Nous vous livrons deux analyses d'un grand article du Figaro, une interview de Nicolas Sarkozy, qui donne son avis à contre-courant sur la guerre en Ukraine.
La première vient de notre unique Pravda du Dimanche, reprise par la TdG.
La deuxième vient d'un quotidien hongrois.
Nos médias nous rabâchent quotidiennement que sous Orbán, l'autocrate, tous les médias sont sous influence.
Jugez par vous-mêmes où se trouve la liberté de penser!
Journalisme suisse
1] Voici l'analyse de l'article de Christophe Passer, journaliste:
Sarkov, au service de Poutine
Dans une interview au «Figaro», l’ancien président français Nicolas Sarkozy affiche des positions pro-russes dans le conflit russo-ukrainien. Une «reconnaissance du ventre»?
Il s’est passé quelque chose cette semaine avec Nicolas Sarkozy, dit «Sarko», que nous appellerons désormais «Sarkov», comme le maniaque de la série «The Imperfects». Il est devenu autre chose qu’un ancien président français. Ces derniers ont pour destin de radoter leurs plus ou moins hauts faits ou – c’est son cas – de réapparaître lors de lassantes péripéties judiciaires concernant le financement de campagnes électorales. Voilà qui écorne toujours la démocratie, l’idée que les politiciens soient honnêtes. C’est hélas devenu un train-train habituel.
Mais cette fois, Sarkov a tombé le masque. Il s’est comporté en traître. Au milieu d’une guerre, c’est embêtant. Il l’a fait à travers une interview au «Figaro», scélérate de reptation envers le pouvoir russe. En gros, les Ukrainiens doivent s’écraser, espérer non plus le rapprochement avec l’Europe ou l’Otan, mais un vague statut neutre, à côté d’une Russie qui a déjà violé trois fois en neuf ans les accords territoriaux qu’elle avait signés au sujet de l’Ukraine. Mais Kiev doit avoir confiance, lâcher la Crimée, annexée par Poutine en 2014, qui s’est paraît-il «toujours sentie russe», dit Sarkov, ce qui est un absurde mensonge, les Tatars peuvent vous en parler. La Crimée a aussi, par exemple, voté majoritairement pour son rattachement à l’Ukraine en 1991. Le pays agressé doit aussi renoncer à tout ou partie du Donbass, sans doute en remerciement de centaines de milliers de morts ukrainiens depuis dix-huit mois: une petite négociation avec Poutine, «un ami» de Sarkov, y suffira. «C’est un homme avec qui on peut parler», explique son affidé.
La place manque pour souligner les réécritures de l’histoire qui émaillent cet entretien délirant. Et puis, après tout, il a le droit, Sarkov, de rouler pour les Russes. Mais cette pensée apparaît tragiquement veinée par sa reconnaissance du ventre, au profit d’une Russie qui a paradoxalement provoqué des famines si meurtrières. Sarkov avait en effet signé à l’été 2019 un contrat de plusieurs millions d’euros comme «conseiller spécial» du numéro deux des assurances russes (dont on l’ignorait spécialiste), proche du Kremlin. Cela fait toujours l’objet d’une enquête financière. Sarkov a aussi, en 2018, reçu 300’000 euros supplémentaires pour une conférence louant Poutine, en Russie, donnée pour le compte du Russian Direct Investment Fund, fonds souverain de l’État russe.
C’est ce que l’on appellera avoir un passé rouble, si l’humour pouvait survivre, et Sarkov, agent d’influence au service de ceux qui le paient, n’est donc qu’un collaborateur du Kremlin comme les autres, pseudo-experts ou politiciens, en France, en Suisse ou ailleurs, qui tentent de nous faire croire qu’ils «pensent autrement» alors qu’ils obèrent les liens d’argent qui les emprisonnent dans les rets d’une dictature.
source: https://www.tdg.ch/1000-vies-sarkov-au-service-de-poutine-582946349911
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2] Hongrie - quotidien Origo.hu 21.08.2023
Selon Nicolas Sarkozy, l'Ukraine ne peut pas être membre de l'Otan, il n'est pas possible de se battre indéfiniment pour l'Ukraine, il n'est pas possible de rendre tous les territoires à l'Ukraine
L'ancien président Nicolas Sarkozy a accordé une interview exclusive au Figaro. À l'occasion de la prochaine sortie le 22 août de la suite de son autobiographie, "Les temps des combats", l'ancien président Nicolas Sarkozy – dont le mandat a été une réussite et qui est resté très puissant et influent, même s'il s'est retiré de la vie politique – a accordé une interview au Figaro, où il a témoigné avec une honnêteté brutale sur l'époque de sa présidence, l'intervention en Libye, la guerre russo-ukrainienne, sa relation avec Poutine et la migration. Nicolas Sarkozy partage incontestablement la position de Viktor Orbán et du gouvernement hongrois et souhaite la paix et un cessez-le-feu au plus vite. Selon Sarkozy, les Russes ont besoin de l’Europe et l’Europe a besoin des Russes; il juge absurde qu’il faille faire la guerre aux Russes pour l’Ukraine indéfiniment, et il ne pense pas non plus qu'il soit réaliste de vouloir récupérer les territoires ukrainiens. À propos de la migration, il mâche pas ses mots: il estime qu'immigration et délinquance vont de pair. Le monde ultra-libéral d'Amérique et de Bruxelles n'a pas apprécié les propos de l'ancien président français.
Certes, beaucoup de gens se souviennent de lui comme du plus grand président de l'histoire de France après De Gaulle, et comme l'indique le titre de son livre, il s'est battu toute sa vie. Voici ce que Sarkozy en dit lui-même: Il faut faire quelque chose de toute urgence et j'ai toujours peur de ne pas pouvoir terminer tout ce que j'ai à faire. Cette préoccupation m'a accompagné de la première à la dernière minute au cours de mes cinq années de mandat.
En plus de nombreux sujets de politique intérieure française, Le Figaro se concentre également sur la guerre russo-ukrainienne, rappelant le rôle de Nicolas Sarkozy en 2008, lorsqu'il a réussi à négocier et obtenir un cessez-le-feu dans la guerre russo-géorgienne en Ossétie du Sud. Selon Le Figaro, Poutine n'écoute plus personne, toute médiation échoue, alors qu'en 2008 il écoutait encore Nicolas Sarkozy.
Nicolas Sarkozy confie ses réflexions: "L'échec remonte à longtemps, des siècles si l'on veut... Les Russes sont des Slaves, ils sont différents de nous. Le débat est toujours difficile et a donné lieu à de nombreux malentendus dans notre histoire commune. Néanmoins, nous avons encore besoin d'eux comme ils ont besoin de nous. J'ai eu de sérieux désaccords avec Vladimir Poutine et, en 2008, lorsque j'étais président du Conseil des chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne, j'ai pris mes responsabilités. (La France a occupé la présidence de l'UE au second semestre 2008.) Je l'ai convaincu de retirer ses chars, qui se trouvaient à 25 kilomètres de Tbilissi. Il avait commencé à envahir la Géorgie.
Avec Angela Merkel, nous lui avons montré que nous étions conscients de ses lignes rouges, et c'est pourquoi nous avions refusé l'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie à l'Otan, malgré la forte pression des États-Unis. Nous ne voulions pas laisser Poutine dériver vers une paranoïa anti-occidentale qui tente depuis longtemps les dirigeants russes. Le complexe d'encerclement du Kremlin est une vieille histoire. Poutine a eu tort; ce qu'il a fait est grave et s'est soldé par un échec. Mais une fois qu'on a dit cela, il faut avancer et trouver une issue. La Russie est et restera voisine de l'Europe.
Le président Macron a essayé au début et il s'est fait mener par le bout du nez... écrit Le Figaro.
"L'intuition du président Macron était la bonne"
répond Nicolas Sarkozy, et il poursuit: "Malheureusement, il n'est pas allé jusqu'au bout, notamment à cause de la pression des pays de l'Est. On dit que Vladimir Poutine n'est plus l'homme que j'ai connu. Je n'en suis pas convaincu. J'ai eu des dizaines de conversations avec lui. Il n'est pas irrationnel. Il faut prendre le risque de sortir de cette impasse, car les intérêts européens et américains ne concordent pas sur cette question. On ne peut pas continuer dans l'étrange idée de "faire la guerre sans la faire". Nous devrons clarifier notre stratégie, surtout si cette guerre se prolonge. La diplomatie, la négociation et le dialogue restent les seuls moyens pour trouver une solution acceptable. Rien n'est possible sans compromis, et les choses risquent de se détériorer à tout moment. Cette poudrière pourrait avoir des conséquences désastreuses."
Les Alliés disent qu'ils soutiendront l'Ukraine 'jusqu'au bout'. Ont-ils raison? demande Le Figaro.
Ce sont des mots forts, mais que veut dire "jusqu'au bout"?
répond Sarkozy. "Veut-on récupérer le Donbass? La Crimée? Aller jusqu'à Moscou? L'annexion de la Crimée en 2014 était une violation évidente du droit international. Mais c'est un territoire qui était russe jusqu'en 1954 et où la majorité de la population s'est toujours sentie russe. Je crois que tout retour en arrière est illusoire, même si je pense qu'un référendum organisé sous le contrôle strict de la communauté internationale sera nécessaire pour entériner l'état actuel. Et pour reste du territoire contesté à l'est et au sud de l'Ukraine, tout dépend de l'évolution de la situation sur le terrain. Il est normal que les Ukrainiens veuillent récupérer ce qui leur a été injustement pris. Mais s'ils ne réussissent pas pleinement, alors soit cela restera un conflit gelé - ce qui, on le sait, conduira inévitablement à un nouveau conflit chaud demain - soit les questions territoriales seront, là aussi, tranchées de manière définitive et transparente par des référendums strictement encadrés par la communauté internationale."
Le Figaro aborde également le sujet qui a fait bondir Volodymyr Zelensky. Nicolas Sarkozy est le seul à oser dire que l'Ukraine ne devrait adhérer ni à l'Union européenne ni à l'OTAN mais devrait "rester neutre".
Mais Poutine ne fait-il pas tout pour pousser l'Ukraine dans les bras de l'Europe? – demande Le Figaro.
"Tout d'abord, nous devons nous mettre d'accord sur la vocation de l'Ukraine. Doit-elle adhérer à l'Union européenne? Je ne le pense pas. L'Ukraine est un lien entre l'Ouest et l'Est. Il faut qu'elle le reste. Nous faisons de fausses promesses que nous ne tiendrons pas. Comme celles que nous avons faites à la Turquie depuis des décennies. Pas seulement parce que l'Ukraine n'est pas prête et ne répond pas aux critères d'adhésion, mais aussi parce qu'elle doit rester un pays neutre. Je ne vois pas en quoi cette neutralité serait un affront. De plus, elle pourrait être garantie par un accord international qui lui apporterait des garanties de sécurité extrêmement fortes pour la protéger de tout risque d'agression ultérieure."
Nicolas Sarkozy explique qu'il comprend ceux qui sont choqués par ces idées, car ils trouvent que l'Ukraine est européenne et qu'elle en paie le prix fort. Selon Sarkozy, il faut être cohérent et surtout réaliste, là aussi. L'Ukraine est un pont entre l'Europe et la Russie. Demander à l'Ukraine de choisir entre ces deux entités lui paraît contraire à l'histoire et à la géographie de cette région complexe. Et il serait naïf de penser que la chute de Vladimir Poutine changerait quelque chose.
Pourquoi est-ce si difficile à dire? Beaucoup de politiciens le pensent, mais ne veulent pas le dire. A commencer sans doute par Emmanuel Macron... demande ensuite le Figaro.
"L'opinion ne réagit plus que par pulsions et réflexes. Il faut laisser refroidir nos tempéraments et reconnaître après coup les erreurs commises, car personne n'est jamais fautif de nos jours. La posture médiatique et l'irresponsabilité générale sont devenues la règle. Et ce n'est pas un progrès pour la démocratie. Sarkozy dénonce à plusieurs reprises dans son nouveau livre cette attitude du "ce n'est la faute de personne".
Questions urgentes de politique intérieure
Concernant les questions brûlantes de la politique intérieure, Nicolas Sarkozy, qui a été ministre de l'Intérieur sous Jacques Chirac, prend position sur la police et la sécurité publique en général. À propos des émeutes de migrants qui ont éclaté après le meurtre de Nahel et qui ont touché toute la France, évoquant une guerre civile, il souligne qu'"on ne peut pas mettre sur le même plan la police et les délinquants".
Si nous nous laissons impressionner par les avocats professionnels des supposées victimes de la police, le jour viendra où la police laissera faire car elle finira par ne plus pouvoir faire son travail,
met en garde Nicolas Sarkozy. Selon Emmanuel Macron, une situation s'est développée que "personne n'aurait pu prévoir". Nicolas Sarkozy conteste cela et revient sur sa propre expérience de 2005, lorsqu'il a dû faire face à des migrants insoumis. dans les banlieues bouillonnantes.
"La crise de l'autorité a une longue histoire. Nous payons encore aujourd'hui le prix de toute une génération perdue qui ne craint plus rien. 1968 a eu un effet néfaste sur la France. L'autorité n'est pas un détail, elle est indispensable. La vie sociale exige la verticalité, alors qu'aujourd'hui prévaut le culte de l'horizontalité. Après quarante ans de négation de la légitimité de l'autorité, nous en sommes arrivés au point où l'individu a tous les droits mais aucune obligation. Les réseaux sociaux n'ont fait qu'intensifier cela. Notre démocratie est en danger, mais pas parce qu'il y aurait trop d'autorité, mais par manque d'autorité, et nous en voyons chaque jour les conséquences délétères.
Au cours de l'interview, Nicolas Sarkozy répond également aux critiques qui lui sont adressées à propos de la migration et explique sa position à ce sujet. On sait que Nicolas Sarkozy a introduit de nombreuses mesures au cours de ses 5 ans de présidence et a continuellement tenté d'arrêter la migration. Le Figaro aborde ce sujet important en relevant que l'ancien président semble avoir perdu cette bataille.
"Ai-je perdu cette bataille? Sans doute, puisqu'elle dure encore. Mais ce n'est pas faute de l'avoir menée... J'ai prononcé mon discours de Grenoble. J'y ai dénoncé le lien entre délinquance et immigration et suggéré que si un binational commet un meurtre contre un représentant de l'État, il devrait perdre sa nationalité. Souvenez-vous de l'indignation monumentale que cela a provoquée dans notre élite ! Tout le monde m'a critiqué, y compris la majorité. "Le fascisme est de retour", ont-ils crié. Il faut mesurer le niveau d'indignation de l'époque et le comparer avec la réalité d'aujourd'hui. Nous avions raison contre tous ceux qui étaient dans le déni. Je vois le même aveuglement aujourd'hui, mais les Français n'en peuvent plus. Je voudrais ajouter qu'en 2012, j'ai fait campagne sur la nécessité de frontières nationales. J'ai également promis que si je gagnais, je réformerais les accords de Schengen pour trouver une solution européenne au défi migratoire. Mais on sait ce qui s'est passé et le laxisme qu'a entraîné la victoire de François Hollande."
(Remarque: Hollande, le socialiste raté, avec l'activité gouvernementale la plus faible de tous les temps, a ouvert la voie à une migration illimitée et incontrôlée. C'est à cette époque que les ghettos ruraux de migrants ont été créés, car Paris et les grandes villes ne pouvaient plus résister à la pression migratoire. La politique consciente de réinstallation des migrants menée par la gauche est vue maintenant par la majorité des Français comme une erreur fatale. La politique d'immigration de François Hollande est d'ailleurs poursuivie par son ancien ministre de l'Économie, l'actuel président Emmanuel Macron.)
À propos de Kadhafi
Nicolas Sarkozy s'explique également sur l'intervention en Libye et les accusations portées contre lui en lien avec Kadhafi. Celles-ci, outre l’affirmation jamais prouvée selon laquelle Sarkozy aurait fait campagne avec 50 millions d’euros "reçus" de Kadhafi en 2007, portaient sur le fait qu’en renversant Kadhafi, Sarkozy aurait lui-même provoqué la plus grande crise migratoire des années 2000.
Ce reproche est absurde,
répond celui qui est peut-être le président de la République le plus brillant de l'histoire de France après De Gaulle, remettant les sceptiques à leur place par une déclaration factuelle.
"Croit-on que c'est Kadhafi qui protégeait l'Europe de l'immigration? Nous avons pris de très sérieuses précautions à l'époque. Nous avions un mandat de l'ONU, l'appui de la Ligue arabe et de l'Otan. Kadhafi était un dictateur féroce. Au début de mon mandat, tout le monde espérait qu'il changerait. Tous les grands dirigeants occidentaux – Jacques Chirac, Tony Blair, Condoleezza Rice… – se sont rendus à Tripoli pour contribuer au retour de la Libye sur la scène internationale. J'ai fait aussi ce pari. J'ai obtenu la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien injustement condamnés à mort, et, en échange, j'ai accueilli cet homme imprévisible (Kadhafi) à Paris. Mais en 2011, face à un soulèvement des siens réclamant plus de démocratie et plus de liberté, il est redevenu ce fou qu'il avait toujours été. Il a promis des massacres, des « rivières de sang » selon ses propres mots. Il y avait eu des milliers de morts. C'est la raison pour laquelle, à la demande de la Ligue arabe et sur mandat de l'ONU, la France et le Royaume-Uni ont créé une coalition internationale de près de 20 pays, et nous sommes intervenus pour éviter le pire."
Avez-vous donné l'ordre d'éliminer Kadhafi? demande Le Figaro, posant la question qui trotte dans toutes les têtes depuis les événements.
"Certains ont osé prétendre que j'avais donné cet ordre. Cette supposition indigne s'est effacée devant les faits. Ce qui s'est passé en Libye était une action collective coordonnée, dirigée par l'OTAN. Bien plus tard, le clan Kadhafi s'est vengé en affirmant qu'il avait financé ma campagne. Après onze ans d'enquête, pas la moindre trace de financement n'a pu être trouvée ! Je ne regrette pas cette intervention en Libye, et ce n'est pas la France qui a déclenché le printemps libyen. Le pays sombrait dans le chaos. Si nous n'étions pas intervenus, des milliers de personnes seraient mortes.
Ne croyez-vous pas que ces massacres auraient déclenché une énorme vague migratoire? demande l'ancien président. Au fond, l'erreur est celle de mon successeur (le président socialiste raté François Hollande), qui a "lâché" le dossier libyen. Sont également coupables tous ceux qui, avec lui, ont abandonné la jeune démocratie libyenne née des élections libres de 2012, à un moment où elle avait plus que jamais besoin de soutien. Barack Obama lui-même a admis que c'était sa plus grande erreur de politique étrangère. Quand la France protège des victimes innocentes, elle reste fidèle à son histoire et à ses principes. Il était de notre devoir de prendre cette responsabilité."
Nicolas Sarkozy voit bien la menace migratoire qui pèse sur l'Europe
C'est un combat de longue haleine,
dit-il, soulignant que les vagues migratoires passées et actuelles ne sont rien à côté de celles à venir.
"D'ici 2050, la population du continent africain passera de 1,3 milliard à 2,5 milliards d'habitants, dont la moitié aura moins de 20 ans. Cette immense population sera voisine d'un continent européen en déclin démographique. Hélas, la crise migratoire n'a pas vraiment commencé ! La surenchère d'émotions autour du drame humanitaire des migrants et la pléthore de règles juridiques protégeant les migrants n'ont pas permis de limiter et de réguler les pressions migratoires. Le contrôle des frontières est essentiel, mais il ne suffit pas: il faut s'attaquer au problème avant que les migrations ne commencent (c'est-à-dire dans les pays d'émigration). L'Europe et l'Afrique sont plus que jamais liées, et l'échec économique de l'Afrique sera la tragédie de l'Europe.
L'Europe doit prendre ce problème en main, et mettre en œuvre la construction et le financement des infrastructures massives dont l'Afrique a besoin pour fournir des emplois à tous les jeunes qui sont actuellement contraints d'émigrer pour échapper à la pauvreté. Ce n'est pas une question de générosité, il s'agit de la survie de l'Europe. Nous devons financer et planifier le développement du continent africain, qui ne peut rester en marge de la croissance et du développement économiques. Je ne dis pas que ce sera facile. Au contraire, c'est un immense défi. Il faudra aussi changer les règles européennes sur la concurrence, éviter que ces infrastructures ne profitent aux entreprises russes, turques ou chinoises. Mais nous n'avons pas le choix. Agir ou souffrir, tel est le dilemme."
La guerre doit se terminer au plus vite. L’Ukraine n’appartient pas à l’OTAN ni à l’Union européenne et de nombreux pays testent leurs armes sur cette terre qui ne leur appartient pas.