Début de guerre civile à Gaza: l'Organisation de libération de la Palestine a décidé d'expulser les combattants du Hamas de la bande de Gaza.
vidéo 8:30, sous-titres automatiques disponibles en anglais ou français
https://www.youtube.com/watch?v=Y4AIibXdqQM
https://www.causeur.fr/a-gaza-medecins-sans-frontieres-participe-helas-a-la-manipulation-du-hamas-268079e syndrome de Stockholm est assez fréquent dans le monde de l’humanitaire où, focalisé sur une situation particulière souvent dramatique, les acteurs ne sont pas conscients d’autres aspects pourtant tout aussi visibles d’une crise humanitaire. Souvent, inconsciemment, ils en viennent à se faire complice des bourreaux des victimes qu’ils cherchent à aider. On l’a vu en Ethiopie (1984-1985), lors du génocide des Tutsis au Rwanda (1994) et en Bosnie (1992-1995). À Gaza, sans aucunement jeter la pierre à ceux qui sont sur place et font ce qu’ils peuvent, MSF fait le jeu du Hamas, qui ne peut que se réjouir des déclarations de la prestigieuse organisation humanitaire. Afin de tenter de rendre leur discours plus « objectif » (ou plus neutre, ou simplement plus honnête), les médias ont besoin de témoins sur place qui ne soient pas palestiniens. Dans ce jeu de rôle, une organisation renommée comme Médecins sans Frontières est l’acteur idéal pour « crédibiliser » la description de la situation.
Avant l’attaque contre l’hôpital, j’ai expliqué dans le Figaro pourquoi l’aide humanitaire à Gaza faisait le jeu du Hamas et ne pouvait que le renforcer. Cela ne veut, évidemment, pas dire qu’il ne faut pas soigner, nourrir et aider les Gazaouis victimes des bombardements ou contraints de se déplacer. Ce rôle devrait être laissé aux pays arabes qui ne manquent ni de médecins, ni de volontaires, ni de moyens financiers. En voulant à tout prix être sur place (pourquoi ?), les organisations humanitaires occidentales, dont on voit à travers cet exemple qu’elles n’apportent aucune valeur ajoutée même en temps que « témoin sur place », deviennent involontairement les complices du Hamas.
Alain Destexhe est médecin, sénateur honoraire belge et ex-secrétaire général de Médecins Sans Frontières. Il est l’auteur de nombreux livres et articles sur l’humanitaire en situation de conflits dont L’humanitaire impossible ou deux siècles d’ambiguïtés (Armand Collin) et de Rwanda : essai sur le génocide (Complexe).
Développement inattendu de la situation à Gaza. On comprend mieux l’attente des Israéliens à la frontière.