01/12/2023
15/10/2023
05/10/2023
Eugénie Bastié, dans son dernier essai, appelle ce phénomène « la dictature des ressentis ». Elle y raconte comment, par le seul fait de convictions exprimées, elle s’est trouvée mise en accusation au tribunal médiatique (ce qui est malheureusement la coutume) mais aussi dans les ordres protégés, notamment ceux de l’amitié (ce qui est tout à fait inquiétant). Le motif d’inculpation ? « Ta pensée me fait souffrir. » La conversation civique se trouve ainsi entravée, avant même d’avoir commencé, par les nouvelles règles d’inclusion, ces bâillons qui empêchent toute expression pouvant être jugée comme blessante. Le paradoxe est que ceux qui pleurnichent sont aussi impitoyables avec les autres que prévenants envers eux-mêmes. Dans une logique folle de purification, ils ont fait entrer la politique dans les moindres recoins de la vie privée.
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Face à cette tyrannie, Eugénie Bastié oppose la liberté qu’offrent la langue, la pensée, le combat des idées, les inquiétudes de l’âme et les admirations fécondes. Pour ce faire, après une belle introduction très personnelle, elle propose un choix des différents travaux de sa vie de journaliste au Figaro. Armée de sa plume incisive, elle commence par déconstruire les déconstructeurs. Voici Bourdieu et son jargon, Geoffroy de Lagasnerie et sa prétention – « avec lui l’inflation sur le melon va atteindre des records » –, Paul B. Preciado, l’égérie trans « qui croit qu’il est la pointe avancée de l’Histoire, alors qu’il n’est que l’arrière-garde de la décadence ». Le wokisme, le néoféminisme, l’antiracisme devenu fou n’ont pas de secret pour elle. Ils lui fournissent même un matériau précieux pour forger ses chroniques.
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