Un procès stalinien mis en place pour ruiner le RN

 

Bénedicte de Perthuis préside pendant 2 mois le procès stalinien intenté au RN.

« Qui veut tuer son chien l’accuse de la rage » (Dicton populaire).

Depuis quelques jours, Médiapart, Libération et d’autres torchons de gauche – ce qui est presque un pléonasme ! – boivent du petit lait et nous narrent avec force détails croustillants les déboires de l’ex FN, devenu RN, et de sa patronne, poursuivis pour « soupçons de détournement de fonds publics européens ». Pour eux, il est important de convaincre le vulgum pecus que le RN, non content d’être un parti « odieusement raciste, antisémite et xénophobe », est aussi une association de malfaiteurs. Ces donneurs de leçons nous ont déjà fait le coup avec François Fillon.

Certes, je ne suis pas assez naïf ou assez idiot pour croire un seul instant que Pénélope Fillon, telle l’autre Pénélope, la femme d’Ulysse, défaisait nuitamment ce qu’elle avait fait dans la journée. Elle occupait un emploi fictif, un job bidon, grassement payé par le contribuable, mais dans notre « Ripoux-blique » gangrénée, vérolée, pourrie, presque tous les députés et sénateurs se livrent à ce genre de magouille. Tout le monde le sait mais ce sont les juges – rouges ou roses – et les médias qui décident qui est excusable et qui est coupable. Certains ont le droit de taper allégrement dans le pot de confiture, d’autres non. Dans notre pays, l’indignation des bien-pensants est à géométrie variable.

On se souvient que le « Modem » de Français Bayrou a été poursuivi pour les mêmes raisons que le RN. Dans ce parti de notables centristes, ce conglomérat de transsexuels politiques, tout le monde en a croqué. Le « Modem » a été condamné à une amende de 300 000 euros, une somme ridicule au regard du montant des sommes détournées. Marielle de Sarnez a eu la bonne idée de défuncter avant sa condamnation, quant à François Bayrou, le crétin des Pyrénées, il a été relaxé « au bénéfice du doute ». A qui va-t-on faire croire que cette vieille carne politique, dont les (grandes) oreilles traînent partout, n’était pas au courant des malversations de son directeur financier ?
Ce procès bidonné n’avait qu’un but : démonter au bon peuple que tous les partis politiques sont logés à la même enseigne ; que personne n’est au-dessus des lois ; et que le procès intenté au RN n’est pas une chasse aux sorcières mais une volonté de transparence de la vie politique, une défense des sacro-saintes « valeurs républicaines » au sein d’une République qui se veut exemplaire.
Eh bien, même si Marine Le Pen pense amadouer ses juges en déclarant que son procès n’est pas politique, je pense, en espérant me tromper, que nous allons assister à un procès stalinien.

Le mercredi 2 octobre, un tableau « Excel » a été affiché sur l’écran du tribunal.
Dans des cases figuraient les noms d’eurodéputés du FN, de leurs assistants parlementaires, les dates des contrats et les montants en euros. Après avoir procédé à la lecture du très long résumé des faits reprochés au FN devenu RN, et aux 25 prévenus, la présidente de la 11e chambre du tribunal correctionnel, Bénédicte de Perthuis, a égrené les sommes des préjudices reprochés. Marine Le Pen, « 474 000 euros, pour quatre assistants parlementaires » ; Jean-Marie Le Pen (non jugé en raison de son état de santé), « 513 000 euros pour cinq assistants » ; Bruno Gollnisch, « 1,41 million d’euros »…Une paille, excusez du peu !

Procès stalinien disais-je, car ces montants – pharaoniques ! – ne correspondent pas à ceux annoncés par le Parlement européen au début de l’affaire, ni même à ceux retenus par les juges lors de l’instruction. L’institution européenne avait chiffré initialement son préjudice à près de 7 millions d’euros, en prenant en compte tous les contrats d’assistants parlementaires des eurodéputés du FN entre 2004 et 2016. Les juges d’instruction, eux, n’avaient retenu que la moitié environ – 3,2 millions d’euros – en se basant sur les contrats jugés frauduleux et donc poursuivis. Mais les chats-fourrés du tribunal révolutionnaire, sorte de Fouquier-Tinville, prennent en compte non seulement les contrats pour lesquels députés et assistants ont été mis en examen, mais aussi ceux pour lesquels les prévenus ont été entendus sans donner lieu à des poursuites. Ce qui représente…4,5 millions d’euros.
C’est ce montant astronomique qui pourrait donc être retenu contre le RN, jugé comme personne morale pour « complicité et recel de détournement de fonds publics », mais aussi contre les cinq personnes physiques jugées pour complicité : Marine Le Pen et quatre ex-trésoriers et comptables.

« Vous nous dites que vous allez faire supporter à la personne morale des contrats qui n’ont pas été mis à la charge du député et qui reviennent par la fenêtre ? », s’est offusqué Maître Rodolphe Bosselut, avocat de la défense, annonçant qu’il va déposer des conclusions à ce sujet.
« On a l’impression d’être piégés », a lancé l’un de ses confrères. La présidente, Bénédicte de Perthuis, lui a rétorqué très sèchement : « Il n’y a aucun piège. On est saisis de tous les contrats qui figurent dans le tableau de l’ordonnance de renvoi et qui relèvent du “système” de détournement mis en place par le FN avec ses assistants parlementaires. »
C’est ce montant astronomique qui va déterminer les dommages et intérêts réclamés par le Parlement européen, partie civile, ainsi que l’amende qui sera infligée au RN et aux 25 prévenus poursuivis pour complicité s’ils sont reconnus coupables.
Il faut savoir que, depuis l’affaire du compte en Suisse de Cahuzac et la loi de 2013 contre la grande délinquance financière, les sanctions peuvent être proportionnelles au montant du préjudice. Pour les personnes physiques, si celui-ci dépasse 1 million d’euros, l’amende peut être portée au double du produit de l’infraction. Soit 9 millions d’euros si le chiffrage du tribunal n’évolue pas.

Pour le RN, personne morale, l’amende encourue pour « complicité de détournement de fonds publics européens » est cinq fois plus élevée que celle encourue par des personnes physiques, ce qui correspond à 5 millions d’€. Espérons que le tribunal n’ira pas au-delà !
Le parti de Marine Le Pen joue sa survie dans ce procès stalinien car les amendes qu’on peut lui infliger menacent gravement le calendrier de son plan de désendettement. Un passif d’environ 20 millions d’ € doit être apuré d’ici à 2027, année de l’élection présidentielle. Et le système a compris qu’en 2027, malgré une mobilisation de tout « l’arc républicain », malgré les cris d’orfraie des partis politiques, des médias, des sportifs, du show-biz, etc., malgré les appels à faire barrage au fascisme, le « plafond de verre » risque de sauter ; le RN peut arriver – enfin ! – au pouvoir. On a volé à ses électeurs le résultat des européennes puis des législatives mais rien de dit qu’ils se laisseront avoir une troisième fois. Donc ce qui se joue dans cette affaire foireuse, ce n’est pas l’inéligibilité de Marine Le Pen ; ça n’a aucune importance. Elle peut être avantageusement remplacée par Bardella qui plaît aux jeunes (et aux rombières en raison de son physique de gendre idéal). Elle peut l’être aussi par la « poupée Barbie » Edwige Diaz, car un tas de gens préfèreront voter pour une shampouineuse que pour une poissarde. Bref, le RN ne manque pas de gens de valeurs donc de remplaçants potentiels.

Pour le tuer, il faut le frapper au porte-monnaie. Après tout ça a bien fonctionné pour Al Capone. Lors d’élections précédentes « on » avait donné consigne aux banques de refuser tout crédit au RN, obligeant le parti à faire appel à la Russie. Une sorte de billard à trois bandes qui allait permettre ensuite au système d’accuser le RN d’être otage de Poutine

Eric de Verdelhan

 

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