqu’à récemment, on disait que la liberté de l’Occident était défendue dans des plaines sanglantes sans fin. Ceux qui ont dit cela n’étaient cependant pas prêts à prendre les armes eux-mêmes. Cyniquement, les Ukrainiens ont été laissés mourir à cause de leurs slogans grandiloquents. Les « woke », les bienfaiteurs, n’étaient pas sérieux, et le rythme effréné des médias n’est que le reflet de cette politique douteuse et moralisatrice dont d’innombrables jeunes des deux côtés continuent d’être victimes.

Donald Trump, le nouveau président américain, a promis la paix pendant la campagne électorale. Il n'a pas encore accouché. Au lieu de chercher des compromis avec la Russie, il tourne la vis des sanctions et de la confrontation, ce qui plaît aux « néo-conservateurs » qu’il critique si éloquemment. Est-ce de la tactique ? Ou a-t-il changé de cap ? Le nouveau patron de la Maison Blanche présente un tableau mitigé. D’un côté, il montre comment freiner l’immigration illégale, en expulsant des personnes même vers des pays d’origine récalcitrants, si nécessaire par des guerres tarifaires et des pressions. D’un autre côté, le comportement impérial de Trump accroît l’incertitude et les tensions dans le monde.

Reste à savoir si Trump restera dans l’histoire comme un grand artisan de la paix, voire comme un lauréat du prix Nobel de la paix. C'est certainement possible. Mais peut-être que derrière l’enseigne lumineuse de sa rhétorique pompeuse, on ne voit qu’une politique grossière d’intérêt personnel impitoyable, non dissimulée, du moins honnête, et non moralement édulcorée comme chez les présidents précédents. Trump, le révolutionnaire conservateur, et son entourage de milliardaires sont déjà célébrés par beaucoup comme un grand libérateur. Et à juste titre. Il est cependant tout à fait possible que ses tentatives de libération lui arrachent aussi trop de choses et trop de choses sensées. Restons à l’écoute. Et sceptique.

La Petite Suisse fait face à des temps incertains. L’UE traverse une « crise existentielle », comme l’a expliqué la présidente de la banque centrale, Christine Lagarde, lors du Forum économique mondial de Davos. L’économie allemande est sur la bande d’arrêt d’urgence. L’UE a un besoin urgent d’argent et a donc besoin de la Suisse comme nouveau payeur net. Les eurocrates planifient une prise de contrôle hostile de la Confédération suisse par le biais d’un ensemble de « traités institutionnels ». Ils apporteraient dans le pays des lois étrangères, des juges étrangers et des sanctions étrangères, davantage de bureaucratie et de pauvreté, moins de liberté et de prospérité. Parmi les partis, seule l’UDC défie la soumission.

Les temps ont toujours été remplis de « tromperies ». Aujourd’hui, ils le sont encore plus. Pour un petit État vulnérable, il ne peut y avoir qu’une seule conclusion : pas d’expériences, retour à ce qui a été testé et approuvé ! La Suisse est l’une des organisations d’entraide les plus anciennes et les plus prospères au monde. Les Suisses ont déjà surmonté des tempêtes pires. La raison réside dans la forme du gouvernement, ses piliers : la démocratie directe, des cantons forts, la neutralité de la Suisse. C’est la formule éprouvée de la survie, forgée dans nos institutions, inscrite dans notre constitution, cette merveille d’esprit d’État et de stabilité.

Le Conseil fédéral veut relier la Suisse à l’UE. Ce qui est vendu aux gens comme une « continuation de la voie bilatérale », comme une sorte d’accord commercial fondé sur l’intérêt mutuel et sur un pied d’égalité, est en réalité une soumission, une trahison contre les droits du peuple et une fraude contre les citoyens. Rarement dans l’histoire de notre pays, et certainement jamais depuis l’invasion française de 1798, un gouvernement ne s’est autant incliné devant une puissance étrangère. Le Conseil fédéral se félicite que les accords négociés soient « taillés sur mesure » pour la Suisse. Ils signifieraient la fin de la liberté, de la prospérité et de la sécurité du pays.

Nous avons besoin à Berne de davantage de patriotes, de gens qui croient en la Suisse et en sa liberté, qui sont prêts à défendre notre forme de gouvernement, même contre toute résistance, par ferme conviction, surtout dans les temps troublés. Ceux qui s’opposent à l’asservissement s’intéressent à l’enjeu fondamental : ils défendent la liberté, la responsabilité personnelle, l’autodétermination et donc les droits des peuples contre une « classe politique » qui cherche à rejoindre l’UE. Ils ont confiance dans la force de la Suisse, dans la puissance de nos institutions, dans l’autodétermination et la maturité du peuple, dans le législateur constitutionnel suprême de la démocratie la plus démocratique du monde.

Mais les partisans de l'intégration, les amis de la soumission, surtout les partis, les politiciens, la plupart des conseillers fédéraux à Berne, avancent aussi de fortes raisons pour leur cause : ils veulent se débarrasser du peuple, se débarrasser des entraves gênantes, freiner la démocratie directe, qui est pénible pour les politiciens, et priver les citoyens de leur pouvoir, pour qu'ils puissent eux-mêmes avoir plus de pouvoir, décider davantage et avoir plus à dire. C’est là le cœur du conflit. Les politiciens veulent plus de pouvoir. Et de l'argent. C’est pourquoi ils s’efforcent d’adhérer à l’UE. Les traités de Bruxelles sont la clé. Ce n’est qu’en ayant compris cela que l’on peut comprendre la politique européenne du Conseil fédéral.

Mais plus d’UE ne signifie pas seulement moins de droits pour les citoyens, moins de liberté, moins de démocratie directe, plus d’insécurité et de manque de liberté. Cela signifie surtout que les Suisses confient le contrôle de leur vie à des fonctionnaires non élus d’une capitale étrangère. Ce n’est plus nous, mais d’autres qui décident, qui entraînent la Suisse dans leurs affaires, en faisant d’elle un outil de leurs propres intérêts, une proie de leurs besoins financiers. C'est uniquement parce qu'elle est indépendante et neutre que la Suisse a survécu jusqu'à présent aux guerres de l'histoire mondiale. Si elle s’était soumise à d’autres puissances plus tôt, elle n’existerait plus.

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