Qui est Claudine Gay ?
Claudine Gay est née en 1970 à New York, dans une famille américaine d’origine haïtienne. Son doctorat de Harvard, l’université de Boston, en poche en 1997, elle devient politologue. Doyenne de la faculté des arts et des sciences de Harvard de 2018 à 2023, Claudine Gay est nommée présidente de cette prestigieuse université le 1er juillet 2023. C’était la 30e à s’installer à ce poste, mais la première afro-américaine.
Pourquoi a-t-elle démissionné le 2 janvier ?
Claudine Gay est accusée de complaisance envers les propos antisémites tenus sur le campus de Harvard. Il lui est également reproché sa déclaration lors de son audition devant le Congrès des Etats-Unis le 5 décembre dernier. Cette commission intitulée « Tenir les dirigeants des campus responsables et lutter contre l’antisémitisme » s’était déroulée avec les présidents de Harvard, du MIT et de l’Université de Pennsylvanie. Elise Stefanik, représentante républicaine de l’État de New-York, lui avait posé la question suivante : « À Harvard, l’appel au génocide des juifs viole-t-il les règles de Harvard en matière d’intimidation et de harcèlement ? » Ce à quoi elle avait répondu : « Cela peut être le cas, selon le contexte. » Elle a fini par condamner la barbarie du Hamas, mais beaucoup trop tard. De plus, elle est accusée d’avoir plagié certaines parties de son doctorat.
Quels sont ces propos antisémites professés sur le campus ?
Trois jours après l’attaque du Hamas le 7 octobre, 34 associations étudiantes du campus de Boston avaient signé une tribune pour incriminer Israël : « Nous, les organisations étudiantes soussignées, tenons le régime israélien pour entièrement responsable de toute la violence qui se déroule. Les jours à venir nécessiteront une prise de position ferme contre les représailles coloniales. Nous appelons la communauté de Harvard à prendre des mesures pour mettre fin à l’anéantissement en cours des Palestiniens. » D’autres propos ambigus tels que « From the river to the sea, Palestine will be free » (De la rivière à la mer, la Palestine sera libre), qui sous-entendent la disparition d’Israël, avaient également étaient prononcés sur le campus.
Est-elle la seule présidente d’université incriminée ?
La présidente de l’Université de Pennsylvanie, Elizabeth Magill, a démissionné le 9 décembre, quatre jours après sa comparution devant le Congrès, où elle a semblé éluder la question de savoir si les étudiants qui appelaient au génocide des Juifs devaient être punis.
Depuis l’annonce de la démission de Claudine Gay, la pression se porte désormais sur la présidente du MIT, Sally Kornbluth. Le milliardaire Bill Ackman, âgé de 57 ans, patron du hedge fund Pershing Square et ancien élève de Harvard, a tweeté « Et tu Sally ? », le 2 janvier, comme pour inciter la dernière présidente mise en cause à remettre sa démission. Le même jour, un porte-parole du MIT interrogé sur la démission de Claudine Gay a déclaré que « la direction reste concentrée sur le travail du MIT ».
Qui a exigé son départ ?
Plus de 70 parlementaires, dont deux démocrates, ainsi que des anciens étudiants et des donateurs de renom avaient réclamé le départ de Claudine Gay. Parmi ces donateurs, Bill Ackman s’est emparé du sujet sur son compte X : « L’antisémitisme a explosé sur le campus alors que les manifestants qui violaient les propres codes de conduite de Harvard étaient enhardis par le manque d’application des règles de Harvard », rappelle-t-il sur son compte X au lendemain de l’annonce de la démission de Claudine Gay. « J’ai appris que la cause profonde de l’antisémitisme à Harvard était une idéologie qui avait été promulguée sur le campus, selon un cadre oppresseur/opprimé, qui constituait la matrice intellectuel derrière les manifestations, contribuant à générer des discours de haine anti-israéliens et anti-juifs et le harcèlement », déclare Bill Ackman. Avant d’ajouter : « J’ai réalisé que j’ignorais tout du mouvement “Diversité Égalité Inclusion”, un mouvement puissant qui a imprégné non seulement Harvard, mais aussi le système éducatif dans son ensemble. »
Quel a été le rôle des politiques dans la démission de Claudine Gay ?
Vivek Ramaswamy, candidat aux primaires républicaines, a également soutenu Bill Ackman dans sa volonté de faire renvoyer la présidente de l’université. A travers la présidence de Claudine Gay, c’est le système de manière plus large que le candidat républicain a incriminé : « Ce n’est pas seulement la montée de l’intersectionnalité qui a propulsé Gay au sommet de Harvard. Il s’agit d’un changement culturel plus profond dans notre pays, qui favorise les bureaucrates au détriment des créateurs, et des administrateurs au détriment des intellectuels, et qui a infecté presque toutes les grandes institutions de la vie américaine. Nous passons à côté du point le plus profond si nous nous concentrons uniquement sur la dimension race/genre/DEI, qui est autant un symptôme qu’une cause sous-jacente du problème. »
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