Publié par Guy Millière le 5 janvier 2024
Des membres de familles d’otages israéliens ont demandé aux membres de la Croix rouge d’exiger du Hamas que des médecins ou infirmiers de la Croix rouge puissent rendre visite aux otages retenus prisonniers, et qui sont en grand danger. La Croix rouge n’a pas essuyé un refus : elle a refusé de présenter la demande au Hamas. Ses représentants présents à Rafah ont répondu que la Croix rouge entendait être “neutre”.
Binyamin Netanyahu a demandé la même chose plusieurs fois. En vain. Le 25 décembre dernier, il a rencontré la directrice de la Croix rouge internationale (une certaine Mirjana Spoljaric) et a voulu lui donner une boite de médicaments indispensables à la survie de certains otages dont le traitement a été interrompu par l’enlèvement et la séquestration subis, et il a demandé à cette charmante femme de tout faire pour que le Hamas transmette les médicaments aux otages concernés.
Mirjana Spoljaric a, bien sûr, refusé catégoriquement.
La Croix rouge accepte tout juste de réceptionner les otages libérés par décision du Hamas, et c’est ce que la Croix rouge a fait pendant la phase où des otages israéliens ont été libérés, et la Croix rouge tient apparemment à garder de bonnes relations avec le Hamas, et surtout à ne pas le froisser. Ses relations avec Israël lui important, à l’évidence, beaucoup moins. Ce comportement est une trahison de l’esprit qui était celui de la Croix rouge au moment de sa fondation en 1863.
Dois-je dire que cela n’a rien de surprenant ? Si la Croix Rouge a intégré à ses structures depuis longtemps le Croissant rouge, qui est son équivalent en territoire musulman, elle a très longtemps refusé que le Magen David Adom israélien lui soit affilié, arguant que l’étoile de David ne pouvait être considérée par elle comme un signe acceptable : cela a changé en 2006. Mais les relations entre Croix rouge et Magen David Adom restent difficiles. Et pendant des années la politique de la Croix rouge pouvait être définie de cette façon : le croissant islamique, oui, l’étoile de David juive, non.
Mais il y a infiniment plus grave, et pendant la Deuxième Guerre Mondiale la Croix Rouge s’est conduite de manière monstrueuse et sa pseudo neutralité de l’époque a montré qu’elle pouvait se faire complice de l’abjection. Dès 1939, la Croix Rouge a déclaré qu’elle était “suisse et neutre”, et que les persécutions antisémites en Allemagne étaient du ressort de la “politique intérieure allemande”, avec laquelle la Croix Rouge n’entendait pas interférer.
Tout en sachant ce qui se passait dans les camps de concentration nazis, et tout en ayant appris ce qui se passait dans les camps d’extermination, la Croix rouge a gardé le silence, et a même osé déclarer que les Juifs n’étaient “pas traités différemment” des autres prisonniers ! La branche américaine de la Croix Rouge n’a cessé, jusqu’au moment où la libération des camps a commencé, de publier des bulletins disant que les nazis traitaient “globalement bien” tous leurs prisonniers.
L’explication donnée par la Croix Rouge après la guerre a été que garder le silence et ne pas dire la vérité lorsqu’elle s’exprimait était nécessaire pour pouvoir continuer son “travail humanitaire”. Quel “travail humanitaire” peut-on prétendre accomplir à proximité des chambres à gaz et des fours crématoires ?
Les nazis avaient construit un camp destiné à tromper les visiteurs de pays neutres, le camp de Theresienstadt, et la Croix rouge a visité ce camp, en a ramené des photos, et s’est faite ainsi complice de la propagande mensongère nazie.
En 1937, pour montrer sa docilité, la Croix Rouge internationale a nommé à la tête de la Croix rouge allemande un monstre fanatique, proche de Heinrich Himmler, Ernst-Robert Grawitz, général de la Schutzstaffel (SS), qui, sachant ce qui l’attendait s’il était tombé aux mains des troupes américaines, s’est suicidé au moment où Hitler lui-même s’est suicidé dans son bunker. Ernst-Robert Grawitz a, de 1937 à 1945, supervisé divers plans d’extermination, et il a supervisé aussi les expérimentations sur l’être humain, telles celles pratiquées par le docteur Mengele. Très “humanitaire” tout cela !
La Croix Rouge a tenté de se racheter dans les années 1950, et le monde occidental a largement choisi de ne pas insister sur la dimension collaborationniste de la Croix Rouge pendant la Deuxième guerre mondiale.
Son comportement si longtemps vis-à-vis du Magen David Adom montre qu’elle ne s’est pas pleinement rachetée. Son comportement aujourd’hui face aux otages juifs israéliens, face au gouvernement israélien, et face au Hamas, montre qu’elle continue à trahir l’esprit qui était le sien au temps de sa fondation et qu’elle n’est pas une organisation fréquentable.
Elle n’est pas la seule organisation infréquentable, et ce doit être dit.
L’Organisation des Nations Unies ne vaut pas mieux, et ne dit aucunement le droit international, comme cela s’écrit trop souvent. Elle l’insulte et l’abolit. Elle fut digne de respect au moment de sa fondation. Elle a vite dérivé.
Elle est devenue dès les années 1960 un club de dictateurs et de tyrans au sein duquel les démocraties sont très minoritaires. Ses décisions les plus ineptes et les plus abjectes peuvent être bloquées au sein du Conseil de Sécurité, par l’un des membres permanents, mais lorsqu’il s’agit d’Israël, seuls les Etats-Unis usent de leur droit de veto et respectent encore les valeurs éthiques occidentales. La France, en général, montre surtout la lâcheté de ses gouvernants successifs. Le Conseil des droits de l’homme, instance dans laquelle siège une majorité de régimes criminels ne voit, en général, qu’un seul pays qui viole les droits de l’homme : Israël, bien sûr. Et ce conseil devrait être appelé Conseil contre les droits de l’homme. Les Etats-Unis avaient quitté ce conseil indigne et frelaté sous Donald Trump, l’administration Biden les y a replacés.
Israël commence à refuser l’entrée de membres des Nations Unies en Israël. C’est pleinement justifié. Il y a un poste de “rapporteur spécial des Nations Unies sur les territoires palestiniens occupés”. Le nom du poste est lui-même une ignominie : il n’y a pas de “territoires palestiniens occupés”. Gaza a été libre de toute présence juive entre 2005 et octobre 2023. La Judée-Samarie n’a jamais été un “territoire palestinien”. Les territoires concédés à l’entité terroriste appelée Autorité Palestinienne en Judée-Samarie sont occupés par elle, pas par Israël. Le reste de la Judée-Samarie n’a pas de statut définitif, et n’est aucunement “palestinien”.
Il est logique que la personne chargée d’occuper ce poste ignoble soit elle-même ignoble. L’occupante du poste actuelle est une juriste italienne gauchiste pro-Hamas, favorable au terrorisme, et résolument antisémite, Francesca Albanese.
Dans plusieurs de ses discours récents, Binyamin Netanyahou a dit que le combat présent d’Israël était celui de la civilisation contre la barbarie. Ses mots sont pertinents. Israël combat la barbarie absolue, la Croix Rouge se fait complice de la barbarie absolue, et ce n’est pas la première fois, non. L’ONU est complice de la barbarie absolue depuis longtemps.
Les dirigeants européens en demandant un cessez-le-feu immédiat s’efforcent de sauver le Hamas. Ils financent le terrorisme qui tue des Juifs en finançant les mouvements “palestiniens”, et voudraient la création d’un Etat terroriste antisémite en Judée-Samarie. Ils sont eux aussi complices de la barbarie.
Les Etats-Unis sous Biden ne tournent pas totalement le dos aux valeurs éthiques occidentales dont ils ont été si souvent les principaux défenseurs, la majorité du peuple américain ne l’admettrait pas, mais l’administration Biden se rapproche peu à peu des lamentables positions européennes.
Le retour de Trump à la Maison Blanche est d’une urgence absolue. C’est bien plus que l’Amérique qu’il s’agit de sauver.
© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.
source: https://www.dreuz.info/2024/01/la-croix-rouge-est-elle-antisemite-290628.html
L’article de Guy Miilière est un exemple d’inversion accusatoire. Il feint d’ignorer le résultat des recherches des “nouveaux historiens” de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah présidée par David de Rothschild et Serge Klarsfeld. L’un de ces historiens, Christophe Tarricone, a fait le point sur l’état actuel de la recherche dans un entretien publié par la revue Guerres & Histoire (No 63, oct. 2021, p. 10-11).
Question : « Pourquoi insistez-vous sur la nécessité de remplacer l’expression “camp d’extermination” par celle de “centre de mise à mort” » ?
Réponse : « Christophe Tarricone explique que l’expression “camp d’extermination” n’a jamais été utilisée par la SS. La notion de “camp” est impropre et elle favorise la confusion entre l’internement concentrationnaire et la politique d’anéantissement. Les nazis n’ont pas eu besoin de faire entrer les Juifs dans de grands camps pour les assassiner. La majorité d’entre eux sont mis immédiatement à mort dans des sites spécialisés, de dimensions réduites, qui fonctionnent indépendamment des camps et avec des objectifs différents.
En outre, il existait en URSS au moins une demi-douzaine d’autres sites de massacres à grande échelle qui ne ressemblent en rien à des camps : les bois de Ponar et les forts de Kaunas, en Lituanie, la forêt de Rumbula en Lettonie, celles de Maly Trostenëts et Bronnaya Gora, en Biélorusse, et d’autres encore. »
A ma connaissance Christophe Tarricone n’a pas eu à subir les foudres de la LICRA après avoir déclaré que les camps d’extermination n’existaient pas.