«Le Rassemblement national est obsédé par l’Algérie ! Comment voulez-vous qu’on envisage leur arrivée au pouvoir sereinement ?» À quelque 1300 kilomètres de Paris, à Alger, devant un kiosque à journaux saturé de portraits de Jordan Bardella et de Marine Le Pen , un retraité s’emporte. « Ici, personne n’a oublié 2002, Le Pen au deuxième tour de la présidentielle . Un para accusé d’avoir torturé les Algériens pendant la guerre (d’indépendance, 1954-1962, ndlr) ! Et voilà que ça recommence !»
Dans le journal El Watan, autrefois quotidien francophone de référence, unéditorialiste s’alarme : «En France, nos expatriés sont particulièrement bouleverséscar le Rassemblement national, qui milite pour des idées d’extrême droite, est auxportes du pouvoir. L’identité réelle des extrêmes droites qui ont fait de la politiquemigratoire leur fonds de commerce est clairement xénophobe. » El-Hayat, un quotidien arabophone, en est persuadé : «Il est clair que la France auraun pouvoir issu de la droite identitaire après le 8 juillet ou lors de la prochaineprésidentielle de 2027. Les Français devront tirer en les leçons, et on espère que leprix ne sera pas le sang.» Officiellement, Alger n’a pas commenté les derniers bouleversements du paysagepolitique français, mais ses relais en France, notamment la Grande Mosquée deParis, ne cessent de mettre en garde contre la vague Bardella-Le Pen.
«Tout va exploser en plein vol. Le laborieux travail pour reconstruire une relationassainie va s’effondrer», prévoit un acteur économique du bilatéral, rencontré dansune soirée chic sur les hauteurs d’Alger, et aux yeux duquel les accoladeschaleureuses entre Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune en marge du dernierG7 en Italie, largement partagées sur les réseaux sociaux, ne signifient rien. «Ce n’estqu’un feu de paille devant l’incendie qui se profile.» Dans un tel contexte,
la visite d’État en France du président Tebboune annoncée pour l’automne prochain «n’est plus envisageable» , assure un journaliste algérois en estimant que des trois pays du Maghreb, l’Algérie «est sans doute celui qui a le plus à perdre, car tout le monde sait que le RN est proche du Maroc et favorable à la solution marocaine d’autonomie pour le Sahara occidental».Mais avant le Sahara occidental, un gouvernement dominé par le RN pourrait réviser ou abroger de manière unilatérale l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968 ,comme l’a annoncé Sébastien Chenu au lendemain des élections européennes. Sur le papier, cet accord prévoyait des facilités pour la circulation, l’emploi et le séjour des ressortissants algériens sur le sol français à une époque où la France avait besoin de main-d’œuvre pour accélérer sa croissance économique. En pratique, notamment avec l’instauration d’une politique de visas, cet accord n’est plus si avantageux pour les Algériens.
Ce qui pousse un ancien diplomate à dédramatiser : «Un gouvernement RN prendra certainement des mesures symboliques pour rompre avec la politique de rapprochement avec Alger de Macron. L’Algérie s’offusquera pour la forme, mais la logique des relations État à État prévaudront. Les Algériens sont pragmatiques, regardez comment se passe la lune de miel avec Giorgia Meloni (présidente d’extrême droite du Conseil des ministres italien, ndlr) .»
Pour Khaled, un intermédiaire de la relation bilatérale, c’est toutefois sur l’aspect mémoriel que la relation bilatérale risque le plus d’être impactée. La commission franco-algérienne d’historiens, lancée par Tebboune et Macron, connaît déjà quelques difficultés en raison de l’intransigeance algérienne, en particulier sur la restitution des biens historiques. (…)
Extrait de: Source et auteur
” … un gouvernement dominé par le RN pourrait réviser ou abroger de manière unilatérale l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968”
Serait-ce ”catastrophique” pour les muzz ?
L’Algérie peut se faire du souci; elle est incapable de donner du travail à ses propres concitoyens et cela depuis 60 ans !
Les travailleurs Algériens en France sont une ressource financière importante ($$$) !