Dans un pays marqué par des décennies de pensée industrielle et collectiviste, Didier Cozin remet en question l’efficacité de la mixité sociale comme solution aux lacunes des institutions étatiques.
En France, depuis l’après Seconde Guerre mondiale, les systèmes social et politique ont été largement dominés par une pensée à la fois industrielle (normal, nous étions encore au XXe siècle, dans un pays largement rural) et collectiviste (symbolisé par un État qui s’occuperait de tout, et qui prendrait en charge la totalité de la vie des citoyens, du berceau au cercueil).
Les anciennes structures de solidarité ont explosé depuis mai 68
Il aura fallu démanteler (ou pour le moins dévaloriser) les anciennes structures qui intégraient dans notre pays : la famille, le mariage, l’armée, l’école, l’entreprise et le monde du travail (les associations professionnelles, le compagnonnage, l’entraide, la valeur travail) pour laisser l’individu seul, pieds et poings liés, face à un État se prétendant bienveillant, omnipotent, compétent en tout, et seul représentant du bien commun.
Las, les humains, la société, l’économie, l’écologie ne répondent pas longtemps aux normes idéologiques, et face à l’effondrement contemporain de la plupart des organisations étatiques (les institutions, l’école, l’hôpital, les grandes agglomérations) le socialisme, en quête de nouveaux gadgets, a développé un concept miracle censé corriger les excès ou les manquements de l’État : la mixité (scolaire, sociale, professionnelle…).
Dans les écoles, les facs, les quartiers, les entreprises, il suffirait de mélanger le bon grain (les bons éléments) et l’ivraie (ceux en « difficulté ») pour faire monter en compétences l’ensemble du corps social, redonner du sens et du bonheur de vivre en commun.
Le désastre indépassable du collège unique et inique
Dans le secondaire, en 1977, on est parti du principe que le mélange des bons élèves (ou ce qu’il en reste dans le secteur public) via le collège unique allait réenchanter le monde scolaire, donner leur chance à tous (et non-dit très important : créer de nombreux postes d’enseignants).
Sauf que les enfants ne fonctionnent pas comme cela : un enfant est souvent à la fois conformiste et influençable. Si dans une classe de 30 élèves, un ou deux élèves tentent de mettre le bazar, de saboter le cours, de ridiculiser les adultes, il y a fort à parier que la réprobation générale (surtout si les profs s’en mêlent) et la force du groupe auront raison des éléments perturbateurs qui n’auront comme alternative que de se plier à la loi du groupe, ou de se retirer.
Malheureusement, il y a aujourd’hui en France bien peu de bons élèves susceptibles de faire corps et de tirer vers le haut l’ensemble des classes de France.
Non seulement la plupart des enseignants ne font plus la loi en classe (ils font désormais le gros dos ou signent une paix sociale comportant l’abandon de toute sollicitation à travailler), mais le mauvais élève est devenu la norme depuis l’avènement et la généralisation d’Internet (haut débit + Google et désormais ChatGPT).
Face à l’impuissance de l’école, l’injonction à la mixité scolaire et au mélange des publics est devenue un vœu creux et pieux, une impossibilité dans le chaos quasi généralisé qui règne dans les classes de France. Selon les enquêtes PISA, c’est en France qu’on déplore un des plus mauvais climats scolaires au monde.
Le brassage social, même dans les piscines
Hier matin, sur France culture, on évoquait des piscines publiques (presque toutes en faillite) qui contribueraient au « brassage (sic) social ».
Face aux inconséquences et imprévoyances de l’État providence (désormais sans le sou ni forces, car trop sollicité) les thuriféraires du service public pensent avoir trouvé une roue de secours sociale qui comblerait toutes les lacunes et manques de budgets : la mixité.
Plutôt que de tenter d’élever le niveau des moins bons, on mélange tout et tous en espérant que le miracle de la mixité remontera l’ensemble de la population.
Les ghettos et la ghettoïsation, un autre concept fourre-tout
Pour qui connaît un peu l’histoire, invoquer le terme de ghettos pour parler des banlieues en France, y compris la Seine-Saint-Denis, c’est pratiquer un raccourci trompeur.
En France, il n’y a ni enfermement ni oppression physique de personne. Si au cours du temps, les Juifs furent effectivement enfermés dans des ghettos (ghetto de Venise, ghetto de Varsovie durant la Seconde Guerre mondiale), ou si des ghettos noirs ont existé aux États-Unis, parler de ghettos en France est trompeur et inapproprié.
Personne en France n’est assigné à résidence, sauf peut-être les élèves du public à cause de la carte scolaire. Personne n’est empêché de faire des études, de devenir médecin, professeur ou ingénieur, de progresser socialement. Par contre, si on compte bien des victimes, ce sont d’abord et surtout celles du socialisme et de l’assistanat tous azimuts qui empêchent, victimisent et misérabilisent certains, les empêchant de prendre leur vie en main, de devenir mobiles, de s’assumer, de travailler et de choisir leur travail.
La mixité et la diversité ne se décrètent pas, elles existent quand on laisse faire, quand on cesse de contraindre le travail, les travailleurs, les citoyens, quand on fait confiance à ceux qui ont leur vie pour prouver qu’ils sont capables du meilleur, loin d’un État nounou qui déresponsabilise, infantilise et décourage.
c’est en France qu’on déplore un des plus mauvais climats scolaires au monde.(PISA)
Classement France :
Mat : 26ème
Sciences : 25ème
Lecture : 24ème
https://sherpas.com/blog/classement-pisa/
La transmission du savoir ne peut se réaliser que dans un système responsable et un milieu sans aucun conflit !
De nos jours on constate des conflits partout du à la mixité !
De plus la valeur du bac est un chute libre et ne vaut plus grand chose …
Lorsqu’on voit le budget pour ”l’éducation nationale” on se pose des questions !
env. 60 milliards !
https://www.senat.fr/rap/a22-120-31/a22-120-3112.html
Je respect se perd dans les établissement public et les profs ne peuvent plus faire usage d’autorité !
Le bon sens est une notion qui a complètement disparu.