J’ai vu la fin du « Monde »

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Le président d’Avocats Sans Frontières salue la récente enquête d’Eugénie Bastié dans Le Figaro consacrée au fameux quotidien du soir.


J’aurai assisté à cela. À la fin d’une impunité. D’une manière d’omerta. D’un complot du silence qui prospérait sur la crainte obséquieuse et le corporatisme. Eugénie Bastié, de la maison Figaro, aura dynamité tout cela avec ses petites mains et sa tête bien faite. Par un article joliment troussé et une belle enquête.

Je ne sais plus depuis combien de temps j’attendais cela. Depuis bien avant le 7-Octobre. L’anti-israélisme pathologique du Monde, j’ai vécu avec, je me suis construit contre. Mais le 7-Octobre est arrivé. Avec les titres quasi pornographiques du quotidien du soir, où les faux bilans du Hamas sont tenus pour le Journal officiel, et ses terroristes éliminés pour de bien gentils journalistes.

Et il y a bien sûr Benjamin Barthe. Sans vouloir me pousser du col, je ne suis pas pour rien pour sa gloire. Je ne compte plus les articles et les tweets que je lui ai dédiés. Ainsi qu’à sa Muzna d’épouse palestinienne qui chante le 7-Octobre et pleure le jour de la mort du chef du Hamas. On dira ce qu’on voudra, mais les Barthe ne sont pas des faux jetons. Lui, sur sa page X n’hésite pas à approuver d’un « Yes my friend » un post selon lequel « Israël n’apporte que la mort ». Ou à relayer du François Burgat dans le texte. Elle est sans limites connues et justifie la mort des innocents. Elle devra donc en répondre en justice, Avocats sans frontières la voulant voir reconnue coupable.

Mais le mérite insigne d’Eugénie Bastié aura été dans son intelligente enquête et ses révélations. J’ignorais l’existence du « mur de Gaza » [un ensemble de dessins et slogans violemment antisionistes affichés dans un open space au siège du Monde à Paris, ndlr], qui me rappelle un autre « mur » d’immondices d’un Syndicat de la magistrature de la même texture, que je fis condamner malgré l’opposition magistrale du parquet. J’ignorais ces remarques qui ne fleurent pas le philosémitisme exacerbé, comme lorsqu’un journaliste lance à sa juive de collègue : « C’est mal parti pour ton aliyah. » J’ignorais ceux qui confessent qu’ils ont désormais un problème avec la communauté juive. J’ignorais ceux qui désapprouvent, dans un silence gêné.

Je savais néanmoins, en fréquentant d’aucuns de la chronique judiciaire, honnêtes et talentueux, qu’un fossé générationnel les séparait de jeunes pousses insoumises et avait métamorphosé les salles de rédaction en campus faussement rebelle.

Mais le plus important est sans doute ailleurs. Dans le fait que cette enquête ait été sans crainte publiée. Cela en dit long sur la fin de la domination de l’extrême gauche médiatique. Et sur la perte du respect ombrageux que Le Monde inspirait encore il n’y a pas deux ans. Le wokisme stupide est passé par là, et la cruelle réalité de l’immigration et de l’islamisme. Cette réalité encore plus forte que l’idéologie.

Le Monde était déjà à terre avant qu’il soit tombé.

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Un commentaire

  1. Posté par Miville le

    Le Monde est le journal dont j’ai été le plus découragé très tôt. J’ai grandi dans un milieu où avec le New York Times, le Nouvel Observateur (pour les articles commentaires) et le Manchester Guardian, c’était la référence en matière de sérieux et de fiabilité, surtout en comparaison de la presse de droite populiste où j’allais jeter un coup d’oeil pour la dérision.

    Vers 1975, un événement attendu par beaucoup de lecteurs se produisit : la libération des pays de l’ancienne Indochine de la présence des armées impérialistes américaines ayant abandonné le combat. Parmi les événements les plus spectaculaires, la prise de Phnom Penh par les Khmers Rouges. Comme on sait rétrospectivement ce fut un massacre à caractère génocidaire où il s’agissait d’exterminer toutes les personnes trop instruites accusées de rendre le peuple impur d’idées et de manière de vivre.

    Bien à ce sujet précis le Monde fut tout enthousiasme, et tout déni de quoi que ce soit d’inquiétant ou de discordant, pendant quatre ans, jusqu’à la toute fin ayant résulté de l’intervention vietnamienne au Cambodge et du retour des sbires du régime Khmer Rouge aux forêts du départ de leur mouvement. Pire : un certain Jean La Couture, qui avait entretenu un immense déni de quoi que ce soit de dramatique et entretenu l’idée que le Cambodge commençait enfin un développement en passe de le propulser au rang des pays riches, travailleurs, compétents, bien nourris et organisés, se justifia d’avoir présenté un tableau complètement contraire à celui qu’il lui avait été donné de voir de ses yeux lors de ses voyages pour ne pas porter préjudice à la bien-pensance de gauche progressiste qu’il jugeait nécessaire moralement pour ne pas désespérer la classe ouvrière française composant ses ouailles, et la classe en voie de développement intellectuel par la démocratisation de l’instruction secondaire et supérieure.

    De plus bien des lecteurs invités à s’exprimer au fil du courrier avaient quant à eux reconnu l’horreur de la vie au Cambodge depuis les Khmers Rouges mais justifié leurs exactions au nom de la justice de classe mondialistes : la masse des gens ayant vécu dans la culture européenne y avaient subi un sort mérité et nécessaire surtout devant le constat fait par les écologistes que les ressources étaient trop limitées pour ne pas soumettre les peuples à ce genre d’avanies vengeresse. Les ouvriers occidentaux aussi allaient devoir subir un jour plus si lointain le même traitement puisqu’ils avaient déserté par leur conquêtes sociales immorales la vie besogneuse de leurs ancêtres du temps qu’ils rêvaient d’appauvrir les intellectuels bourgeois plutôt que de parvenir à leur vie eux-mêmes.

    Une telle débauche de mensonge et de couverture de l’inacceptable me plongea dans des moments de dépression absolue : je me suis écrié que si un journal de droite nostalgique (comme Jours de France ou le Spectacle du Monde paraissant à l’époque) du genre à trouver que Pétain ou Franco n’avaient pas eu tort sur tout avait commis le dixième de contre-vérités et d’appréciation candide l’horreur, il aurait eu la même condamnation à disparaître que Gringoire,

    Je suis Partout, et le Temps, entre autres organes de la collaboration franco-allemande des années 1940. Avec des monuments de mensonges et de contribution active au malheur du monde de la part du Monde on était aussi bien de redonner droit de vie à Je Suis Partout pour être politiquement équitable. Et ces journaux de collaboration avec l’occupant, dont la barbarie fut patente, n’ont pas commis de dixième de ce que qu’a fait le monde en matière d’encouragement au mal de la part de cet occupant : aucun n’a été jusqu’à parler du départ forcé de beaucoup de juifs et de tziganes pour la Pologne comme d’un événement encourageant, c’était plutôt des organes faisant dans la variété locale pour un lectorat cherchant à se reposer de nouvelles ne pouvant être que toutes horribles par définition.

    Je réclame pour le Monde la même clé sous la porte imposée d’autorité au canard anti-républicain, anti-prolétarien et antisémite Gringoire en 1944, et de lourdes peines pour complicité de meurtre de masse à tout journaliste couvrant de son approbation de ses paroles rassurantes des événements dont il sait pertinemment les détails sanglants pour les nier dans leur existence ou leur ampleur, semblables à celles qui furent données aux dénégateurs et laudateurs de l’holocauste nazi en 1944-45.

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