L’idéologie décoloniale. Un exemple chimiquement pur: L’exposition du Musée d’ethnographie de Genève

Sans illusion excessive, je me suis risqué à aller voir la nouvelle exposition du MEG genevois. Que dire, sinon que c'est un exemple chimiquement pur - d'ailleurs explicitement revendiqué- de l'idéologie décoloniale et indigéniste qui s'est emparée des musées d'ethnographie un peu partout en Occident. D'un bout à l'autre du parcours, c'est une pesante démonstration pour tenter de persuader le visiteur que l'homme blanc est par essence un pillard, un raciste, un esclavagiste, un tortionnaire, un colon avide - bref un salaud de la pire espèce et que les collections constituées dans ce qu'on l'on appelait autrefois des musées sont les témoignages accablants de ses crimes. Par opposition les peuples dits premiers ou traditionnels sont décrits comme vivant dans des sociétés paradisiaques en parfaite harmonie avec mère Nature et avec leurs semblables avant l'arrivée dévastatrice de l'homme blanc. A l’appui de ce propos, il y a l’inévitable concours de l’art  soi-disant contemporain, dans le cas particulier aussi ridicule que sans intérêt. Nos musées seraient-ils en train de devenir des centres de rééducation progressiste entre ressentiment et culpabilisation ? Payés avec nos impôts bien sûr et le soutien enthousiaste d’une mairie de Genève vert foncé…  Quand aux rares objets présentés, foin d’ethnographie véritable, foin des éléments esthétiques dont nos meilleurs  peintres et  sculpteurs modernes se sont inspirés ( sans doute aujourd’hui Picasso, Matisse ou Modigliani seraient accusés « d’appropriation culturelle » ?) .  Le seul regard autorisé est le regard moral, celui que l'on porte sur les preuves à charge lors d'un procès. Du reste je trouve que l'expo aurait pu s'intituler Le Procès. Nous faisons face à l’offensive d’un puritanisme d’un nouveau genre qui serait risible s’il n’était dangereux car il s’agit d’une arme mentale braquée sur l’histoire de notre pays. Seule – très maigre- consolation l'entrée est gratuite. Et comme l’on sait, ce qui ne coûte rien ne vaut  rien…

 

Charles d’Espeville, 23 mai 2024

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