Roger Stone, vieil allié de Donald Trump: «Si nous virons la moitié des fonctionnaires, les Américains ne verront pas la différence»

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Que va faire Donald Trump de sa victoire? Le lobbyiste politique Roger Stone a répondu à quelques questions des journalistes au bout de la nuit électorale à West Palm Beach, en Floride

Dans le hall du Hilton, à West Palm Beach, en Floride, juste à côté du centre de Congrès où Donald Trump a été longtemps attendu pour délivrer son discours de la victoire, quelques supporters étaient rivés sur leur téléphone, ayant eux-mêmes de la peine à croire en la victoire aussi nette de leur candidat. Puis est arrivé Roger Stone.

Ce lobbyiste qui a travaillé pour de nombreux présidents républicains depuis Richard Nixon a été inquiété dans les enquêtes sur les soupçons de collusion entre la Russie et Donald Trump lors de la campagne de 2016. Lui aussi savourait sa revanche en répondant aux questions de quelques journalistes.

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Comment expliquez-vous l'ampleur de la victoire de Donald Trump?

Roger Stone: Les gens savaient ce qu’ils avaient sous la présidence Trump et ils ont comparé avec leur situation actuelle. Nous avions un chômage historiquement bas, de même que l’inflation ou le prix de l’essence. Donald Trump a été le seul président de l’ère moderne à ne pas avoir lancé de guerres à l’étranger. A la fin, cette élection a été un référendum contre l’administration Biden qui a été misérable.

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Justement, à propos de la guerre contre l’Ukraine, vous attendez-vous à un changement radical de politique de la part des Etats-Unis?

J’attends rien de moins qu’un respect des accords passées par les Etats-Unis à l’égard de l’Ukraine et de la Russie, notamment des mémorandums de Budapest (signés en 1994, prévoyant que l’Ukraine transfère les armes nucléaires stationnées sur son sol, en échange du fait que Moscou respecte son intégrité territoriale, nldr). Les Etats-Unis avaient alors promis de ne pas intégrer l’Ukraine dans l’OTAN. Or, c’est ce que nous faisons en nous basant sur le fantasme que Vladimir Poutine veut avaler l’Europe. Une nation noble tient ses engagements. Lors de la réunification de l’Allemagne, nous avions déjà promis qu’il n’y aurait pas d’extension de l’OTAN à l’Est.

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De nombreux opposants à Donald Trump redoutent des représailles quand il sera de retour à la Maison-Blanche. Ces craintes sont-elles justifiées?

Qui a commencé? Ce sont d'abord les démocrates qui ont instrumentalisé la justice pour inventer les crimes reprochés à Donald Trump. C’est aussi l’administration actuelle qui censure l’information. Heureusement, Elon Musk (en rachetant Twitter, ndlr) a brisé ce mur. C’était une énorme contribution. Si quelqu’un est engagé dans des activités criminelles ou est responsable de trahison, il doit être poursuivi. Ce n’est pas une vengeance mais une question d’égalité devant la loi.

Vous attendez-vous à ce que le président Donald Trump licencie le procureur spécial Jack Smith qui enquête sur l’attaque du Capitole?

Je ne peux pas parler au nom de Donald Trump. Mais il devrait laisser agir la justice. La légalité de cette nomination est contestée devant une cour de Floride. En dernier recours, cette question sera tranchée par la Cour suprême.

Selon vous, que devrait faire la seconde administration Trump différement de la première?

Je crois que le futur président a une bien meilleure compréhension de la bureaucratie permanente et non-élue de Washington et de comment elle a toujours cherché à diluer les politiques des présidents, qu’il s’agisse du démocrate Jimmy Carter, du républicain Ronald Reagan ou de Donald Trump. La vraie division n’est pas entre les républicains et les démocrates avec cette élite qui se met sur le chemin des gens ordinaires.

Est-ce que cela signifie licencier de nombreux fonctionnaires de Washington?

Si nous virons la moitié des fonctionnaires, les Américains ne verront pas la différence. Nous avons un énorme déficit et une dette gigantesque. Oui, c’est une bonne idée.

 

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