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La réunion illustre l’attention portée par les milieux du renseignement aux membres de la communauté du Nord-Caucase. “Il y a une préoccupation à l’endroit des islamistes de la communauté tchétchène. C’est une filière de gens jeunes, plutôt intelligents et souvent très radicalisés”, confirme un dirigeant du renseignement français.
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Dans sa note, la DGSI explique que la diaspora nord-caucasienne est “constituée de 20 000 à 40 000 individus”. Deux vagues d’arrivées sont identifiables, rythmées par les deux guerres d’indépendance contre l’armée russe, de 1994 à 1996 et de 1999 à 2009. “La diaspora n’a jamais été unifiée. Il y a toujours eu des clans politiques, et surtout un rapport différencié entre les différentes générations, explique néanmoins Laurent Vinatier, spécialiste du monde post-soviétique et auteur de la thèse sur l’exil européen des Tchétchènes entre 1997 et 2007. La première génération arrivée a un rapport beaucoup séculier à la religion, ce qui est moins le cas de la suivante : on observe une rupture entre certains qui voient la guerre sous le prisme nationaliste, et d’autres sous celui de la religion.” L’antiterrorisme français estime que 150 individus nord-caucasiens se trouvent aujourd’hui dans les filières djihadistes en Irak et en Syrie. La Tchétchénie a même connu au milieu des années 2000 un émir autoproclamé, Dokou Oumarov.
“Il y a dix ans, il y avait 17 000 Tchétchènes réfugiés avec l’asile politique alors qu’ils faisaient des allers-retours pour combattre dans l’émirat du Caucase. Nous avions écrit à Beauvau pour faire changer les règles et ne plus admettre”, raconte un ancien haut fonctionnaire du renseignement intérieur. Un attentat braque alors déjà la lumière sur la radicalisation d’une partie de la jeunesse exilée du Nord-Caucase.
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Désireux malgré tout d’endiguer la radicalisation de la jeunesse tchétchène, Zauberk Goulaev a proposé il y a quelques semaines son propre plan d’action à la préfecture. L’ancien officier de police entend s’occuper des jeunes radicalisés lui-même, en tentant de raisonner les éléments les plus inquiétants de la diaspora. Avec Bart Masho, Djamboulat Souleimanov prétend procéder de la même manière. “Plusieurs fois, mon père est parvenu à calmer des situations dans les familles tchétchènes que la police française n’était pas arrivée à arrêter”, assure sa fille. Une gestion communautaire qui fait bondir un ancien membre de cabinet à Beauvau devenu préfet : “C’est insensé, s’indigne-t-il. La police travaille avec des relais au sein des communautés certes, mais ne leur en délègue pas la gestion. C’est totalement contraire à la conception française de l’intégration.” De fait, les profils des personnes menant ces initiatives sont parfois troubles. Parmi les membres de la diaspora spécialistes de la déradicalisation et membres de son association, Djamboulat Souleimanov nous a notamment dirigés vers… un homme interdit de territoire en Suisse et à Monaco, pour islamisme.
Merci à Jj.
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