Nora Bussigny : « les militants wokes ont une recherche imminente de pureté, ils sont persuadés de faire le bien »

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Nora Bussigny est journaliste d’investigation et collabore avec plusieurs médias tels que Le Point, Factuel ou Marianne. Son enquête en immersion dans les milieux militants, Les Nouveaux Inquisiteurs est son troisième ouvrage.

 

Contrepoints : Bonjour Nora Bussigny. Qu’est-ce qui vous a incitée à faire cette infiltration et à écrire ce livre ? Quelles sont les questions que vous vous posiez, et avez-vous trouvé des réponses à ces questions ?

Nora Bussigny : Ce qui m’a poussé à me dire que l’immersion était la meilleure méthode, c’est que coup sur coup j’ai mené deux enquêtes, une pour Marianne et une pour Le Point. La première était à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2022. J’ai enquêté sur des femmes qui ont été tabassées car considérées comme transphobes. Cette information, je l’apprends après, car je suis journaliste et qu’elles m’ont prévenu. Mais ça paraît tellement antinomique que des femmes frappent d’autres femmes car Terf  lors de la Journée internationale des droits des femmes que notre première réaction, c’est de ne pas y croire ! Or, c’est le quotidien de beaucoup de militantes, et je me suis dit que ce serait intéressant de le vivre et de pouvoir le raconter. Pour Le Point, j’ai échangé avec des anciens militants intersectionnels qui en étaient revenus, car ils avaient été marqués par ce qu’ils avaient vécu, c’est-à-dire cancel, rejetés, menacés, insultés…

Et à chaque fois que je récupère les informations après-coup, je n’arrêtais pas de me dire que ce serait d’autant plus intéressant de pouvoir le vivre et le raconter.

Je lisais beaucoup d’essais sur la question, notamment l’excellente note de Pierre Valentin sur le wokisme pour la Fondapol, mais à chaque fois je me disais que, aussi brillant que ce soit, il manque de ce qui se passe exactement dans les milieux militants. Or, on ne peut le vivre qu’en étant soi-même militant.

Enfin, plus personnellement, j’aime beaucoup le journalisme d’immersion car il me paraît être le plus concret. Je suis d’ailleurs une grande lectrice de ce genre de journalisme, il y a évidemment la figure de Nellie Bly, mais en contemporains je pense par exemple à Geoffroy Le Guilcher et son Steak Machine.

J’ai donc proposé le projet à mon éditeur, à qui ça a tout de suite plu.

Ensuite, pour répondre à votre deuxième question sur « qu’est-ce que j’imaginais au début »… J’imaginais que j’allais être très sûre de moi tout du long, que j’allais être dans une indignation constante à recueillir la moindre information pour le livre, mais je ne m’attendais pas du tout à ce que ça m’atteigne autant, que j’allais moi-même voir des changements au niveau psychologique. C’est pour cette raison que j’ai ensuite décidé d’incorporer dans le récit des séances avec un psy spécialisé de la question pour suivre ces changements.

J’avais effleuré cette question de la psychologie lors de mes rencontres avec les anciens militants. Je les avais trouvé très paranoïaques, très marqués, très anxieux… Par exemple, ils cherchaient toujours à relire chacune de leurs citations dans mes articles, ils pesaient chacun de leurs mots par peur que ce soit mal interprété. Mon immersion m’a rapidement fait comprendre pourquoi ils étaient ainsi…

L’autre chose à laquelle je ne m’attendais pas, c’est le degré de radicalité et d’extrêmisme de ces militants. C’est pour cela que, contrairement à Pierre Valentin ou Samuel Fitoussi, qui ont récemment publié des ouvrages sur le sujet du wokisme, je ne tiens pas tant que ça au terme woke, et je ne voulais d’ailleurs pas qu’il soit dans le titre du livre. Je pense que le terme est malheureusement galvaudé, qu’il est considéré par beaucoup, dans la gauche républicaine, comme un terme d’extrême droite, de réac…  Mais surtout parce que ces milieux sont surtout des milieux d’extrême gauche, et qu’il me semble plus pertinent de les nommer ainsi, car c’est ce qu’ils sont : des mouvements extrêmistes qui sont antifa, antipolice… Et je pense qu’on perd beaucoup de lecteurs à employer ce terme, notamment des gens en province pour qui wokisme ne veut rien dire.

 

Contrepoints : Sans faire de psychologisation à outrance, avez-vous constaté une récurrence de certains traits psychologiques, de traits de caractères chez les militants wokes ? En vous lisant, on a parfois l’impression que la politique est pour certains un moyen de répondre à des problématiques plus personnelles ?

Nora Bussigny : Il y a une grosse perte d’identité, et paradoxalement un repli identitaire très fort. Ce sont des personnes qui se cherchent, qui sont incohérentes dans leur lutte. Je fais très attention à ne pas pathologiser car je ne suis pas psy, mais ce que je peux dire néanmoins, c’est que beaucoup d’entre eux sont soit autodiagnostiqués, soit diagnostiqués par des psys : j’en air rencontré beaucoup qui me disaient « je suis bipolaire, je suis autiste, je suis sous traitement… »… En plus, ça fait partie de leur identité, par exemple, sur leur bio twitter, c’est indiqué, on le voit facilement.

Donc je ne dirais pas qu’ils le sont tous, mais beaucoup le revendiquent.

 

Contrepoints : Dans votre immersion, vous donnez à voir et à étudier la figure du militant politique radical, et ici, spécifiquement celle du militant woke. Ce qui frappe le plus dans votre récit, c’est la contradiction entre la vertu affichée de manière ostensible par leur discours, et la réalité de leurs actions et de leurs comportements. D’un côté, ils prônent une tolérance sans limite, et de l’autre ils font constamment preuve d’une absence totale de tolérance et d’empathie à l’égard de leurs adversaires politiques. Comment expliquez-vous cette contradiction, vous qui avez été au contact de ces militants ?

Nora Bussigny : Vous l’avez déjà très bien dit. Et pour moi, c’est exactement le titre du livre, et je dis sans prétention que je le trouve très bon, car ce n’est pas moi qui l’ai trouvé, mais mes éditeurs. Comme je vous disais je ne voulais pas le terme woke dans le titre, et je pense que de parler de « nouveaux inquisiteurs », c’est exactement le bon terme : j’assistais à une nouvelle inquisition.

Il y a une recherche imminente de pureté, ils sont persuadés de faire le bien. Et à côté, ils s’adonnent parfois à une grande violence, à des comportements haineux et/ou discriminants.

Comment expliquer ce paradoxe, cette contradiction ? Il faut revenir, je crois, à la question de l’identité. Le militantisme n’est que leur identité, ils se gargarisent d’agir pour le bien commun, avec un B majuscule. Ça donne lieu à des réactions souvent très manichéennes, et à une lutte constante contre l’ennemi. Il y avait beaucoup de paranoïa de la part de ces militants, une peur folle d’être soi-même rejeté car il y a un grand morcellement des luttes dans ces mouvements militants. Donc cette peur du rejet fait qu’ils avancent sans cesse avec le besoin d’afficher ostensiblement leur pureté militante, et en même temps ils surveillent constamment que les autres agissent correctement, selon les codes acceptés. Sauf que ces codes changent tout le temps, donc ils ne sont jamais à l’abri d’être dépassés et de devenir eux-mêmes les cibles à abattre.

Une chose qui m’a marquée, c’est l’utilisation constante du terme « problématique », qui dit beaucoup de ce morcellement des luttes et des mécaniques d’exclusions qui sont à l’œuvre.

 

Contrepoints : Vous interrogez également des militants qui ne se reconnaissent pas dans ce néo féminisme identitaire et tiennent à défendre les causes des minorités dans un paradigme universaliste. Pourtant, même ces derniers sont totalement exclus des mouvements wokes, et sont parfois considérés comme leurs premiers adversaires. Comment expliquez-vous cela, est-ce parce que la révolution finit toujours par dévorer ses propres enfants ? Ou simplement est-ce la manifestation des limites et contradictions inhérentes à l’intersectionnalité militante et à l’obsession victimaire ?

Nora Bussigny : Je vais même aller plus loin : je pense qu’il y a un aspect sectaire. On sait que le propre d’une secte, c’est qu’il est très facile d’y entrer, très difficile d’en sortir. À partir du moment où on en sort, on est le nouvel ennemi.

Dans l’islam radical, il existe une mouvance qui fait qu’on en veut beaucoup plus aux musulmans qui ne pratiquent pas un islam rigoriste, qu’aux kouffar, c’est-à-dire les incroyants.

J’ai constaté une logique similaire dans ces milieux militants. Et c’est pour ça que j’ai passé un an à culpabiliser ! Parce que, comme on passe notre temps à nous interroger sur des questions de privilèges, d’oppression, dès que l’on va faire un petit pas de côté, on devient forcément l’ennemi à abattre.

Enfin, je vais dire quelque chose de très orwellien, mais ce qui est le plus efficace pour réunir les gens, c’est d’identifier un ennemi commun. Et dans un contexte de morcellement des luttes, il est encore plus facile de forger un sentiment de « commun » et de « solidarité » en s’en prenant à un ennemi commun.

C’est pour cette raison que je voulais inclure dans mon enquête les militants universalistes, car je ne voulais pas dire que c’est tout le militantisme qui est à jeter. Après une année de plongée dans un monde de démesure, de radicalité, je voulais faire l’éloge de la mesure.

 

Contrepoints : Dans le livre, vous faites part aux lecteurs de vos moments de doutes, de vos inquiétudes quant à la sortie de l’ouvrage, notamment celles d’être catégorisée comme une énième essayiste antiwoke empreinte de panique morale, et donc d’être « cancellée » ce qui pourrait vous handicaper pour vos futurs projets littéraires. Maintenant que le livre est sorti, qu’en est-il ?

Nora Bussigny : Comme le dit Dewey (personnage de la série Malcolm), « je ne m’attendais à rien mais je suis quand même déçu » !

Plus sérieusement, je pense avoir été un peu naïve, car je me suis dit qu’ils ne pourraient pas me faire subir un tel harcèlement en tant que femme. Mais rien que là, en disant cela, je vois que suis encore un peu dans une forme « d’emprise », même si ça n’a rien à voir avec l’emprise des victimes de violences conjugales, j’en ai bien conscience. J’ai fait une conférence pour le Printemps Républicain à Sciences-Po récemment, et une étudiante m’a dit « on a l’impression que vous êtes encore un petit peu dans une sorte d’emprise ». Et c’est vrai que je fais encore très attention aux mots que j’emploie pour ne pas offenser, car quand on fait ça pendant un an, on adopte forcément des réflexes !

Mais pour recentrer sur votre question, il est vrai que j’ai entendu pendant un an des militants et militantes qui se targuent de lutter et de sensibiliser contre le cyberharcèlement. Et ce sont ces mêmes personnes, depuis la sortie du livre, qui m’ont fait vivre un cyberharcèlement massif ! Par exemple, en raison des menaces dont je fais l’objet, avec mon éditeur, nous avons du suspendre toute rencontre en librairie alors même que le livre rencontrait un franc succès… Les moqueries et les critiques, à la limite ça ne me dérange pas, mais là c’était autre chose. Par exemple, on utilisait mon visage que l’on détournait dans des montages.

Bref, je ne m’attendais pas, peut-être par naïveté, à en faire les frais.

 

Contrepoints : Dans le livre, vous expliquez que pendant l’écriture, vous vous trouvez radicale et plutôt sarcastique. J’ai éprouvé, à la lecture, un sentiment tout à fait opposé : je trouve qu’on sent à quel point vous êtes presque obsédée par l’idée de ne pas caricaturer ceux que vous observez, de faire preuve d’une certaine forme de générosité dans l’analyse et la critique, de vous remettre en question, ce qui rend l’ouvrage, si on le compare avec d’autres pamphlets antiwoke, très nuancé et peu violent. Pourquoi était-ce important pour vous de ne pas caricaturer les gens et les idées qui sont au cœur de votre enquête ? Est-ce que vous vous êtes parfois dit que peut-être vous vous trompiez, qu’en fait ces militants avaient raison, que vous étiez du « mauvais côté de l’histoire » ?

Nora Bussigny : C’est une très bonne question… C’est vrai que je me souviens avoir modifié les débuts de page, car je craignais qu’on m’accuse de transphobie. Je pesais chaque mot. Et ce n’est qu’aujourd’hui que je commence à prendre du recul sur le fait que mon ressenti pendant l’immersion a beaucoup empiété sur le processus d’écriture. J’ai eu une constante peur d’offenser.

Et comme l’offense, dans ces milieux militants, est vécue comme une blessure absolue, je culpabilisais tout le temps et j’avais très peur de blesser. Pour l’anecdote, j’avais fait exprès de ne plus lire Charlie Hebdo, alors que c’est un magazine que j’aime beaucoup, parce que j’essayais de lire surtout du contenu intersectionnel et progressiste afin d’être dans une bonne dynamique pour l’immersion. Et c’est en relisant Charlie que je me suis souvenue que « oui, on peut offenser ». Car offenser, ce n’est pas blesser, violenter. Et eux, à Charlie, la violence réelle ils en ont vraiment fait les frais…

En fait, on est tellement toujours incité à déconstruire nos privilèges avec un discours très manichéen, qu’on a vite l’impression qu’on passe son temps, à notre corps défendant, à faire subir de la violence aux autres.

C’est très culpabilisant car on se dit : « je ne fais jamais assez bien et donc je leur fais du mal ».

A contrario, j’ai beaucoup apprécié mon moment avec les colleuses contre les féminicides, car elles m’ont appris qu’elles-mêmes avaient été divisées au sein de leur lutte, car certaines avaient fait un collage jugé islamophobe. C’est à ce moment-là que j’ai eu un regain de mes convictions initiales, à savoir que j’avais toujours questionné le port du voile. Mais avant cela, j’en étais venue à sérieusement m’interroger sur « est-ce que je n’aurais pas, peut-être, intériorisé mon islamophobie ? »

 

Contrepoints : Ce que vous avez dit sur la liberté de pouvoir offenser m’interroge, en tant que libéral, sur la vision de la liberté d’expression chez ces militants. Leur cheval de bataille, c’est la question du langage. Et c’est intéressant car, d’un côté il y a une ultra sensibilité manifeste où des mot, des paroles, sont considérés comme des agressions, et en même temps ces mêmes militants vont participer à une euphémisation de la violence réelle, je pense par exemple à ce qui se passe en Iran…

Nora Bussigny : Oui, c’est une très bonne remarque, car ces militants n’ont plus de curseur moral. Ce curseur leur fait dire qu’une chose est violente, qu’elle les blesse et que l’entièreté de la société devrait le reconnaître et le condamner avec eux. Et a contrario, on assiste au silence de militantes féministes sur ce que subissent les femmes en Israël.

J’avais eu le malheur de faire un tweet où je pointais ce deux poids deux mesures, en dénonçant que pour certains, décapiter des bébés ou voir des femmes au bassin fracturés à cause des viols qu’elles subissent, ça ne suscitait aucune réaction, alors qu’utiliser des mauvais pronoms devenait le summum de la violence et suscitait l’indignation : évidemment, pointer cette incohérence m’a valu une nouvelle vague de cyberharcèlement.

 

Contrepoints : Enfin pour conclure, pensez-vous que le wokisme est un sujet de société majeur et central, que les idées défendues par ces militants représentent un véritable danger, ou au contraire, est-ce un épiphénomène qui s’éteindra seul ?

Nora Bussigny : À titre personnel, je crois plutôt que c’est un épiphénomène, même si je sais que beaucoup pensent l’inverse. D’ailleurs, le magazine Society qui nous a tous interviewés (les auteurs d’essais sur le wokisme) m’a fait remarquer que j’étais une des seules à ne pas avoir de discours alarmiste. Alors, est-ce que c’est parce que je suis passée à côté de quelque chose, est-ce que je n’ai pas compris les enjeux ? Ou est-ce que c’est parce que j’ai tellement passé de temps avec eux que je n’ai aucune crainte ?

Très sincèrement, je pense qu’ils vont s’entredévorer. Ils vont passer leur temps à se canceller les uns les autres.

Aussi je le repète, je crois qu’il faut les nommer de manière très claire : plutôt que de parler de wokes, il faut les qualifier d’extrêmistes de gauche. Avec les évènements en Israël, on voit ces deux gauches se séparer, certains même à LFI se désolidarisent des positions de leurs collègues. Je pense donc que c’est cette radicalité, cet extrémisme dans le discours, qui vont faire que beaucoup vont en avoir assez.

De plus, plus la logique identitaire va s’étendre, plus les exclus du mouvement vont être nombreux. J’ai fait beaucoup de manifs, et je sais que les deux prochains ennemis à abattre dans les luttes, c’est la femme blanche, qu’elle soit hétérosexuelle ou lesbienne, et le gay blanc. D’ailleurs, aux USA et en Angleterre, et ça arrive en France, on commence à voir des évènements supprimer le G de LGBT. Pourquoi ? Car le « white gay » est considéré comme trop privilégié, trop inséré dans la société.

Donc je pense que ces mouvements vont s’autodétruire et qu’il ne faut pas être trop alarmiste, mais ne pas s’empêcher non plus de les critiquer et de dénoncer le fait qu’on ne lutte pas contre le racisme en triant les Blancs.

Entretien réalisé par Baptiste Gauthey, rédacteur en chef de Contrepoints, le 27 octobre 2023.

 

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