Étude Ifop pour la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais et la DILCRAH réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 29 mai au 3 juin 2019 auprès de 3 013 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Le film du réalisateur belgo-marocain « Amal, un esprit libre », sort en France le 17 avril et traite sans fard de la radicalisation islamique de lycéens, de leur prosélytisme et des menaces qu’ils font peser sur les autres. Hélas, même si sa diffusion est importante, si la presse en parle, si les avant-premières se passent bien, tout le monde n’aura pas la possibilité de voir ce film essentiel… certains patrons de salles ayant tout simplement refusé de le programmer.
« On reçoit tellement de films, il faut bien faire des choix. » C’est en substance les arguments de certains directeurs de salles de cinéma pour ne pas programmer le 17 avril, jour de sa sortie nationale, le film Amal, un esprit libre du réalisateur franco-marocain Jawad Rhalid.
Pour résumer, Amal, c’est le prénom d’une prof de français d’un quartier de Bruxelles qui se rend compte du harcèlement et des pressions religieuses que subit Mounia, l’une de ses élèves, accusée par d’autres d’être lesbienne, tatouée et de ne pas se voiler à la sortie du lycée. Une manière de vivre « à l’occidentale » que ne supporte pas Jalila, adolescente endoctrinée par un iman affilié aux Frères musulmans, et pour qui tout plaisir est « haram » et qui entend imposer aux autres ses convictions religieuses. Face à cette ado butée et ses comparses se dresse une prof : Amal, elle-même de culture musulmane. Une femme qui n’est pas du genre à baisser les bras, qui n’a pas renoncé à ouvrir les jeunes esprits à la différence, au respect d’autrui, à la laïcité et aux règles du vivre-ensemble. Une fiction qui se déroule à Bruxelles, mais toute ressemblance avec des faits réels n’est pas une simple coïncidence.
Bande d’annonce
Cinéma : "Amal un esprit libre", l'histoire d'une enseignante bruxelloise face à la radicalisation au sein de son lycée pic.twitter.com/GJTYFrs59A
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Dans un entretien donné à Charlie, le 3 avril dernier, le réalisateur Jawad Rhalid expliquait comment était née l’idée d’Amal, un esprit libre : de rencontres avec des professeurs et des élèves lors des projections de son précédent film Au temps où les Arabes dansaient, un documentaire sur les artistes et leurs difficultés à s’exprimer dans un contexte de montée en force de l’intégrisme islamiste. En aparté des débats lors des projections, les profs venaient confier à Jawad leurs difficultés à parler de sujets devenus sensibles : la liberté, la sexualité, les principes républicains, la laïcité…
Et puis, durant le tournage de cette œuvre cinématographie forte, percutante, essentielle même, il y a eu la décapitation de Samuel Paty. Et puis lorsque le film était bouclé, il y a eu l’assassinat de Dominique Bernard. Et puis, pendant les avant-premières – et lorsque nous avons rencontré Jawad Rhalid -, il y a eu ces proviseurs menacés à Paris et en région parisienne. Et après encore, Samara passée à tabac à Montpellier parce que, comme Mounia dans le film, elle se teignait les cheveux et s’habillait à l’européenne. Et aussi Shemseddine, 15 ans, massacré à mort à Viry-Châtillon par deux frangins parce qu’il avait osé parler à leur sœur. Et puis, plus récemment encore, ces deux hommes d’origine algérienne, l’un décédé, l’autre gravement blessé, victimes d’agression au couteau à Bordeaux par un fondamentaliste qui leur reprochait de boire de l’alcool, le dernier jour du ramadan…
La liste des victimes de la folie meurtrière des cinglés d’Allah n’en finit pas de grossir. Et encore ne peut-on citer que celle dont on entend parler. Quand la croyance poussée jusqu’au paroxysme devient violence et tue ceux qui osent contester son ordre moral intégriste.
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