Giorgio Ghiringhelli, 24.04.2023

La "racismomanie" dans le football français

"Trop de noirs et trop de musulmans dans l'équipe" : l'ancien entraîneur de Nice menacé de mort

Lorsque Christophe Galtier, actuel entraîneur du Paris-Saint-Germain, entraînait Nice en 2021, il se serait plaint de la présence  d'un trop grand nombre de joueurs noirs et musulmans dans son équipe. Révélant cet épisode ces dernières semaines, l'ancien directeur sportif de Nice, Julien Fournier, a reçu une plainte en diffamation de la part de l'intéressé. Malgré ses dénégations, Galtier s'est retrouvé sur le gril médiatique, accusé de racisme, et aujourd'hui, lui et sa famille ont été placés sous protection policière suite aux menaces de mort reçues. L'ex-communiste Pierre Cassen, fondateur du site anti-islam français Riposte laïque et lauréat du prix "Stop Islamisation Suisse" en 2022, s'est rangé du côté de Galtier. Dans une de ses vidéos quotidiennes, publiée le 13 avril sur le site www.pierrecassen.com, il s'est attardé sur "l'affaire Galtier", tentant de prouver que la phrase qui lui a été attribuée - à tort ou à raison - n'était pas raciste ou discriminatoire.  A l'appui de cette thèse, il rappelle un certain nombre d'autres “incidents” dans le milieu du football français qui ont donné lieu à des cris de racisme sans raison. Comme lorsque l'entraîneur de Bordeaux, Willy Sagnol, s'était plaint que la tenue de la Coupe d'Afrique des Nations l'avait privé de la moitié de ses joueurs pendant quelques mois, alors qu'il comptait de nombreux joueurs africains dans son équipe. Ou comme lorsqu'en 2018, le sélectionneur de l'équipe de France, Didier Deschamps, avait été crucifié par la presse et accusé de racisme, pour ne pas avoir inclus le joueur d'origine algérienne Karim Benzema dans la sélection. Mais la France, qui ne comptait d'ailleurs que 6 joueurs blancs dans ses rangs, est devenue championne du monde même sans Benzema grâce à un choix technique judicieux. Ou encore lorsque l'actuel entraîneur français de Nantes, Antoine Kombouaré, a déclaré que le ramadan et le football n'étaient pas compatibles, suscitant une vive polémique. “Il est difficile de l'accuser de racisme car il est l'un des rares entraîneurs noirs", commente Cassen", et puis, il est bien évident qu'un joueur ne peut pas être au mieux de sa forme s'il entre sur le terrain à 20 heures après avoir passé la journée sans boire et sans manger”.  C'est une vérité évidente. Lors d'une récente émission sportive sur Teleticino, l'ancien joueur de l'équipe nationale suisse, Kubilay Türkyilmaz, a révélé que lorsqu'il jouait en Turquie, il n'était pas rare que les joueurs s'évanouissent à l'entraînement pendant le ramadan. Il est donc clair que l'observation de cette norme religieuse dans certains cas peut nuire à la santé et n'est en tout cas pas très compatible avec le football et la pratique d'autres sports.

Le FC Lugano, qui compte dans ses rangs six joueurs musulmans, devrait en savoir quelque chose : lors du dernier ramadan, qui s'est déroulé du 22 mars au 20 avril,  les joueurs ont observé le jeûne rituel, ce qui a posé de nombreux problèmes à leur club, déjà aux prises avec plusieurs défections, en termes de gestion du volume et de l'intensité des entraînements, de la nutrition et du sommeil, et  d'une surveillance constante de leur hydratation et de leur état de santé. On peut se demander s'il est acceptable, dans une société moderne et laïque, que des footballeurs professionnels payés pour donner le meilleur d'eux-mêmes pratiquent une norme religieuse anachronique qui non seulement met en danger leur santé, mais limiterait aussi leurs performances sportives au détriment de leur employeur, de leurs coéquipiers et de leurs supporters.

Mais revenons à Pierre Cassen, qui commente à la fin de sa vidéo : "Imaginez une équipe africaine composée uniquement de Blancs : les habitants protesteraient et feraient remarquer que cette équipe n'est pas représentative de leur pays. Mais en France, à cause de la dictature antiraciste, cette réaction n'est pas possible, comme le montre le cas de Christophe Galtier, assassiné socialement et professionnellement".