Complotisme — Pour Trudeau, si les musulmans s’opposent à l’agenda LGBTQ, c’est la faute à la droite américaine

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Le Premier ministre Justin Trudeau a déclaré que les parents musulmans qui s’opposent à ce que leurs enfants reçoivent un enseignement sur les questions d’identité de genre à l’école sont victimes de « désinformation » de la part de la « droite américaine » et de « l’extrême droite ». Une sombre manipulation, un complot ourdi par cette droite islamophobe pour désinformer les musulmans dont l'allié naturel est le Parti libéral du Canada.
 

« Je suis conscient de cette préoccupation dont j’ai souvent entendu parler, je sais qu’il s’agit d’un problème très réel », a déclaré M. Trudeau à un parent musulman inquiet à Calgary, lors d’un échange de huit minutes enregistré sur vidéo et mis en ligne mercredi soir.

« Tout d’abord, il y a énormément de désinformation et d’informations erronées. Les gens sur les médias sociaux, particulièrement alimentés par la droite américaine, répandent beaucoup de contre-vérités sur le contenu des programmes scolaires provinciaux. »

« Si vous regardez les différents programmes, vous verrez qu’il n’y a pas ce qui est dit à propos d’un enseignement agressif [pourquoi ce qualificatif ?] ou d’une conversion des enfants aux LGBT. Il s’agit d’une arme utilisée par des personnes qui ne le font pas parce qu’elles souhaitent soutenir la communauté musulmane. »

« Il s’agit de personnes d’extrême droite qui se sont toujours opposées aux droits des musulmans et à la communauté musulmane, mais qui instrumentalisent la question des LGBT, un sujet sur lequel l’islam a des opinions bien arrêtées, tout comme la droite religieuse au Canada, la droite chrétienne, qui a également des opinions bien arrêtées. » 

M. Trudeau a déclaré que ces forces de droite « utilisent ces craintes pour créer un fossé entre un gouvernement qui défendra toujours tous vos droits, tout comme je défendrai toujours les droits des enfants LGBT, y compris s’il s’agit d’enfants LGBT musulmans », et « l’islamophobie poussée par le précédent gouvernement conservateur de toutes sortes de façons », comme « une campagne politique contre le niqab » et une « ligne de mouchardage contre les musulmans ».

Les parents musulmans de Calgary et d’autres villes canadiennes ont manifesté contre ce qu’ils considèrent comme une idéologie du genre enseignée à leurs enfants dans les écoles et contre l’obligation d’assister à des événements scolaires organisés dans le cadre du mois des fiertés en juin.

Ils ont également été irrités par un enseignant d’une école d’Edmonton qui a été enregistré en train de sermonner un élève musulman qui n’avait pas participé à un événement de la Fierté, en lui disant : « Nous croyons en la liberté, nous croyons que les gens peuvent se marier avec qui ils veulent, c’est dans la loi, et si vous ne pensez pas que cela devrait être la loi, vous ne pouvez pas être Canadien. Vous n’avez pas votre place ici, et je le pense vraiment ».

Lorsque le parent de Calgary soulève cette question auprès de M. Trudeau, le Premier ministre répond que, bien que les provinces, et non le gouvernement fédéral, soient responsables de l’éducation, « cet enseignant a subi de graves conséquences parce que ce n’est pas quelque chose d’acceptable ».

Le parent répond : « C’est pour cela que nous avons besoin que le gouvernement dise : “Nous ne soutenons pas cela, nous n’acceptons pas cela…” ».

La personne qui a publié la vidéo sur Twitter — Mocha Bezirgan (@MediaBezirgan), qui se décrit comme un « journaliste/producteur indépendant » — n’est manifestement pas un admirateur de M. Trudeau et accuse le Premier ministre de rejeter les préoccupations sincères des parents musulmans comme étant le produit d’une désinformation d’extrême droite dans ses réponses « quelque peu évasives ».

L’échange entre le parent musulman et M. Trudeau est empreint de respect mutuel et les deux hommes semblent se serrer la main à la fin. Le parent musulman laisse Trudeau parler pendant quasiment toute la durée de la vidéo.

Chose révélatrice, la vidéo montre une fois de plus que M. Trudeau a l’habitude de considérer les opinions divergentes des siennes comme le résultat d’une désinformation d’extrême droite, par opposition aux opinions sincères de personnes qui ne sont pas d’accord avec lui.

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