L’acquittement de Matteo Salvini (ci-dessous) dans l’affaire Open Arms a suscité de nombreuses réactions en Italie, en Europe et même aux États-Unis grâce à Elon Musk, marquant un tournant important dans le débat sur la politique migratoire.
En août 2019, 147 migrants irréguliers à bord du navire Open Arms d’une ONG espagnole ont été secourus en Méditerranée, hors des eaux italiennes. Salvini, alors ministre de l’Intérieur, avec l’accord de son gouvernement dirigé par Conte (centre gauche), avait refusé l’accès au port, appliquant sa politique de ports fermés.
LA TEMPÊTE OPEN ARMS : SALVINI NAVIGUE-T-IL EN EAUX TROUBLES
L’ONG a persisté à rester dans la zone pendant 19 jours, refusant toutes les alternatives proposées, y compris des ports sûrs en Tunisie, en Espagne ou à Malte. Les autorités italiennes avaient vérifié l’état de santé des migrants et en avaient pris en charge plus de 80 nécessitant des soins médicaux.
Comme souvent en Italie, un juge s’est saisi de cette affaire concernant un homme politique. Le procureur avait demandé une peine de six ans de prison pour Salvini, l’accusant d’enlèvement de personnes et de refus d’actes officiels. Cette bataille juridique a été largement perçue comme une chasse aux sorcières politique délibérément provoquée, déclenchée par la magistrature de gauche en réponse à la position ferme de Salvini sur l’immigration illégale et la traite des êtres humains, dans lesquelles les ONG sont souvent considérées comme complices.
Les navires des ONG opérant en Méditerranée ont souvent été décrits comme l’un des plus importants facteurs d’attraction facilitant l’immigration illégale vers l’Europe. Ils ont été observés à de nombreuses reprises patrouillant juste en dehors des eaux territoriales africaines et collaborant avec des passeurs lors de leurs sauvetages avant de transporter directement les migrants vers les ports de l’UE, malgré la proximité de destinations non européennes. En 2016, Fabrice Leggeri, alors directeur général de Frontex (à présent député européen), l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, a fait une déclaration concernant les ONG impliquées dans les opérations de sauvetage en Méditerranée, en suggérant que leurs activités constituaient un travail de taxi pour les migrants, agissant comme un facteur d’attractions et encourageant potentiellement plus de personnes à tenter la dangereuse traversée.
JUSTICE À LA BARRE : LE CAPITAINE SALVINI ACQUITTÉ
Ce 20 décembre, le tribunal de Palerme a jugé que les faits n’existent pas, acquittant Salvini des accusations d’enlèvement de personnes et de refus d’actes officiels. Le juge a estimé que la conduite de Salvini était régulière, soulignant que le navire n’était pas séquestré et qu’il aurait pu se rendre dans un autre port proposé.
Cette décision a été saluée par les alliés politiques de Salvini. La présidente du Conseil Italien, Giorgia Meloni, a déclaré que la défense des frontières Italiennes ne pouvait jamais constituer un crime. Cependant, la gauche italienne et les défenseurs des droits des migrants continuent de considérer Salvini comme moralement coupable.
Cette décision représente un précédent juridique significatif pour le gouvernement Meloni, validant la politique de « ports fermés ». Elle soulève des questions sur l’utilisation des procès comme arme politique et sur le rôle des magistrats dans le débat sur la protection des frontières et la gestion de l’immigration irrégulière.
MUSK SUIT L’AFFAIRE : UN X-TRA DE SOUTIEN POUR SALVINI
Avant le verdict, Musk, l’homme le plus riche du monde, a qualifié de fou le fait que Salvini soit sur le banc des accusés pour avoir défendu les frontières de son pays. Il estimait absurde de poursuivre l’ancien ministre de l’Intérieur pour avoir simplement appliqué la loi et protégé les frontières Italiennes. Cette prise de position inattendue a attiré l’attention des médias internationaux sur l’affaire. Après l’annonce de la relaxe de Salvini, l’homme qui pèse 440 milliards de dollars a réagi de manière concise, mais enthousiaste en postant simplement le mot Bravo ! sur son compte X Cette réaction laconique, mais positive montre que le milliardaire américain approuvait la décision du tribunal de Palerme d’acquitter Salvini.
L’implication d’Elon Musk dans l’affaire Salvini soulève une question intrigante : pourquoi un homme aussi occupé, basé en Amérique, se préoccupe-t-il autant de la politique migratoire italienne ? Cette attention n’est pas isolée, comme en témoignent ses commentaires sur diverses questions politiques européennes, notamment en Allemagne. L’intérêt de Musk pour les affaires européennes s’explique par sa vision globale des enjeux politiques et sociétaux, en phase avec celle de Donald Trump. Son engagement dans ces débats reflète une volonté d’influencer les discussions internationales sur l’immigration, la souveraineté nationale et la liberté d’expression, des thèmes qui lui tiennent à cœur.
Récemment, on a vu plusieurs fois Musk aux côtés de Giorgia Meloni, lul apportant ainsi son soutien pour sa détermination. Malgré l’ostracisme des médias subventionnés, Meloni est devenue une figure de proue de la politique européenne, adoubée par deux des hommes les plus influents des États-Unis. Cette contestation s’est à nouveau manifestée de manière éclatante lorsque le MR [le parti libéral belge de centre droit] s’est abstenu lors du vote d’investiture de la nouvelle Commission européenne, en raison de la présence en son sein d’un vice- président, Raffaele Fitto, proposé comme commissaire par Meloni.
Dans l’affaire Salvini comme dans son soutien à Meloni, Musk a osé clamer haut et fort ce que de nombreux Italiens pensaient tout bas, muselés par le carcan du politiquement correct qui paralyse l’UE, orchestré par des médias aux mains de la gauche bien-pensante et même des partis du centre droit. Cependant, l’absurdité dénoncée par Musk s’est retournée contre ces magistrats politisés, qui ont franchi la ligne rouge en évoquant un « enlèvement ». Non seulement ils ont perdu leur procès, mais ils ont surtout anéanti leur crédibilité. Cette déconvenue judiciaire semble annoncer le crépuscule de l’ère du gouvernement des juges en Europe, tout en présageant la fin de la diabolisation systématique dont a longtemps pâti la droite italienne. Ce dénouement pourrait bien marquer un tournant dans la perception de Giorgia Meloni et de son parti, les Frères d’Italie.
Source : Le Pan, Bruxelles
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